MONTRÉAL – Un peu plus de douze ans après avoir tout laissé derrière lui dans sa Colombie natale dans l’espoir de devenir champion du monde, Oscar Rivas peut dire mission accomplie.

Le Montréalais est devenu le premier champion de l’histoire des poids super-lourds-légers du WBC en battant Ryan Rozicki par décision unanime des juges, non sans avoir eu droit à une solide opposition, vendredi soir à L’Olympia, en finale d’un gala de Groupe Yvon Michel (GYM).

Les trois juges ont remis des cartes 116-111, 115-112 et 115-112 en faveur de Rivas (28-1), qui disputait son premier combat de championnat du monde depuis le début de sa carrière. L’auteur de ces lignes avait quant à lui le Montréalais d’origine colombienne gagnant 117-110.

« Je suis très content. Je suis fier [de ce que j’ai accompli]. Je suis champion du monde, a lancé Rivas en conférence de presse après son triomphe. Depuis que j’ai commencé la boxe, j’ai toujours rêvé à la ceinture verte [du WBC] et c’est elle que j’ai maintenant autour de ma taille. »

« Nous nous attendions à un combat de la sorte et aujourd’hui, Oscar a démontré qu’il était prêt à payer le prix pour devenir champion, a ajouté son entraîneur Marc Ramsay. Ç’a été une vraie guerre de tranchées pendant laquelle les émotions ont joué un rôle extrêmement important. »

« C’est le genre de combat où il n’y a pas vraiment de perdant, a continué le promoteur Yvon Michel. Oscar a été plus opportuniste et plus brillant. Nous ne pouvons qu’être fiers de lui. »

Largement favori en raison de sa grande expérience dans les rangs amateurs et professionnels, Rivas a connu un excellent premier round grâce à son jab incisif et de bonnes frappes au corps. Mais Rozicki (13-1), qui n’était jamais passé près d’affronter un adversaire de la trempe de Rivas, a tout encaissé sans broncher et a démontré qu’il ne laisserait pas aller le titre sans se défendre.

Après un deuxième round pendant lequel il a encaissé quelques combinaisons, le Néo-Écossais s’est véritablement mis en marche en lançant continuellement des coups, qui n’étaient toutefois pas toujours très précis. Malgré tout, il a très certainement obtenu la faveur des trois juges à partir ce moment-là en raison de la passivité de Rivas, qui n’utilisait absolument plus son jab.

Le Colombien a repris du poil de la bête à partir de la mi-combat en obligeant Rozicki à boxer contre les câbles, une situation qui n’était clairement pas à son avantage. Rivas s’est également afféré à mettre tout son poids contre son rival, ce qui a contribué à réduire fortement le tempo.

Après un septième round lors duquel il s’est offert trois minutes de repos, Rozicki est revenu à la charge et a continué à appliquer de la pression, mais cela n’a pas empêché Rivas de remporter la plupart des échanges, en grande partie puisqu’il était nettement plus précis que son adversaire.

Le nez ensanglanté, Rozicki a tout donné pendant les rounds de championnat, mais Rivas l’a sérieusement ébranlé au onzième, sans toutefois être capable de l’envoyer au plancher. Le Néo-Écossais a finalement perdu patience au douzième en projetant le Montréalais sur le tapis avant que ce dernier ne perde un point quelques instants plus tard pour avoir accroché à outrance.

« Ryan a montré qu’il était un véritable guerrier, a déclaré son promoteur Daniel Otter. Je lui ai dit qu’une étoile était née, mais il était évidemment déçu d’avoir perdu. Il n’y a aucun doute qu’il a un brillant avenir devant lui, chez les lourds-légers ou peut-être chez les mi-lourds. »

Rozicki n’a pas rencontré les membres des médias, étant donné qu’il a été conduit à l’hôpital par mesure préventive en raison d’une lacération à une oreille subie pendant le combat. « Ryan s’est fort bien débrouillé pendant les rounds de championnat, alors qu’absolument tout le monde pensait qu’il tomberait avant le sixième round. Je suis impressionné par ce qu’il a fait », a conclu Otter.

