Peut-être le troisième combat de la trilogie entre Tyson Fury et Deontay Wilder n’a-t-il pas surpassé l’intensité de ceux entre Muhammad Ali et Joe Frazier ou encore ceux d’Arturo Gatti et Mickey Ward, mais admettez que l’affrontement a été très intense et valait la peine d’être vu.

En tout cas, il y a de fortes chances qu’il soit proclamé le combat de l’année.

Cinq chutes au tapis dans un match de championnat, deux contre le champion et trois contre l’aspirant, on ne voit pas cela tous les jours.

Maintenant que Fury a disposé de Deontay Wilder, qui pourrait bien venir à bout de ce géant britannique?

Souvenez-vous qu’en juillet dernier, il jonglait avec l’idée de livrer au moins trois combats d’arts martiaux, dont un contre le champion Francis Ngannou.

Était-il sérieux quand il a dit cela? Avec le « Gypsy King », on ne sait jamais s’il est sérieux ou non.

La question de son avenir se pose au moment où Dillian Whyte est sur le point d’affronter Otto Wallin, le 30 octobre prochain. On sait que le gagnant de ce duel deviendra automatiquement le prochain rival du champion du WBC.

Quant à Usyk, il a accepté la revanche contre Anthony Joshua, aux alentours du mois de mars 2022.

Si jamais Usyk sort encore une fois victorieux contre Joshua, il est possible qu’il se mesure à Fury au début de l’été ou de l’automne prochain.

Parmi les autres qui pourraient faire la vie dure au géant, il y a Joe Joyce, Daniel Dubois, Andy Ruiz fils et Wilder.

Pourquoi Wilder?

Oui... Wilder, car il est le seul homme sur cette basse terre à avoir terrassé le gros et grand Fury à quatre occasions. Deux fois lors de la première confrontation, et deux autres fois lors de la troisième.

À ma connaissance, un autre boxeur britannique du nom de Nevens Pajkick (16-0) avait envoyé Fury au sol pour le compte de huit, en 2011. Ceci n’a pas empêché le champion actuel de sortir victorieux en parvenant à passer le K.-O. à ce Pajkick, au cinquième engagement.

Par l’entremise de son entraîneur et ami Malik Scott, Wilder a fait savoir qu’il anticipait un retour sur le ring dès que sa suspension de six mois pour sa défaite par K.-O. sera terminée et que le majeur fracturé de sa main droite sera guéri.

Wilder a l’intention de revenir sur le ring l’été prochain et déjà, il envisage un jour se mesurer à Anthony Joshua. Par la suite, qui sait?

Que fera Fury?

Ce n’est pas exactement ce qui se passe dans l’entourage du champion du WBC. Très sérieusement, il a déclaré qu’il ne savait pas s’il avait besoin de poursuivre sa carrière pugilistique.

« J’ignore si j’ai besoin de combattre à nouveau, a-t-il admis. J’ai encore un combat à disputer selon mon contrat avec ESPN. J’ignore ce que l’avenir me réserve vraiment. Honnêtement, j’ai n’ai pas la tête à la boxe présentement. J’ignore vraiment combien de combats il me reste à faire. J’ai réussi tout ce que je voulais de ma carrière. »

À ce groupe sélect d’aspirants, il faut maintenant ajouter le nom de Jarrell Miller (23-0-1, 20 K.-O.), ce gros poids lourd, inactif depuis près de trois ans, qui vient de reprendre l’entraînement.

Miller avait été suspendu pour deux ans par la Commission athlétique de l’État du Nevada pour avoir fait usage de produits anabolisants à plusieurs occasions. Il sera disponible en janvier prochain.

Sa fiche est impressionnante. Il devait affronter Joshua quand il a été suspendu pour la dernière fois. Mais il faut retenir qu’auparavant, il avait passé le K.-O. à Gerald Washington, Mariusz Wach, Tomasz Adamek et Bogdan Dinu.

Les jeunes loups

Il y a aussi les jeunes loups qui rôdent dans les alentours. Je crois que celui qui a le plus de chances de se mesurer à Tyson Fury est Joe Joyce. Ce dernier est peu connu en Amérique du Nord, mais en Europe, il attirerait certainement une foule imposante dans un duel contre Fury.

Jusqu’ici, il a tout balayé sur son passage. Sa dernière défaite remonte à son dernier combat contre Tony Yoka, pour la médaille d’or des Jeux olympiques de 2016.

Yoka a été crédité de la victoire, mais si vous avez visionné l’allure du combat entre les deux, vous n’êtes peut-être pas de cet avis.

Personnellement, j’ai de la difficulté à croire que Yoka a gagné ce match, il y a cinq ans.

Que fera Usyk?

Mais revenons à Oleksandr Usyk, un fin boxeur. Une sorte de gros Vasiliy Lomachenko, mélangé avec la force de frappe d’un Lennox Lewis et la finesse d’Andre Ward mis ensemble.

S’il décidait de passer outre à son match revanche contre Joshua, il pourrait défier le champion du WBC et tenter ainsi de coiffer les quatre couronnes chez les lourds, imitant ainsi son exploit chez les lourds-légers.

