LAS VEGAS, États-Unis - Le choc entre le boxeur Floyd Mayweather et la star des arts martiaux mixtes (AMM) Conor McGregor samedi à Las Vegas, n'est pas une première : en 1976, le légendaire Muhammad Ali avait accepté d'affronter le lutteur japonais Antonio Inoki, dans un combat qui avait tourné à la farce.

Bob Arum a organisé dans sa longue carrière de promoteur des milliers de combats, mais il est catégorique: « Ce combat-là est le plus merdique dans lequel j'ai été impliqué », a-t-il assuré le mois dernier à l'AFP.

Le combat en question avait pourtant pour tête d'affiche Muhammad Ali. Le boxeur le plus célèbre de la planète, alors au sommet de sa gloire, accepte d'affronter le 26 juin 1976 à Tokyo, Antonio Inoki, révéré dans son pays, pour une bourse de six millions de dollars.

Le champion WBA et WBC des lourds, vainqueur huit mois plus tôt de Joe Frazier aux Philippines, est même prêt à accéder aux demandes des organisateurs japonais qui veulent scénariser le déroulement du combat pour qu'il se solde en match nul.

« Ali, au bord de la victoire, devait demander à l'arbitre de stopper le combat. Inoki lui aurait à ce moment-là sauté dessus pour le battre par soumission et l'arbitre aurait déclaré Inoki vainqueur », a raconté Arum.

Mais Ali rejette ce scénario et les règles sont rédigées à la va-vite : Inoki n'a pas le droit de saisir son adversaire et de se jeter dans ses pieds.

Résultat, le combat est largement décevant : Ali assène seulement six coups à son adversaire et se contente d'esquiver les attaques du Japonais, qui passe une bonne partie des 15 rounds au sol et se défend avec des coups de pied.

Le combat suivi par 1,4 milliard de téléspectateurs à travers le monde, se solde par un nul et fait figure de tâche dans la palmarès d'Ali, mais il a donné des idées. Deux disciples d'Inoki ont notamment lancé quelques années plus tard un championnat de combat libre, devenu très populaire au Japon, avant d'être mis K.-O. par le géant américain UFC, devenu la référence ultime des arts martiaux mixtes.