Comme l’affirme si bien le vieux dicton : « Un bon petit homme ne battra jamais un bon gros homme »

Ce que plusieurs croyaient être le combat de l’année s’est avéré un pétard mouillé. Dommage, car pour la première fois de l’histoire de la boxe professionnelle, deux pugilistes doubles médaillés d’or aux Jeux olympiques s’affrontaient.

Malheureusement, pendant six rounds, on a eu droit à un concours d’accrochage, comme dans une annonce de velcro. Finalement, c’est une supposée blessure à la main gauche qui a obligé Guillermo Rigondeaux à abandonner le combat assis sur son siège. Pour une quatrième fois de suite, l’adversaire de Vasyl Lomachenko ne répondait pas à l’appel. Ce fut tout d’abord Nicholas Walters (round 7), puis Jason Sosa (round 9), puis Miguel Marriaga (round 7) et finalement Guillermo Rigondeaux (round 6).

ContentId(3.1256664):Boxe: Vasyl Lomachenko poursuit sa domination
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Si Vasyl Lomachenko n’a pas le coup d’assommoir, il peut dormir en paix sachant qu’il achève ses rivaux à l’usure.

Aujourd’hui, Lomachenko conserve sa couronne WBO des super plumes et Rigondeaux retourne bredouille chez les 122 livres.

L’Ukrainien était trop gros, trop jeune, trop fort et trop vite pour son rival de 37 ans. Certains vont même jusqu’à dire que le Cubain est plus âgé qu’il ne le prétend.

Le théâtre du Madison Square Garden était rempli à pleine capacité pour ce duel historique. La majorité des amateurs présents étaient favorables à Lomachenko. Et c’est avec fierté qu’ils hissaient le drapeau de l’Ukraine pour encourager leur compatriote.

Un pétard mouillé

Au lieu d’un combat extrêmement scientifique, on a eu droit à un concours d’accrochage, si bien que l’arbitre Steve Willis a enlevé un point à Rigondeaux qui ne cessait de retenir les bras de son rival.

À l’exception du premier round où le Cubain a pris l’initiative, le combat a vite changé d’allure. D’ailleurs, Lomachenko est reconnu pour commencer ses combats lentement. Il étudie le style de son rival puis augmente le rythme à partir du deuxième ou troisième engagement. C’est exactement ce qui s’est passé.

Voyant que Rigondeaux passait son temps à accrocher, à retenir les bras et à se pencher très bas, Lomachenko y est allé de légères tapes ici et là, se contentant d’accumuler des points. Par moment, le menton du Cubain se retrouvait à la hauteur de ses genoux. Comme il le disait si bien après sa victoire : « J’aurais aimé que les choses se passent autrement, mais une victoire, c’est une victoire... »

Le promoteur Bob Arum a été sarcastique à l’égard du vaincu en lançant après le combat : « Où s’est-il blessé à la main? Dans son vestiaire? »

Pourquoi?

Pourquoi Rigondeaux a-t-il accepté de monter de deux catégories de poids pour affronter celui que plusieurs considèrent comme le meilleur boxeur livre pour livre au monde?

Je suppose pour l’argent. Il ne faut pas oublier que Rigondeaux était loin d’être la perle rare des promoteurs. D’ailleurs, il n’avait livré que quatre combats au cours des deux dernières années, dont un au Japon et l’autre au pays de Galles. Encore pire, il n’avait livré que trois rounds de boxe au cours des 18 derniers mois.

Dans le fond, on devrait lui allouer la médaille de bravoure pour sa présence sur le ring. Il avait l’air d’un nain face à son rival. J’ai l’impression qu’il y avait une différence d’au moins 15 livres entre les deux belligérants.

Les amateurs présents au combat ont commencé à le huer dès le deuxième engagement alors qu'il ne cessait de s’agripper à son rival.

En 2018

Que fera Lomachenko en 2018? Normalement, il devrait remonter sur le ring en mars prochain. On parle de Mikey Garcia ou encore Terrence Crawford comme adversaire possible.

Lorsque questionné à ce sujet, l’Ukrainien a déclaré qu’il laissait à ses promoteurs le soin de lui trouver des adversaires de calibre. « Ce que je veux, c’est me battre contre les meilleurs. Défendre ma couronne contre l’élite »,  a-t-il souligné.

Encore une fois, le promoteur Bob Arum a pris la parole en disant : « Si jamais Lomachenko affronte Mikey Garcia (37-0-0, 30 K.-O.), il subira le même sort que Rigondeaux. Garcia est un excellent boxeur. Il va y aller coup pour coup avec Lomachenko. Puis, quand il sera sur le point d’être passé K.-O., il va se retirer du combat. »

Il faut dire que Bob Arum est l’ex-promoteur de Garcia et que ce dernier a dû suspendre sa carrière pendant deux ans et demi pour finalement obtenir gain de cause et mettre un terme à son contrat avec l’octogénaire.

Pour qu’un combat entre Lomachenko et Garcia soit organisé, il faudrait que l’Ukrainien augmente son poids à 135 livres, ce qui n’est pas impossible. Selon Arum, Lomachenko pourrait se battre à 140 livres.

Selon son promoteur, c’est juste s’il ne cale pas quand il marche sur les eaux.

Lomachenko ne croit pas que sa performance contre Guillermo lui vaudra le premier rang chez les meilleurs, livre pour livre. « Je crois que cet honneur revient de droit à Terrence Crawford »,  a-t-il admis.

Bravo Jean!

J’étais hors du pays quand Jean Pascal a livré bataille à Ahmed Elbiali.

Si jamais il décide de se retirer pour de bon, il pourra toujours se vanter d’avoir été plus chanceux que Bernard Hopkins et Miguel Cotto, qui ont tous deux perdu à leur dernier combat en carrière.

On dira ce que l’on voudra, mais Pascal a été celui qui n’a jamais craint d’affronter les meilleurs. Quel autre boxeur de chez nous peut se vanter d’avoir monté sur le ring contre des pugilistes de la trempe de Cal Froch, Adrian Diaconu, Chad Dawson, Bernard Hopkins, Lucian Bute, Eleider Alvarez et Sergey Kovalev?

J’ai hâte de voir le nom de Jean Pascal se joindre aux autres athlètes qui ont été intronisés au Panthéon des sports du Québec. Mais quelque chose me dit qu’à 35 ans, on n’a pas fini d’entendre parler de lui.

Mes félicitations pour ta belle carrière Jean.

Bonne boxe!