Alexander Povetkin n’a jamais été reconnu comme le meilleur boxeur poids lourd au monde, mais on peut dire sans crainte qu’il a été un des bons gros hommes depuis 2005. Disons, dans la classe des cinq étoiles.

Pouvez-vous me dire ce qui s’est passé samedi dernier, à Gibraltar, quand il est monté sur le ring pour y affronter Dillian Whyte?

Il n’avait pas l’air de l’ombre de lui-même.  Certainement pas comme celui qui s’était relevé deux fois du tapis pour finalement faire subir à Dillian Whyte la défaite sept mois plus tôt.

Quand la cloche a sonné annonçant le début des hostilités, le chat est sorti du sac. Trois fois au cours du premier round, Povetkin  a perdu l’équilibre sans avoir été atteint d’un coup de puissance.   

Que s’est-il passé vraiment?  

Même le président de la WBC Mauricio Sulaiman a noté que Povetkin n’était pas physiquement correct pour disputer ce combat.

Était-il encore affaibli par l’attaque de COVID-19? Était-il revenu trop tôt pour remonter sur le ring? Ses 41 ans l’avaient-ils rattrapé?

Autant de questions qu’on est en droit de se poser.

Comment s’y est-il pris pour obtenir le feu vert de la Commission de boxe de l’endroit après son examen médical?

Beaucoup de gens ont prétendu être demeurés en manque d’énergie plusieurs mois après avoir contracté la COVID-19. Est-ce la raison pourquoi ses seconds ont lancé la serviette aussi vite alors que l’arbitre mettait fin aux hostilités ?

Un boxeur du calibre de Povetkin ne perd pas l’équilibre pour rien.

S’il n’était pas totalement remis de la maladie, pourquoi l’avoir laissé monter sur un ring. On aurait pu retarder la date du second match...

Lors de la première confrontation entre les deux hommes, en août dernier, ses entraineurs n’ont pas lancé la serviette après ses deux chutes au tapis. On connaΠla suite : Povetkin s’est relevé et a laissé partir un uppercut qui a terrassé Whyte pour le compte.

Où était cet Alexander Povetkin samedi dernier?

Monsieur le président Sulaiman n’a pas trouvé meilleure solution qu’un troisième match entre les deux hommes. Il n’a pas demandé une enquête, ni des explications.  Non... pour lui, la performance de Povetkin lui vaut un troisième match contre Whyte, reconnu comme un des quatre meilleurs poids lourds au monde derrière Tyson Fury, Anthony Joshua et Deontay Wilder.

Au diable la possibilité d’un retour trop vite à la compétition. Au diable ses 41 ans.  

Je ne veux rien enlever à Dillian Whyte. Il a fait exactement ce qu’il avait prédit après sa défaite contre Povetkin. Il s’est porté en attaque dès le début des hostilités. Mais la performance du Russe me laisse perplexe.  

Qu’en pensez-vous?

Personnellement, j’aimerais mieux voir Povetkin se retirer de la compétition avant qu’il ne soit blessé sérieusement. Il a fait une belle carrière. Il n’a jamais reculé devant qui que ce soit. À 41 ans, il est temps qu’il se gâte un peu.

Oscar de la Hoya. Pourquoi?

Pouvez-vous m’expliquer pourquoi un prospère homme d’affaires, dont la fortune est évaluée à 200 $ millions, absent du ring depuis plus de 13 ans, peut-il vouloir remonter entre les câbles en dépit de ses 48 ans?

Pourtant, c’est bien ce qu’a l’intention de faire le Golden Boy Oscar de la Hoya.

Je vous invite à revoir son dernier combat disputé le 6 décembre 2008, dans l’Arena du MGM Grand, à Las Vegas. Vous pouvez trouver ce match en entier sur YouTube.

Je l’ai visionné, revisionné et re...re...visionné et je ne peux pas m’imaginer qu’un boxeur aussi talentueux que le fut le Golden Boy, veuille revenir à la compétition.  

Il avait l’air d’un pied de céleri face au Pacman en 2008. Un vrai amateur qui se mesure à un champion.

Le beau visage tuméfié

Ce n’est pas une défaite qu’il avait alors subie aux mains de Manny Pacquiao, c’est un lessivage, un carnage. D’ailleurs le beau visage d’Oscar était hideux quand lui et son coin ont décidé de mettre un terme à ce massacre.

Mais encore pire, c’est qu’il a méprisé  Floyd Mayweather quand il a appris qu’il se mesurerait à Conor McGregor. Et la cerise sur le sundaee, c’est quand il a dit aux gens de boycotter le match d’exhibition entre Mike Tyson et Roy Jones.

