Listen to "Le compte de 8 - 27 sept. 2017 - Linares-Campbell : un grand cru" on Spreaker.

MONTRÉAL – Soixante-huit secondes, c’est tout ce dont Oscar Rivas avait besoin pour anéantir le pauvre Carl Davis Drumond et mettre le grappin sur sa première ceinture mineure en carrière.

 

Le poids lourd montréalais d’origine colombienne est en effet devenu champion de la NABF grâce à ce gain expéditif signé en finale du premier gala de la saison de la série de boxe Chrono Aviation de Groupe Yvon Michel (GYM) présenté jeudi soir au Cabaret du Casino de Montréal.

 

Disputant un premier combat en plus d’un an en raison d’une blessure à une épaule, Rivas (21-0, 16 K.-O.) s’est rué sur Drumond (31-5) dès que la cloche annonçant le début du duel s’est fait entendre et l’a envoyé au plancher après l’avoir martelé de coups qui sont restés sans réplique.

 

Drumond est ensuite parvenu à se relever, mais l’arbitre Steve St-Germain a rapidement décidé que le boxeur âgé de 42 n’était pas en mesure de poursuivre les hostilités et a arrêté le combat.

 

« J’ai travaillé très fort pour en arriver là, a laissé tomber le Colombien à la suite de sa victoire. Ce soir, je me sentais très bien dans le ring et je voulais offrir un bon spectacle. Mon adversaire m’a même dit que j’étais trop rapide pour lui. Je suis content, parce que j’ai travaillé très fort. »

 

« C’est drôle, parce que lorsque je suis arrivé sur le ring, son entraîneur (Marc Ramsay) était en train de l’engueuler, s’est étonné le promoteur Yvon Michel. Pourtant, il avait obtenu sa meilleure performance pour le combat le plus significatif depuis le début de sa carrière! »

 

« Je voulais qu’il prenne son temps pour bien travailler et qu’il ne se lance pas de façon exagérée en attaque, a ensuite nuancé Ramsay. C’était un combat [prévu pour] 12 rounds, son premier en carrière et c’était dans un très petit ring. Mais bon, je peux lui pardonner tout cela. »

 

Reste que personne ne s’était imaginé que Drumond tomberait à la première occasion, même si ses deux dernières victoires avaient été enregistrées contre des adversaires présentant une fiche combinée de 8-30. Il avait notamment passé six rounds dans le ring avec Ruslan Chagaev avant qu’une coupure au champion de la WBA de l’époque n’interrompe leur confrontation.

 

« Je m’attendais cependant à ce que le combat dure un peu plus longtemps, parce que mon adversaire s’était déjà battu en championnat du monde et avait accompli plusieurs choses dans le monde de la boxe, a avoué Rivas. Je pensais l’arrêter aux environs du quatrième round. »

 

Ce triomphe permettra à Rivas d’obtenir sa place parmi les 15 premiers aspirants au titre du WBC présentement détenu par l’Américain Deontay Wilder. Par ailleurs, le Colombien a évoqué la possibilité de se rebattre d’ici la fin de l’année en sous-carte du prochain duel de son compatriote Eleider Alvarez contre Adonis Stevenson, mais Michel a cependant expliqué que le mégachoc ne pourrait avoir lieu qu’en janvier 2018 plutôt qu’en décembre 2017.

 

Phinn tout en puissance

 

Shakeel Phinn a encore une fois prouvé qu’il est l’un des espoirs les plus prometteurs sur la scène locale, malmenant Mario Aguilar avant que ce dernier ne jette l’éponge après le 4e round.

 

Le populaire boxeur de Brossard a ainsi enregistré une 15e victoire de suite en plus d’une 8e consécutive avant la limite. Fidèle à son habitude, il a utilisé sa puissance pour faire craquer son adversaire mexicain, qui a très chèrement payé les moments où il s’est montré volontaire.

 

Dès le premier round, Phinn (16-1, 11 K.-O.) est parvenu à placer sa droite au visage de son rival avant de le surprendre avec de puissants crochets de la gauche avant au deuxième engagement.

Phinn stoppe Aguilar au 4e

 

Les dommages les plus importants ont cependant été causés au troisième round, une puissante main arrière ébranlant Aguilar (17-3) tout en le coupant sous l’œil gauche. Le manège s’est ensuite répété au round suivant, Aguilar passant passablement de temps contre les câbles.

 

Et alors que les deux boxeurs semblaient prêts à reprendre l’action au cinquième round, le coin du Mexicain a indiqué que le supplice avait assez duré et qu’un repos était pleinement mérité.

 

« Les coups au corps que je lui donnais lui faisaient mal, a mentionné Phinn en entrevue après sa victoire. Le crochet de gauche est mon coup préféré et il était particulièrement efficace. »

 

Une partie de plaisir pour les locaux

 

Le Montréalais d’origine roumaine Dario Bredicean (15-0) est demeuré invaincu en l’emportant par facilement décision unanime (80-71, 80-71 et 79-72) sur le Français Saidou Sall (10-6-2). Le protégé de l’ancien champion des super-moyens de l’IBF Lucian Bute n’a eu absolument aucun mal à imposer le rythme contre un rival qui n’était manifestement pas du même calibre. Sall disputait un deuxième combat cette année après une longue pause de près de quatre ans.

 

Michael Gadbois (16-1-3) a ajouté son nom à la liste de boxeurs d’ici qui ont vaincu Abraham Gomez (28-15-1) en s’imposant par décision unanime (60-54, 60-54 et 59-55). L’athlète de Saint-Hyacinthe est parvenu à placer quelques bons coups pendant toute la durée du combat, dont une droite particulièrement incisive au visage de son adversaire au cinquième round. Avant lui, Kevin Lavallée, Tyson Cave et Roody Pierre-Paul avaient également pris la mesure du Mexicain.

 

Le Longueuillois Terry Osias (1-0) a savouré la victoire à sa première sortie dans les rangs professionnels en battant l’Ontarien Marco Parente (0-2-1) par décision unanime (40-36, 40-36 et 40-36). Le mi-lourd âgé de 30 ans a dominé tous les rounds de l’affrontement grâce à sa portée, qui était plus grande que celle de son adversaire, qui a encaissé sa part de frappes.

 

En lever de rideau, le Montréalais Mazlum Akdeniz (1-0) a aussi réussi ses débuts chez les pros en disposant du Mexicain Ricardo Burgos (1-7-1) par décision unanime. Les trois juges ont remis des cartes de 40-34, 40-35 et 40-35 en faveur de l’ancien médaillé d’argent aux championnats canadiens. Burgos a visité le plancher dès la première reprise et son visage témoignait à lui seul du très dur moment qu’il venait de passer, même si le duel n’a duré que quatre petits rounds.