Paraissant frais et dispos et en possession de tous ses moyens, Artur Beterbiev s’est relevé du tapis pour finalement expédier son rival au sol pour une deuxième fois et il a conservé sa couronne IBF des poids mi-lourds qu’il disputait pour la première fois. Bravo!

En dépit de sa chicane avec le groupe GYM et une absence du ring de onze mois, Beterbiev s’est battu samedi soir à Chicago comme s’il n’avait jamais été au repos aussi longtemps.

La main gauche de Beterbiev met fin aux débats!

C’est vrai que le rival qu’il avait devant lui était loin d’être dans sa classe. Par contre, il faut féliciter Callum Johnson pour son courage, puisqu’il  était un des seuls à avoir voulu se mesurer au champion.

Johnson a surpris tout le monde au deuxième engagement en envoyant le champion au tapis après s’être lui-même relevé d’une chute dès le premier engagement.

Johnson a passé à un cheveu de ravir la couronne à Beterbiev, mais il a commis l’erreur de sa vie au deuxième round quand, voyant que son rival était ébranlé, il l’a laissé reprendre ses sens au lieu de foncer sur lui tel un lion enragé.

Enfin, les Américains commencent à découvrir le Montréalais d’adoption, et d’ici quelques mois, il pourrait unifier les titres IBF et WBA contre Dimitry Bivol. Quand on lui a demandé quels étaient ses plans d’avenir, il n’a pu faire autrement que de répondre : « Je n’ai rien à voir dans cela. Moi, je boxe pour vivre ».

Je demeure convaincu que cette performance permettra à Beterbiev de se battre à nouveau d’ici la fin de l’année. J’aimerais bien le voir contre Bivol ou Adonis Stevenson, à Montréal ou à Québec, mais j’en doute. Son combat contre Bivol serait présenté aux États-Unis, et celui contre Superman, à Toronto, si jamais ce dernier acceptait de l’affronter.

« Balloune » Miller

Si jamais Jarrell « Big Baby » Miller affronte Anthony Joshua et pèse plus de 300 livres, il ne sortira jamais victorieux.

Samedi soir, en sous-carte de Beterbiev-Johnson, il s’est présenté devant le vétéran de 41 ans Tomaza Adamek à 317 livres, soit 90 livres de plus que son rival.

Miller est supposément le meilleur poids lourd américain après Deontay Wilder. Il est invaincu après 22 combats et présente 19 K.-O..

Ce fut un jeu d’enfant pour Miller de passer le K.-O. à son rival. Adamek est rendu au bout du rouleau. D’ailleurs, dans les deux rounds qu’il a travaillé, il s’est réfugié dans les câbles plus souvent qu’autrement et il était évident qu’il n’était pas de taille pour le gros bébé.

Miller, qui officie chez les pros depuis 2009, ne pesait que 252 livres lors de son premier combat. Samedi, à Chicago, il pesait 66 livres de plus. Un tel poids peut passer contre un boxeur médiocre comme Adamek, mais ne passerait jamais devant Deontay Wilder ou bien Anthony Joshua et peut-être même Luis Ortiz.

Miller veut se battre en championnat contre Joshua, mais auparavant, il lui faudra affronter Fred Oquendo et capturer la couronne vacante WBA dans un match qui sera disputé en décembre prochain.

Consternation à Québec    

Alors que l’on jubilait dans le cas de Beterbiev, c’était la consternation dans le camp de Simon Kean. Pour la première fois de sa carrière professionnelle, il connaissait l’amertume de la défaite.

1er revers pour Simon Kean, et par knock-out!

Dans un gala à saveur locale, digne des grandes  soirées de Régis Lévesque, la terre a tremblé à Québec.

À la consternation de tous, Simon Kean s’est retrouvé au tapis sur un crochet de la droite dès le deuxième round et c’est de peine et de misère qu’il a pu rejoindre son coin quand la cloche a sonné.

En troisième, Kean a repris ses sens et a fait chuter Carman à son tour. Pour des poids lourds, ce round fut sensationnel. La foule croyait bien à ce moment que c’en était fait de Carman. Mais non…

Au quatrième round, Dillon semblait le moins fatigué des deux et il en a profité pour terminer sa soirée de travail avec un foudroyant crochet de la gauche qui a terrassé Kean pour de bon.

Ce que je m’explique mal… c’est comment le meilleur boxeur poids lourd au Canada a pu faillir à la tâche contre un rival nettement inférieur que lui sur le plan de la boxe.

