J’aimerais vous dire qu’Oscar Rivas (26-0-0, 18 K.-O.) va triompher ce samedi contre Dillian Whyte (25-1-0, 18 K.-O.), mais j’hésite. J’aurais aimé mieux voir Kaboom livrer un autre combat contre un Kubrat Pulev, qu’il a déjà vaincu chez les amateurs, ou encore un autre poids lourd parmi les 15 premiers aspirants. Par contre, il faut regarder du bon côté des choses : si jamais il subit la défaite, au moins il s’en tirera avec une bonne fortune  qui assurera son avenir. Si jamais il réédite l’exploit d’Andy Ruiz, il deviendra riche comme Crésus.

 

Si Oscar Rivas remporte la victoire sur Whyte en fin de semaine à Londres, il deviendra le champion intérimaire du WBC et il a de bonnes chances de se battre un jour en championnat du monde contre Andy Ruiz ou bien encore Deontay Wilder.

 

Mais pour que cela se produise, il doit vaincre Whyte, un poids lourd qui n’a perdu qu’un seul combat en carrière. 

 

Il faut remonter aussi loin qu’en décembre 2012 pour trouver ce revers aux mains d’Anthony Joshua, dans un combat pour le titre mondial du WBC. Depuis ce jour fatidique, Whyte a accumulé pas moins de 9 victoires dont 5 acquises par K.-O..

 

Là où j’ai une certaine crainte, c’est quand je compare les fiches des deux boxeurs. À première vue, Whyte a affronté une plus forte opposition que Rivas. Ses dernières victimes ont été Derek Chisora, Joseph Parker, Lucas Browne et Robert Helenius.

 

Rivas a-t-il des chances de gagner cet affrontement

 

Oui, s’il livre son meilleur combat en carrière.

 

À 32 ans, Rivas présente une fiche parfaite en carrière professionnelle, commencée en août 2009, à Montréal.  Depuis ce temps, il accumulé pas moins de 26 triomphes, dont 18 par K.-O..

 

Après avoir tout balayé au Québec, il a fait de même sur la scène internationale, mais attention, il n’y a que trois rivaux que l’on peut qualifier de boxeurs passables. Il s’agit de Herve Hubeaux (31-3-0, 14 K.-O.), Fabrio Maldonado (26-3, 25 K.-O.) et Bryant Jennings

 (24-4-0, 14 K.-O.).

 

Contre Jennings, il a été tout simplement brillant et lui a passé le K.-O. au 12e et dernier round, mais souvenez-vous qu’il tirait de l’arrière sur la carte d’un des trois juges après le 11e engagement.

 

La seule chose qui pourrait jouer en sa faveur est le manque de respect à son égard par Dillian Whyte et son promoteur Eddy Hearn. Pour eux, Rivas n’est qu’un tremplin vers un combat de championnat contre le vainqueur du duel entre Wilder et Tyson Fury.

 

J’ai retenu quelques citations de Whyte :

 

1) « Je suis le boxeur le plus sous-estimé dans le monde entier. »

2) « Je recherche un K.-O. brutal contre Rivas. »

3) Whyte défie Joshua pendant son entraînement.

4) « J’ai choisi Rivas parce que je suis un guerrier. »

5) Au cours des derniers mois, Whyte a plus souvent parlé de Tyson Fury que de Rivas.

 

C’est à se demander si Whyte prend Rivas au sérieux. Pourtant, il a été averti par l’ex-poids lourd David Haye.  Selon lui, Rivas est un dangereux rival et il n’est pas le seul à penser ainsi.

 

Malheureusement, Rivas est pratiquement inconnu en Angleterre et c’est peut-être la raison principale pour laquelle seulement 12 000 billets ont été vendus. Hearns est convaincu qu’il y aura entre 12 000 et 14 000 personnes à l’Arena 02, samedi soir.

 

Si jamais Rivas parvient à devenir le champion intérimaire, il deviendra le premier Colombien à se rendre aussi loin.

 

Le dernier poids lourd dont je me souviens est un certain Bernardo Mercado (33-5-0, 28 K.-O.), né à Monteria, en Colombie. Il a boxé entre 1975 et 1989, mais il n’a jamais été impliqué dans un combat de championnat.