Francis Charbonneau et Alexandre RobergeCette fois, Charbonneau ne laisse aucun doute

Un peu plus de sept mois après qu’ils se soient livré une véritable guerre de tranchées, Francis Charbonneau et Alexandre Roberge se sont retrouvés exactement là où ils avaient laissé, mais cette fois, le premier, qui est aussi ambulancier, s’est imposé de façon claire, nette et précise.

L’ayant emporté par décision partagée des juges en mars dernier à Québec, Charbonneau (4-1) a rapidement annoncé ses couleurs en envoyant Roberge (1-2) au tapis dès le début du combat avant d’être déclaré gagnant par décision unanime (40-35, 39-36 et 39-36) au terme d’un duel particulièrement excitant de quatre rounds. Charbonneau a ensuite été très méthodique et sa défense étanche lui a notamment permis d’éviter d’offrir la moindre ouverture à son adversaire.

Roberge a tenté tant bien que mal de se porter à l’attaque lors des deux derniers assauts, avec parfois un certain succès, mais dans l’ensemble, Charbonneau a eu le meilleur des échanges grâce à ses frappes précises et ses nombreuses esquives le long des câbles. À noter que les deux boxeurs ont amassé des fonds au profit de la Fondation Yvon Michel en marge de leur combat.

Disputant un premier combat depuis juin 2019, Terry Osias (10-0) a montré qu’il n’avait rien perdu de sa superbe en ne faisant qu’une bouchée de Joaquin Murrieta (9-10-3) en l’emportant par décision unanime (60-54, 60-54 et 60-54). Le mi-lourd de Longueuil a rapidement le contrôle du centre du ring avec son jab qu’il appuyait ponctuellement avec sa main arrière. Murrieta en était à sa deuxième visite à Montréal. Le Mexicain s’était déjà incliné contre Ryan Ford à la suite d’un abandon après le quatrième round dans un gala présenté à la Tohu en septembre 2017.

Rafael Abdala Sanchez Rojas et Alexis BarrièreAlexis Barrière (4-0) s’est retrouvé les quatre fers en l’air pour la première fois depuis le début de sa jeune carrière, mais cela ne l’a pas empêché de battre Rafael Abdala Sanchez Rojas (5-2) par décision unanime (40-36, 40-36 et 40-36). Le poids lourd de Saint-Jean-sur-Richelieu s’est fait surprendre par une contre-attaque du Mexicain à la fin du premier round alors qu’il tentait d’en finir avec lui, après l’avoir envoyé au plancher un peu plus tôt. Barrière, double champion canadien de boxe amateur, a ensuite vogué jusqu’à la victoire, sa quatrième en autant de duels.

En lever de rideau, Kevin Menoche (5-0) s’en est plutôt bien tiré en arrachant une victoire par décision unanime (39-36, 38-37 et 38-37), même si son adversaire Thas Buntsma (2-3) semblait avoir dominé les trois derniers rounds de leur affrontement. Menoche a envoyé Buntsma au tapis au premier round, mais a par la suite encaissé beaucoup plus de coups qu’il n’en a donnés.

En bref

  • Le combat prévu entre Sébastien Bouchard (19-2, 8 K.-O.) et Sergio Ortega (24-2, 18 K.-O.) a été annulé pour cause médicale à la suite d’un examen effectué par la Régie des alcools, des courses et des jeux. C’est la quatrième fois en l’espace de seulement cinq mois que Bouchard voit l’un de ses affrontements annulés. Son promoteur a cependant assuré que l’athlète de Baie-Saint-Paul touchera la bourse qui figurait à son contrat.
     
  • GYM a confirmé que Marie-Ève Dicaire (17-1) affrontera Cynthia Lozano (9-0, 7 K.-O.) pour le titre vacant des super-mi-moyennes de l’IBF et que Kim Clavel (14-0, 2 K.-O.) se mesurera à la championne des mi-mouches du WBC Yesenia Gomez (18-5-3, 6 K.-O.), le 17 décembre prochain au Centre Bell. Les deux combats seront présentés en sous-carte de l’événement mettant en vedette le champion unifié WBC-IBF des mi-lourds Artur Beterbiev et Marcus Browne. Les billets seront mis en vente à compter de samedi 10 h.