Tombé dans le piège

Une soirée à oublier pour Simon Kean

Il était évident que Carman, dont la plus belle qualité est sa force de frappe, voulait que Kean tombe dans le piège et qu’il se batte un peu comme dans une ruelle. Il a réussi sur toute la ligne. Carman a donné des coups solides et Kean aussi. C’est celui avec le meilleur menton et le meilleur moyen de récupération qui a gagné.

Dans ce combat, Kean a oublié de danser, de bouger autour de son rival, de lancer ses jabs et ensuite de suivre avec ses crochets. Il l’a fait à l’occasion mais pas dans les moments critiques. On aurait  dit que parfois, il manquait d’énergie.

Selon son entourage, sa préparation n’était pas à point. Kean aurait fêté un peu trop dans les semaines précédant le gala, ce qui lui a enlevé de l’énergie durant le combat.  Pour que les choses redeviennent à la normale, il faudra que Kean reprenne ses bonnes habitudes et suive son entraînement à la lettre.

Faire du sur-place

Cette défaite oblige Kean à faire du sur-place. S’il avait enregistré la victoire, comme le croyaient les connaisseurs, il se serait retrouvé pas tellement loin des dix meilleurs poids lourds au monde. Avant le match, il occupait la 27e place, maintenant, il va se retrouver autour de la cinquantième.

Heureusement, il y a des chances qu’on revoit ces deux hommes en revanche prochainement. Carman a déclaré : « Kean m’a donné ma chance, c’est à mon tour de faire de même. Je suis totalement ouvert à un combat revanche ».

Perdre un combat, ce n’est pas la fin du monde. Il s’agit de retourner sur les bancs d’école et d’essayer de comprendre ce qui s’est passé. Ensuite, il faut redoubler d’ardeur à l’entraînement au gymnase et se dire que le prochain combat sera différent. C’est ce que je souhaite à Simon Kean.

Retour à l’école

En demi-finale, Steve Butler a prouvé à Jordan Balmir qu’il faut apprendre à marcher avant de courir. Ce n’est pas que l’athlète de Drummondville n’a pas essayé, mais dès le premier son de cloche, il était évident qu’il n’était pas dans la même classe que Butler.

Butler a boxé très intelligemment, sachant que la seule chance de Balmir de lui faire mal, c’était avec un « lucky punch ».

Butler était en avance dans les deux premiers rounds et en troisième quelques uppercuts ont fini le travail.

En somme, ce K.-O., son 22e en 25 combats, était une sorte de cadeau pour la fête de son fils qui célébrait alors ses deux ans.

Mais que se passera-t-il avec Butler dans les prochains mois?

Il va continuer à donner le meilleur de lui-même, et d’ici un an, il croit qu’il est possible de combattre en match de championnat.

Une frousse

Patricio Moreno n’avait pas boxé depuis près d’un an et demi et cela a paru sur le ring. Il a commencé en lion mais il a fini en mouton en perdant par K.-O. au 7e engagement.

Il a toutefois causé toute une surprise quand il a envoyé Batyr Jukembayev au tapis dès le premier engagement. Malheureusement, il n’a pas été en mesure de conserver son tempo intact et à partir du cinquième round, il était évident qu’il montrait des signes de fatigue.

Jukembayev, qui boxait sous les ordres d’un nouvel entraîneur, a repris le dessus dès le deuxième engagement en terrassant son rival. Par la suite, ce fut un jeu d’enfant surtout à compter du cinquième engagement.

Excellente performance de Jukembayev qui devait concéder quelques pouces à un rival que j’aimerais voir, mais en meilleure forme physique.

En Angleterre

J’avais conservé le match du gros poids lourd anglais Daniel Dubois, parce que je voulais faire une comparaison avec sa fiche et celle de Simon Kean, mais la défaite de Kean a tout bousillé.

Toujours est-il que cette jeune merveille de 21 ans a réussi à vaincre le vétéran de 39 ans Kevin Johnson samedi soir, en Angleterre, conservant ainsi sa fiche vierge de  9 triomphes. Mais sa série de huit victoires de suite par K.-O. a pris fin.

Johnson a passé la majeure partie des dix assauts acculé aux câbles. Je suppose qu’il voulait conserver son énergie pour les derniers rounds, mais Dubois ne lui a jamais donné la chance de dégainer.

C’était la première fois que Dubois livrait un combat qui se rendait à la limite de dix assauts. Auparavant, il n’avait jamais dépassé cinq rounds.

Retenez bien son nom : Daniel Dubois (9-0-0, 8 K.-O.), 21 ans, 6’5’’ et 239 livres.

Bonne boxe!