Les boxeurs et leur entourage martèlent que chaque combat est important et celui que Christian Mbilli s’apprête à disputer contre Ronald Ellis ce samedi soir à Harrisburg, en Pennsylvanie, ne dérogera pas d’un iota à ce principe, bien au contraire, a mentionné le principal intéressé mardi.

Le Montréalais d’origine franco-camerounaise aura non seulement à défendre sa ceinture continentale des Amériques des poids super-moyens du WBC, mais devra surtout prouver qu’il a bel et bien sa place parmi l’élite de la division actuellement dominée par Saul « Canelo » Alvarez.

Partenaire d’entraînement de celui qui est considéré comme le meilleur « livre pour livre » de la planète, Ellis (18-2-2, 12 K.-O.) a signé des victoires contre des boxeurs établis tels Immanuwel Aleem et Matvey Korobov depuis le début de sa carrière. Il a également combattu pendant 11 rounds avec l’ancien champion du monde David Benavidez à sa dernière sortie en mars dernier.

« C’est un combat qui est très important pour moi, c’est mon plus grand défi jusqu’à maintenant [depuis le début de ma carrière], a déclaré Mbilli (19-0, 18 K.-O.) en marge d’un entraînement médiatique. C’est un adversaire de qualité, qui a combattu [deux] anciens champions du monde.

« C’est le genre de combat important pour passer à l’étape supérieure. Il permet de s’affirmer. »

Un duel effectivement important au chapitre sportif, mais peut-être plus important encore sur celui des perceptions, car Mbilli devra être en mesure de prouver aux dirigeants des réseaux de télévision américains qu’il vaut la peine d’investir sur lui en vue d’un choc hautement significatif.

Mbilli avait eu une première occasion de s’illustrer dans un combat présenté aux États-Unis en mars 2019, mais sa prestation en demi-teinte face à l’obscur Humberto Gutierrez Ochoa n’avait pas convaincu les bonzes d’ESPN de lui offrir une autre chance sur leur plateforme ensuite.

Quoi qu’il en soit, ces jeux de coulisses n’ont pas eu d’impact sur le travail de l’athlète âgé de 26 ans.

« [Son travail dans le gymnase], ça frôle la perfection, a confirmé son entraîneur Marc Ramsay. Il est déjà devenu un modèle pour l’autre génération qui s’entraîne [dans mon gymnase]. Ce que lui et Artur [Beterbiev] font, c’est devenu la norme. Il n’y pas de place pour les demi-mesures. »

« Chaque boxeur se pousse un peu, mais Artur, c’est le modèle d’un peu tout le monde, a ajouté Mbilli. Personne ne faisait du marteau avant lui et tout le monde s’y est mis après l’avoir vu! À vrai dire, chaque boxeur essaie de prendre le meilleur de l’autre qui s’entraîne à côté de lui. »

Pas de grande faiblesse

Sans être évidemment comparable à celui de Mbilli, le bagage amateur d’Ellis fait en sorte que le Québécois d’adoption le respecte. L’Américain s’était en effet illustré en 2010 en remportant les Gants dorés après avoir battu en finale celui qui allait éventuellement devenir Olympien en 2012 et aspirant mondial chez les super-mi-moyens en boxe professionnelle, Terrell Gausha.

Rappelons que Mbili s’était incliné en quart de finale du tournoi des moyens des Jeux de Rio de Janeiro en 2016, après avoir précédemment été deux fois champion d’Europe chez les juniors.

Pour revenir à Ellis, Mbilli juge qu’il possède toutes les qualités pour le battre, même s’il reconnaît que son rival originaire du Massachusetts n’a pas nécessairement de grande faiblesse.

« C’est un boxeur qui ne possède pas vraiment de failles, même si chaque boxeur a évidemment ses défauts, a expliqué Mbilli. Il est vaillant et est capable d’encaisser beaucoup de coups. C’est également un boxeur qui maîtrise bien la pression qui est exercée sur lui pendant un combat. »

Le combat entre Mbilli et Ellis sera présenté en finale d’un événement organisé par Eye of the Tiger Management, qui devait également mettre en vedette Thomas Chabot et Alexandre Gaumont. Chabot n’y sera cependant pas en raison d’une blessure à la main gauche, tandis que les raisons précises de l’absence de Gaumont sont encore floues au moment d’écrire ces lignes.