Des savants vous diront que Oscar souffre de masochisme.   

Selon Freud, le masochisme correspond au plaisir pris dans la souffrance ou l’humiliation subie. Freud va même jusqu’à prétendre que le masochisme va au de-là des perversions sexuelles.

J’ignore si le fameux psychologue a raison ou non.

Pour finir, Monsieur de la Hoya ne boxera pas sous les couleurs de sa compagnie, Golden Boy, mais sous la bannière de Triller ce qui a fait dire à plusieurs connaisseurs qu’il devrait plutôt s’occuper de ses protégés tels Ryan Garcia, Vergil Ortiz, Jaime Munguia et Gilberto Ramirez.

Qui sera son rival?

À son dernier combat contre Pacquiao en 2008, de la Hoya pesait 145 livres. Disons aujourd’hui qu’il a mis une dizaine de livres sur sa charpente.

On parle de Conor McGregor comme prochain adversaire lors de son retour. Or, McGregor pèse autour de 155 livres.

Le retour de de la Hoya est prévu pour juillet prochain contre une vedette de l’UFC. Qui pourrait bien être cette vedette ?

McGregor est en négociations pour affronter Dustin Poirier le 10 juillet prochain à Las Vegas. Chacun des deux détient une victoire sur l’autre.

McGregor et Poirier ne devraient pas être disponibles en juillet. Il y a toujours l’ex-champion Khabib Nurmagomedov, inactif depuis le 24 octobre 2020. Il n’a jamais perdu en 29 combats. On doute de son retour à la compétition.

Je ne vois pas comment ces matchs de «has been » peuvent aider la boxe.

De la Hoya a 48 ans. Mike Tyson a 54 ans. Roy Jones, 52 ans. Evander Holyfield, 59. Floyd Mayweather , 44. Anderson Silva, 45. Etc. Etc.

Avant longtemps, si la tendance se maintient, ce ne sont pas des médecins généralistes ou urgentologues dont nous aurons besoin sur le bord du ring, ce seront des gériatres et des gérontologues.

Samedi 16 h à RDS

En ce temps de pandémie, il n’y a rien de mieux que de rêver. Rêver de ces voyages lointains où le soleil brille de tous ses feux.

Dubaï est un de ces endroits, situé à 10 600 km ou (6 587 milles) de Montréal. C’est là, au Ceasar’s Palace de l’endroit,  que Jamel Herring défendra sa couronne WBO des super plumes, ce samedi, et RDS vous invite à visionner ce gala à compter de 16 h.

C’est Carl Frampton, l’ex-monarque de l’IBF et de la WBA qui tentera de remonter sur le trône des 130 livres et s’il rate sa chance, il a déclaré qu’il mettrait un terme à sa carrière.

Les deux pugilistes sont des trentenaires. Mais reconnus comme d’excellents boxeurs. Herring a remporté la victoire à ses six dernières rencontres et revient sur le ring après une absence de sept mois.

Quant à Frampton, il a baissé pavillon à deux occasions au cours de sa carrière, contre Leo Santa Cruz, en 2017 et contre Josh Warrington, en 2018. Il n’a jamais perdu par K.-O.

Il soutient que s’il remporte la victoire, il tentera de se mesurer à Oscar Valdez, le champion de la WBC, dans un match d’unification ce qui ne plait pas tellement au jeune Shakur Stevenson, le premier aspirant à la WBC et à la WBO.

On ne peut pas blâmer Frampton de vouloir se mesurer à Oscar Valdez, un boxeur beaucoup plus populaire que Stevenson. Mais avant de penser à un tel affrontement, il faut que Frampton sorte victorieux ce samedi.

La tâche ne sera pas facile. Frampton mesure 5 pieds 5 pouces et Herring 5 pieds 10 pouces. On peut donc s’attendre à voir l’Irlandais s’attaquer au corps du champion.

Supposément qu’il a surveillé les attaques au corps du champion des super-moyens Canelo Alvarez et il tentera de l’imiter contre Herring.

Frampton est arrivé à Dubaï et s’est mis à l’entrainement là-bas depuis le 16 mars dernier alors que Herring s’est pointé le bout du nez dans les Émirats arabes unis il y a une semaine. C’est peut-être pour cette raison que Frampton est favori pour l’emporter.

Les deux boxeurs ne sont pas reconnus comme de puissants frappeurs. Herring n’a pu faire mieux qu’un seul K.-O. à ses six derniers combats tandis que Frampton a  couché deux de ses cinq derniers rivaux.

Prédiction : Frampton par décision

Bonne boxe!