 

S’il est victorieux, Rivas pourrait toujours être tenté de se rapprocher d’Andy Ruiz, lequel il a déjà vaincu chez les amateurs lors des qualifications olympiques, au Guatemala en 2008.

 

Faisant un peu plus de 6 pieds, Rivas devra allouer 4 pouces de taille à son rival. Mais ceci n’est pas nouveau pour le Colombien. Disons qu’il est petit selon la stature des poids lourds de nos jours.

 

Quant à Whyte, il en sera à sa quatrième présence de suite au 02 Arena de Greenwich. C’est aussi à cet endroit qu’il a perdu son seul combat en carrière contre Anthony Joshua, en 2015.

 

PRÉDICTION :  Whyte, par décision.

 

Manny Pacquiao : pourquoi?

 

Pouvez-vous me dire pourquoi Manny Pacquiao (61-7-2, 39 K.-O.) boxe-t-il encore? Il a 40 ans. Il a été champion dans huit catégories de poids. Sa fortune est évaluée à  200 millions $. Que veut-il de plus?

 

Déjà, son épouse le supplie de mettre un terme à sa carrière. Son médecin personnel lui dit qu’il pourrait éventuellement connaitre des séquelles de ses nombreux combats. Malgré tout, il veut poursuivre son illustre carrière. On dit même qu’il a signé un contrat pour affronter Amir Khan, le 8 novembre prochain, à Riyadh en Arabie Saoudite, ce qu’il nie formellement.

 

Il est monté 70 sur le ring; 61 fois, il est sorti victorieux. Tout cela en passant des 106 livres à 147 livres en l’espace de 24 ans. Durant ce temps, il a été assommé à trois reprises, dont une dernière fois en décembre 2012, justement au même endroit où il combattra samedi soir contre un jeunot de 30 ans du nom de Keith Thurman (29-0-0, 22 K.-O.).

 

Il y a une dizaine d’années

 

Si ce combat avait eu lieu il y a une dizaine d’années, en acceptant que Thurman ait toujours 30 ans, je vous dirais que Pacman sortirait victorieux.

Aujourd’hui, je suis plus réservé. Je lui souhaite la victoire, surtout par respect, mais j’ai mes doutes. Son vieux moteur de 40 ans doit commencer à pomper l’huile...

 

J’espère juste que le spectacle en vaudra la peine.  Pacquiao est un boxeur spectaculaire. Il l’a prouvé dans le passé en affrontant les meilleurs sur la planète. Mais comme tout le monde, il n’a plus ses réflexes d’antan. Il a ralenti. Pourtant, de nombreux experts le croient encore capable de vaincre Thurman.

 

Il faut admettre que Pacman a été très malchanceux au cours de ses dernières sorties. Par exemple, il devrait présenter une fiche de 5-0 depuis sa défaite aux mains de Floyd Mayweather. Mais non, il y a une tache à son tableau.

 

Je ne suis pas encore revenu de cette décision accordée à Jeff Horn à ses dépens, en Australie, en juillet 2017. La plupart des experts autour du ring croyaient que Pacman avait gagné ce combat. Souvenez-vous, l’analyste Teddy Atlas avait même crié au vol.

 

Je veux bien croire que Bernard Hopkins et George Foreman se sont grandement illustrés dans leur quarantaine, mais ils ont toujours boxé dans leur poids naturel, ou presque, ce qui n’est pas le cas pour Pacman.

 

Toujours est-il que Pacquiao et Thurman s’affronteront pour le titre WBA des mi-moyens samedi soir au MGM Grand de Las Vegas, là où Pacquiao a perdu 3 de ses 11 derniers matches.

 

Par respect pour Pacquiao, je vais le favoriser par décision très serrée et si jamais ma prédiction se concrétise, j’espère qu’il accrochera ses gants pour de bon et se concentrera sur sa carrière politique en attendant de se retrouver au Temple de la renommée de la boxe.

 

Keith Thurman est un bon boxeur, mais il ne sera jamais du calibre de Pacman.

 

PRÉDICTION : Pacquiao par décision très serrée.

 

Bonne boxe.