C’est Vladimir Poutine qui doit être fier aujourd’hui du triomphe de deux de ses compatriotes en exil aux États-Unis.

 

Deux Cubains ont tenté de leur ravir leur couronne mondiale et les deux Russes ont prouvé leur supériorité samedi soir, au Madison Square Garden et au Barclays Center. Les deux Cubains ont été envoyés au pays des rêves, ou presque.

C’est le « Krusher » Sergey Kovalev qui a été le plus rapide dans l’exécution de son triomphe en tailladant en pièce son ami Igor Mikhalkin. Avec des amis semblables, Mikhalkin n’a pas besoin d’ennemi!

 

Après avoir saigné du nez, coupé sur le pont de son appendice nasal et une vilaine entaille sous l’œil droit, l’arbitre Steve Willis n’a pu faire autrement que de se rendre à la décision du médecin de la Régie, et mettre un terme au carnage, en septième reprise. C’est bien beau être courageux, mais il y a une limite.

 

Bon spectacle

 

Puis, il y a aussi Dmitry Bivol qui est venu donner son spectacle. Il a donné une leçon de boxe à Sullivan Barrera pendant 11 rounds. Au douzième, il a ouvert la machine toute grande et il a terrassé le Cubain. Il n’a pas eu besoin de l’assistance de l’arbitre Harvey Dock pour conserver sa ceinture.

 

Pas tellement intelligente cette décision de Barrera de s’attaquer à Bivol au lieu de Kovalev.  Surtout qu’on lui avait offert 100 000 $ de plus pour se mesurer au Krusher.

 

Bivol a réussi ce qu’Andre Ward n’a pas été capable de faire en faisant subir un premier K.-O. en carrière à Barrera, qui a été totalement déclassé dans ce match même s’il présentait pratiquement deux fois plus de combats à sa fiche que son rival.

 

Un vrai test

 

Pas très loin du Madison Square Garden, Deontay Wilder subissait le plus rude test de sa carrière face au gros Luis Ortiz. Alors qu’il y avait moins de 4000 personnes dans le théâtre du MSG, le Barclays Center en comptait 14 069.

 

Wilder a vaincu le meilleur aspirant

« King Kong » était prêt pour l’affrontement.  Au septième engagement, il a même failli passer le K.-O. au champion. Malheureusement, il a manqué de temps et de souffle. À ce moment, il commençait à montrer des signes de la quarantaine, comme certaines gens le prétendent. Et qui sait? Peut-être cette bosse, cette enflure à la main gauche qui devait être une simple anomalie l’a-t-elle empêché de coiffer la fameuse couronne WBC. Il prétend qu’il a manqué de temps au 7e round, alors qu’il avait le champion  à sa merci.

 

Un fait demeure : Wilder a été sans pitié pour son rival au dixième engagement.  Et une combinaison des deux mains a terrassé King Kong pour de bon.

 

Wilder passe son temps à faire des déclarations chocs. Par exemple, il prétend qu’il est supérieur à Mike Tyson. Sa force de frappe est peut-être comparable, mais dans un combat entre les deux, je miserais sur le Tyson des bonnes années, en dépit de sa petite taille (5 pieds 11 pouces).

 

Aujourd’hui, on sait que Wilder a un menton vulnérable. Que sa contre-attaque est plutôt bonne. Ce qui est certain, c’est qu’il possède une excellente force de frappe. Mais je je ne vois pas son règne s’éterniser.

 

Un jour... Un jour

 

Je crois qu'Anthony Joshua lui est supérieur et peut-être aussi Tyson Fury et Alexander Povetkin. Un jour, on le saura bien...

 

En Ortiz, il vient de battre son plus sérieux rival, car à sa fiche de 40 victimes, on peut inclure au moins une trentaine d’asperges et de pieds de céleri. Et  je demeure convaincu que si l’affrontement avait eu lieu il y a trois ou quatre ans, Wilder aurait été battu par K.-O. par Ortiz.

