La fin de semaine nous a permis d’apprendre deux choses en particulier. Un... que Chocolatito Gonzalez n’était pas fini. Deux... que Mikey Garcia se sentait bien à son aise à 147 livres.

 

Pas pire pour deux boxeurs qui, il y a quelques mois, étaient reconnus parmi les meilleurs sinon les meilleurs sur la planète, livre pour livre.

 

Dans le cas de Garcia, disons que c’est un boxeur poids légers qui n’a trouvé personne à son goût chez les super-légers. Donc, il a décidé de boire beaucoup d’eau et de livrer un deuxième combat à 147 livres.

 

Lors de son premier match chez les mi-moyens, Garcia avait été malmené pendant douze assauts par Errol Spence dans un match pour le titre IBF et celui de la WBC, diamant, alors vacant.

 

Il avait tellement mal paru que les trois juges ne lui avaient accordé aucun round.

 

Samedi soir, dans le château fort des Cowboys de Dallas, le Ford Center, à Frisco au Texas, Garcia se mesurait à un rival plus grand et plus gros que lui.

 

Jessie Vargas (29-3-2—11 K.-O.) est un vétéran respecté dans le milieu.  Au cours de sa carrière de près de douze ans chez les pros, seuls Manny Pacquiao et Timothy Bradley étaient parvenus à l’éclipser par décision.

 

Au tapis

 

Garcia a réussi à le terrasser au 5e engagement, devenant ainsi le troisième homme à l’envoyer au sol durant toute sa carrière. Les deux autres ont été Manny Pacquiao et un certain Wale Omotoso, en 2013.

 

Inactif depuis onze mois, Garcia a eu le meilleur sur Vargas grâce surtout à sa force de frappe. D’ailleurs, les pointages de 114-113 et 116-111 x 2 prouvent que le match a été serré.
 

Personnellement, j’avais Garcia vainqueur par 115-112.

 

Garcia a été lent à partir et Vargas en a profité pour établir sa loi. Mais à partir du troisième engagement, Garcia s’est résolument mis à l’ouvrage.

 

Chaque fois que Vargas prenait le dessus, une solide droite de Garcia remettait les choses en place. Et après la rencontre, c’est exactement ce qu’a dit Vargas. « Je ne me doutais pas qu’il cognait aussi solidement. »

 

Favori à 5 contre 1

 

Garcia était favori par 5 contre 1 pour vaincre Vargas. Il a touché une bourse de 7 millions $. C’est une nette augmentation depuis son absence d’une trentaine de mois et son retour sur le ring en 2016. Depuis son retour, il a touché deux bourses d’un million de dollars et une autre de plus de 3 millions lors de son affrontement contre Errol Spence.

 

On a pu apprendre aussi que Garcia avait l’intention de demeurer chez les 147 livres et son but immédiat, c’est d’affronter le vétéran Manny Pacquiao. Si jamais c’est impossible, alors une revanche contre Spence serait la bienvenue.

 

Si on se fie aux déclarations du promoteur de Matchroom, Eddie Hearn, il est possible qu’il puisse organiser un match entre Garcia et Pacquiao.  Déjà la date du 11 juillet est avancée pour cette rencontre qui serait présentée en Arabie saoudite.

 

Chocolatito est loin d’être fini

 

Pas plus tard que le 25 février dernier, Kal Yafai déclarait à qui voulait l’entendre que si Roman Gonzalez perdait son match contre lui, c’en était fini de sa carrière. Inutile de dire que le champion  s‘était royalement trompé.

 

Gonzalez a beaucoup de millage sur ses bottines. Il a 32 ans et sa fiche de 49-2-0—41 K.-O. montre qu’il a connu ses meilleurs jours.

 

Erreur... Gonzalez est arrivé comme un jeune premier et il a boxé comme l’ancien champion qu’il a  déjà été sans oublier le meilleur pugiliste sur la planète livre pour livre.