Si Usyk acceptait d’affronter Fury lors de son prochain combat, ceci laisserait la porte ouvert pour un affrontement entre Anthony et Deontay, qui veut absolument l’affronter.

Il faut aussi songer à celui qui défie tout le monde, Whyte. Il est le premier en lice au WBC pour affronter Fury.

Mais avant de songer à Fury, il lui faut se préparer adéquatement à se mesurer à Wallin, le 30 octobre prochain, à Greenwich, en Angleterre.

Wallin est celui qui avait causé deux énormes entailles à l’œil droit de Fury qui avaient nécessitées 47 points de suture lors de leur affrontement. Malgré tout, Fury était parvenu à remporter la victoire par décision.

Whyte devrait gagner

Le gagnant de ce match deviendra le premier aspirant à la couronne WBC de Fury.

Si vous avez vu le gala Fury c. Wilder, vous avez vu Efe Ajagba (15-1, 12 K.-O.), ce gros et grand poids lourd invaincu, subir sa première défaite en carrière, une décision aux mains de Frank Sanchez (18-0-0, 13 K.-O.). Il y a eu aussi Robert Helenius (31-3-0, 20 K.-O.) qui a eu le meilleur sur Adam Kownacki (20-1-0, 15 K.-O.).

Vous savez quoi? Je commence à croire qu’Arslanbek Makhmudov pourrait vaincre ces quatre-là n’importe quel jour de la semaine. Si seulement il en avait la chance...

Enfin chez nous

Enfin, il fait bon savoir que la boxe recommence à bouger chez nous au Québec. C’est Oscar Rivas 27-1, 19 K.-O.) qui partira le bal, au Théâtre Olympia, le 22 octobre prochain, en affrontant le jeune Canadien invaincu Ryan Rozicki (13-0, 13 K.-O.), inaugurant ainsi la classe des super-lourds-légers.

Rivas et Rozicki sont les deux premiers pugilistes à se disputer ce nouveau titre du WBC.

C’est Bryant Jennings qui devait être le premier à contester ce nouveau titre à Rivas, mais il s’est désisté en refusant de se soustraire à nos méthodes de prévention de la COVID-19.

Rivas est inactif depuis sa victoire par retrait au 3e round sur Sylvera Louis, à Québec, en mars dernier.

Qui est Rozicki?

Si vous vous demandez qui est ce Rozicki, c’est un jeune pugiliste de 26 ans, natif de Sydney Fork en Nouvelle-écosse. Il en sera à sa première sortie du Québec.

Invaincu en 13 combats professionnels, il détient le titre WBC argent des super-lourds-légers depuis sa victoire par K.-O. au 3e round sur Shawn Miller, en mai 2019.

Tout comme Rivas, sa dernière victime est Sylvera Louis, qu’il a battu par K.-O. technique au 6e round en avril dernier à Vancouver.

Ce gala, présenté par GYM, le 22 octobre prochain, nous permettra aussi de renouer avec la télé américaine pour la première fois depuis décembre 2018.

C’est le réseau ESPN+ qui fera la retransmission du gala dans le monde entier et RDS qui prendra la relève des préliminaires. Ensuite, le reste du gala sera présenté dans une cinquantaine de pays et au Québec sur Bell TV, Canal Indigo, Shaw TV et Fite TV.

Rozicki n’a connu que le succès chez les pros, où il a battu tous ses rivaux par K.-O., mais il n’a jamais affronté un rival de la trempe d’Oscar Rivas.

C’est une chance unique qu’il aura le 22 octobre prochain, lui qui a commencé à boxer à 15 ans et qui est passé chez les professionnels à 21 ans.

Projection : Rivas par K.-O. avant le 6e round

Le roi Artur de retour

Après une absence de plus de cinq ans, le roi Artur est de retour dans son royaume.

Cette fois, Artur Beterbiev défendra ses couronnes WBC et IBF contre Marcus Browne, le 17 décembre prochain, au Centre Bell. Browne est le premier aspirant au WBC, 7e à l'IBF et 7e au WBO, chez les mi-lourds.

La dernière fois qu’on a vu Beterbiev sur un ring à Montréal, c’était en juin 2016, au Centre Bell alors qu’il avait étourdi Ezequiell Usvaldo Maderna par K.-O. technique au 4e round.

Il est peu probable que Browne ait le dessus sur le champion. Il a tenté l’expérience contre Jean Pascal, au cours de l’été 2019 et une vilaine entaille à un œil avait mis un terme au combat qu’il avait perdu par décision technique au 8e round.

Ce gala nous permettra aussi de renouer avec Marie-Ève Dicaire et Marie-Pier Houle, toutes deux impliquées dans des matchs de championnat.

En plus de tout cela, il est question de revoir les têtes d’affiches d’EOTTM, tels Simon Kean, Steven Butler, Arlsanbek Makhmudov et David Lemieux d’ici la fin de l’hiver prochain.

Tant mieux, il fera bon renouer avec un sport qui a connu toutes sortes de difficultés à cause de la pandémie.

Bonne boxe!