 

Grâce à ce triomphe, Wilder a touché la plus imposante bourse de sa carrière, soit 2,1 $ millions comparativement à 500 000 $ pour King Kong.

 

Le match venait à peine de prendre fin que déjà le « Bronze Bomber » défiait encore une fois son ennemi juré, Anthony Joshua.  Pourtant, c’est l’ex-monarque Tyson Fury qui a été le premier à lui écrire des menaces, si jamais il acceptait de le rencontrer.

 

« Je peux te battre n’importe où. Sur un ring, dans la rue... N’importe où tu voudras bien m’affronter ! » de menacer Fury.

 

Tel un homme d'honneur

 

Tel un homme d’honneur, Dmitry Bivol s’est amené avec la confiance dans les yeux. Dès les premiers instants du combat, il a prouvé à Barrera qu’il était le maître du ring. Ce n’est pas que le Cubain n’a pas tenté de percer cette défensive, mais à chaque fois, la riposte de Bivol était bien coordonnée et puissante.
 

Bivol termine le travail au 12e

Imaginez, tout cela après seulement 13 combats!

 

Alors que Sergey Kovalev prétend qu’il aimerait rencontrer Badou Jack, si jamais ce dernier parvenait à vaincre Adonis Stevenson, Bivol ne nomme personne comme futur adversaire.

 

Qui sera le prochain?

 

On n'a qu’à jeter un coup d’œil sur la liste des aspirants potentiels pour éventuellement choisir un rival à Bivol. Il y a le vainqueur du match entre Stevenson et Jack. On peut aussi entrevoir une possibilité d’affrontement contre Oleksandr Gvozdyk, ou bien encore Artur Beterbiev, Marcus Browne, Eleider Alvarez, Anthony Yarde ou Mike Lee, pour ne  nommer que ceux-là.

 

Faites votre choix. Personnellement, j’opterais pour Browne ou bien encore Yarde. Pour le moment, je ne toucherais pas à Kovalev. Mais dans un ou deux combats, je demeure convaincu qu’il pourrait faire la vie dure au Krusher.

 

Les trois boxeurs qui ont subi la défaite viennent d’accuser un dur recul. Dans le cas de Luis Otiz, il prétend avoir 38 ans. Des personnes croient qu’il dépasse plutôt la quarantaine. Il demeure encore un puissant cogneur, mais le souffle commence à lui manquer quand le combat s’éternise.

 

Ortiz a toujours été victorieux à courte distance. Une fois, il a dû se rendre jusqu’au 12e assaut contre Malik Scott, en novembre 2016. C’était donc la deuxième fois en carrière qu’il se rendait aussi loin que le dixième assaut dans un combat.

 

Avec des amis semblables...

 

Si l’ami de Sergey Kovalev, Igor Mikhalkin voulait impressionner la galerie, il a royalement raté sa rentrée.  Et je doute qu’on le revoit à la télévision du réseau HBO. Il lui est arrivé exactement ce que les experts avaient prédit. En somme, ce ne fut qu’une période d’entrainement pour le champion de la WBO.

 

Sergey Kovalev se débarasse facilement d'Igor Mikhalkin

Quant à Sullivan Barrera, il a 36 ans. C’est donc dire qu’il commence à se faire tard pour remonter dans l’échelle des classements.

 

Maintenant, qui a gagné la soirée en termes de popularité : HBO ou bien Showtime? On le saura dans quelques jours, quand le décompte sera fait.  On sait que la dernière fois que Kovalev a boxé, contre Vyachezlav Shabransky, le 25 novembre 2017, HBO avait enregistré une moyenne de 869 000 téléspectateurs avec une pointe de 900 000.

 

Quant à  Deontay Wilder,  à son dernier combat le 4 novembre 2017 qui n’avait duré qu’un round contre Bermane Stiverne, ses chiffres sont une moyenne de 824 000 avec une pointe à 887 000.

 

Bonne boxe!