 

Aujourd’hui, Yafai a été vaincu par K.-O. technique au 9e et a cédé sa couronne WBC à notre champion qui a déjà paradé avec les trois ceintures (mi-mouches, super-mouches et mouches). Et de la façon dont il a disposé de Yafai, attendez-vous à revoir son nom parmi les meilleurs au monde.

 

Nous aurons la trilogie

 

Lorsqu’on parle de trilogie, on parle de boxeurs capables de fournir des spectacles qui sortent de l’ordinaire. Qui ne se souvient pas des guerres entre Arturo Gatti et Mickey Ward. Les plus vieux vous parleront aussi de ces affrontements presque barbares entre Jake Lamotta et Sugar Ray Robinson. Cinq fois ils se sont mesurés l’un à l’autre au cours de leur carrière.

 

Mais chez les poids lourds, c’est autre chose. On dirait que c’est toujours plus palpitant. Je suppose que c’est à cause de la grosseur des pugilistes et de la force des coups. Toujours est-il que Deontay Wilder aurait accepté les termes d’un troisième match contre Tyson Fury.

 

Si on se fie au promoteur Bob Arum, Wilder aurait accepté cet affrontement qui serait présenté à la mi-juillet. Wilder a déjà admis qu’il reprendrait sa couronne au cours de ce match.

 

Parmi les meilleurs

 

Les plus vieux se rappelleront qu’Ezzard Charles et que Joe Walcott se sont affrontés quatre fois entre 1949 et 1952. Chacun a gagné deux combats.

 

Floyd Patterson a aussi été impliqué dans trois combats contre le Suédois Ingemar Johansson entre 1959 et 1961. À la surprise de tous, Johansson a remporté les honneurs du premier

match par mise hors de combat et Patterson est revenu à la charge avec deux triomphes, lui aussi par K.-O..

 

Le « Thrilla in Manilla »

 

Qui ne se souvient pas de la fameuse trilogie entre Muhammad Ali et Joe Frazier surtout cet affrontement qu’on appelle encore aujourd’hui, « The Thrilla in Manilla ».

 

Les deux hommes se sont affrontés trois fois entre 1971 et 1975, Ali ayant le meilleur dans les deux  dernières rencontres. Le premier match entre les deux en 1971 a été choisi le match  du centenaire tellement il fut intense. C’est dans ce match qu’Ali, après sa défaite par décision a déclaré : « Je ne suis jamais venu aussi prêt de mourir ».

 

Le parachutiste

 

Il y eu aussi une trilogie entre Evander Holyfield et Riddock Bowe. C’est Bowe qui a eu le meilleur dans le premier match, en 1992. En 1993, Holyfield a pris sa revanche en l’emportant par décision majoritaire. Fait à souligner, un parachutiste a fait irruption sur le bord du ring et en a été quitte pour une raclée et une arrestation par la police.

 

Lors de la troisième rencontre entre les deux hommes, Holyfield a eu le meilleur par K.-O. technique au 8e.

 

Les retombées

 

Avant de parler de trilogie entre Fury et Wilder, il faut regarder les retombées monétaires d’un tel affrontement. Lors du deuxième match entre les deux poids lourds, il fallait vendre cette rencontre dans 1,1 million de foyers. Il n’y en a eu que 800 000 preneurs et les deux pugilistes ont touché des bourses de 30 millions $ et peut-être plus. 

 

Malgré tout, Arum est audacieux. Il va même jusqu’à prétendre que d’ici la fin de 2020, son poulain Tyson Fury se mesurera à Anthony Joshua. « C’est le temps d’unifier tous les titres », se plaît à raconter le promoteur octogénaire.

 

J’espère juste que Kubrat Pulev ne jouera pas un vilain tour à Anthony Joshua le 20 juin prochain alors que les deux hommes se mesureront l’un à l’autre à Londres.
 

Bonne boxe!