MONTRÉAL - Francis Lafrenière a encore une fois prouvé qu’une forme physique irréprochable et du cœur au ventre auront toujours le meilleur sur le manque de sérieux et l’arrogance.

Le populaire boxeur de Coteau-du-Lac s’est en effet moqué d’Oscar Cortez en l’emportant par arrêt de l’arbitre à 1:44 du 4e round, samedi soir à la Tohu, en finale d’un gala de Rixa Promotions où il défendait son titre des poids moyens de la NABO pour la première fois.

Comme il en a fait sa marque de commerce, Lafrenière (16-5-2, 9 K.-O.) a été dans le visage de son adversaire de la première à la dernière seconde, Cortez (26-3) peinant rapidement à suivre le rythme après avoir dû perdre énormément de poids au cours de la dernière semaine.

Cortez s’était présenté à 171 livres sur le pèse-personne en vue de son combat prévu à 147 face à Custio Clayton samedi dernier au Centre Bell, puis a affiché un poids de 161,8 livres à la pesée présentée hier avant-midi en vue de son duel contre Lafrenière, alors que la limite était de 160.

Si le Mexicain a affiché un certain enthousiasme au cours des deux premiers assauts, il a vite perdu son sang-froid en accrochant continuellement et en assénant un vicieux coup de tête qui a profondément coupé le Québécois à l’arcade sourcilière gauche au troisième round.

« Il n’était pas si pire au début, car il arrivait à rouler avec les coups, mais il a fini par sortir ses coudes et me frapper deux fois avec sa tête. Il m’a fait sortir de mes gonds, a avoué Lafrenière.

« Ce n’était pas ma première coupure depuis le début de ma carrière, donc je n’ai pas été déstabilisé. J’avais aussi beaucoup appris de mon dernier combat contre Uriel Gonzalez. »

Lorsqu’il en a eu l’occasion, « The People’s Champ » a démontré une belle technique en lançant plusieurs uppercuts, dont un qui a obligé Cortez à battre en retraite dans un coin.

« J’ai renté de bonnes droites. Il avait le nez en sang et le visage boursouflé après deux rounds, a ajouté Lafrenière. C’est vraiment une bonne expérience de plus derrière la cravate. »

Comme il l’avait indiqué à RDS.ca plus tôt cette semaine, Lafrenière entend maintenant s’accorder une période de repos et a reconnu que le fait de faire maintenant partie des aspirants mondiaux obligera son équipe à jouer de prudence et éviter de précipiter les décisions.

Bazinyan malmène Paredes

En demi-finale, Erik Bazinyan a poursuivi son apprentissage dans les rangs professionnels en passant le knock-out à Roland Paredes, un détenteur d’un titre mineur des mi-lourds du WBC.

Le champion du monde junior des super-moyens de la WBO a envoyé son adversaire au tapis à deux reprises avant de s’imposer à 1:43 du 4e round pour demeurer invaincu en 16 combats.

Bazinyan (16-0, 11 K.-O.) a été pressé par Paredes (13-5-2) pendant tout le duel, mais a réussi à le repousser en utilisant son jab à profusion. « BZO » a également su se créer des ouvertures en mélangeant les coups au corps et à la tête qui lui ont ensuite permis de lancer sa main arrière.

Malgré une défense extrêmement poreuse, Paredes est néanmoins parvenu à connaître du succès au 3e round en donnant un coup pour chacun qu’il recevait, sauf qu’il a éventuellement très chèrement payé la confiance gagnée en se faisant malmener et arrêter au round suivant.

« Mon adversaire avait dit avant le combat que je ferais mieux de prier et je voulais lui faire ravaler ses paroles, a déclaré Bazinyan après sa victoire. Je vais continuer à m’entraîner fort dans le gymnase et je vais être prêt à relever n’importe quel défi qui me sera présenté. »

Pas de surprise en sous-carte

Il y avait de l’animosité entre Jordan Balmir et Adrian Campos, et les deux boxeurs se sont ainsi livré une véritable guerre de tranchées que le boxeur de Drummondville a gagnée par décision unanime (40-35, 39-36 et 38-37). Balmir (5-0) a envoyé Campos (1-3-2) au plancher grâce à une série de coups au visage au deuxième round, mais le Mexicain s’est relevé et n’a jamais lâché.

Golden Garcia (9-0-1, 5 K.-O.) a bien rebondi après avoir dû se contenter d’un verdict nul majoritaire à sa dernière sortie en passant le knock-out à Luis Zambrano (14-11-1) à 3:00 du 2e round. Garcia a stoppé Zambrano avec un puissant coup au corps, dont Garcia a mis quelques minutes à se remettre. Avant son nul, le Montréalais avait remporté ses huit premiers combats.

Un tout petit moins d’un an après s’être livrés un verdict nul majoritaire, Roody Pierre-Paul et Oscar Barajas ont remis cela, le Québécois l’emportant cette fois par décision unanime (78-74, 77-75 et 77-75). Comme cela avait été le cas pour leur premier rendez-vous, Pierre-Paul (15-3-1) en a eu plein les bras avec Barajas (17-5-1). Il espère avoir la chance de se battre pour un titre mineur à son prochain combat, lui qui a déjà été champion continental des Amériques du WBC.

Chann Thonson (3-0) a ajouté une troisième victoire à sa fiche en prenant la mesure de Tonathiu Garcia (4-4-1) par décision unanime. Les trois juges ont remis des cartes de 40-36, 40-36 et 39-37 en faveur du boxeur de Brossard, qui a durement ébranlé Garcia avec un coup là où ça fait mal au deuxième round. Le Mexicain a pris quelques minutes avant de reprendre ses esprits.

Au terme d’un choc particulièrement endiablé, Jean-Michel Bolivar (2-0) a ravi ses nombreux partisans présents en arrachant une victoire par décision majoritaire à Mikhail Miller (0-2-1). Les trois juges ont remis des cartes de 39-37, 39-37 et 38-38, permettant au protégé de l’ancien aspirant mondial Renan St-Juste d’enregistrer une deuxième victoire en autant de combats.

Mohamed Soumaoro (2-0, 2 K.-O.) est quant à lui demeuré invaincu en deux combats en battant Alfredo Cardenas (4-7) à 1:53 du 2e round. Les deux boxeurs se sont échangé quelques bonnes frappes pendant la quasi-totalité du duel, mais l’entraîneur du pugiliste de Cancun a décidé de jeter l’éponge alors que son protégé semblait importuné par une vilaine coupure à l’œil gauche.

En ouverture, Jimmy Ray Thompson (1-0, 1 K.-O.) a réussi ses débuts chez les professionnels en passant le knock-out à Fabian Valdez (1-1) à 0:41 du 2e round. Le lourd-léger de Pincourt a freiné son adversaire mexicain avec un coup parfaitement placé juste au-dessus de la ceinture.