Tous les amateurs de boxe savent que David Lemieux possède une force de frappe qui fait rêver les dirigeants des réseaux américains de télé payante ainsi que les mordus qui assistent régulièrement aux événements.

Les amateurs, les vrais, les connaisseurs, raffolent des pugilistes de jadis comme Mike Tyson et George Foreman, ainsi que ceux d’aujourd’hui tels que  Gennady Golovkin, Sergey Kovalev, Wladimir Klitschko, tous des assommeurs professionnels.

David Lemieux prétend qu’il fait partie de ce groupe sélect grâce à sa puissance de frappe. C’est lui-même qui l’a dit pendant son camp d’entraînement. « Je veux prouver que je suis un membre à part entière de ce groupe », a-t-il lancé sans réserve.

J’espère qu’il a raison.

Je me souviens qu’au tout début de sa carrière, j’avais dit à Yvon Michel qu’il avait un diamant brut dans les mains. Que ce jeune David Lemieux avait tout pour devenir la grande vedette non seulement du Québec mais de tout le monde de la boxe d’un bout à l’autre de la planète.

Aujourd’hui, je suis un peu plus conservateur. Disons que depuis sa première défaite chez les pros aux mains de Marco Antonio Rubio en 2011, j’ai quelque peu tempéré sur David. Et son revers par décision contre Joachim Alcine, le match suivant, m’a presque fait comprendre que je m’étais trompé dans mes prédictions.

Pourtant, je n’ai jamais été capable d’oublier les prouesses de David Lemieux. Je suis plus hésitant à lui prédire ce bel avenir que j’anticipais pour lui. Mais je persiste à croire qu’il est capable de se hisser parmi les meilleurs des poids moyens.  D’ailleurs, il est reconnu par les quatre grandes associations de la boxe, et s’il est rendu sous les réflecteurs du réseau HBO, c’est qu’on reconnaît son grand talent de boxeur.

La chance de sa vie

Fort de sept victoires de suite depuis son calvaire de 2011, dont six sont survenues à la suite de K.-O., et établi favori par les preneurs aux livres  pour remporter la victoire, le Québécois se sent en confiance.

Aujourd’hui, Lemieux a la chance de sa vie.  Ce soir à New York, c’est tout ou rien. Il gagne et c’est le tremplin vers les plus hauts sommets. Un match de championnat mondial au cours de l’année 2015. Un contrat d’au moins trois autres combats sous la tutelle de Golden Boy et du réseau HBO.

Une défaite et c’est le retour à Montréal. C’est l’acceptation d’un revers qui met fin à vos plus beaux rêves, bien qu’à 25 ans, il est toujours possible de se frotter les mains et de recommencer au bas de l’échelle. Sauf que la marche pour remonter au sommet est très haute. Et pour la gravir, il faut du courage, de la sueur et beaucoup l’aide de son entourage.

Le pire dans tout cela, c’est que le rival de Lemieux, Gabriel Rosado, est pratiquement dans la même situation. Il a perdu ses trois derniers combats, dont deux se sont terminés par des mises hors de combat contre Gennady Golovkin et Peter Quillin.

On aurait pu ajouter une autre défaite à la fiche de Rosado,  contre J’ Leon Love, mais ce match s’est terminé par un no contest et par la suite, il a été prouvé que Love avait utilisé des stimulants défendus.

Ce sera court et violent

Je ne crois pas que Rosado possède une force de frappe comparable à celle de Lemieux. Certes, il peut vous terrasser avec une série de coups, mais si Lemieux fait attention et trouve l’ouverture, le combat ne sera pas long.

Si on se fie aux déclarations de Rosado, il se portera en attaque dès le début des hostilités et tentera d’y aller pour le K.-O.

Quant à Lemieux, il attendra le bon moment. Si Rosado veut la guerre, il l’aura. Mais je persiste à croire qu’il ne tiendra pas le coup devant les attaques de Lemieux.

Prédiction : victoire de Lemieux en trois rounds

Et à Montréal

C’est sous l’œil attentif de Kathy Duva que Jean Pascal montera sur le ring ce soir au Centre Bell pour affronter Roberto Feliciano Bolonti, un boxeur qui a été totalement déclassé par Juergen Braemer, en Allemagne, le printemps dernier.

Natif d’Argentine, Bolonti présente une belle fiche de 35 victoires contre seulement trois revers, mais la plupart de ses triomphes sont survenus contre des boxeurs de deuxième ordre.  Chaque fois qu’il s’est mesuré à des boxeurs de la classe d’élites, il s’est fait battre.

Je me dois de féliciter Jean Pascal et surtout Kathy Duva pour l’organisation d’un affrontement entre le Québécois et le Russe Sergey Kovalev en mars prochain.

Non seulement Kathy Duva a-t-elle coupé l’herbe sous le pied d’Yvon Michel et le Groupe Gym en s’associant à Jean Pascal et son groupe, mais elle a l’audace de venir dans le fief de GYM  y voir son nouveau poulain à l’œuvre. Elle a du cran cette Kathy Duva.

Absent depuis un an

Il y a maintenant un an que l’on n'a pas vu Jean Pascal à l’œuvre sur un ring. On a entendu sa voix et vu ses écrits un peu partout sur les réseaux sociaux, mais sur un ring, il a été totalement invisible depuis sa victoire plus que facile sur Lucian Bute en janvier dernier.

Il est possible que Jean Pascal soit quelque peu rouillé au tout début du combat mais il est tellement talentueux qu’il devrait  reprendre sa vitesse de croisière après quelques rounds.

Pascal s’est mis énormément de pression sur les épaules au cours des derniers mois en s’attaquant surtout à Adonis Stevenson par le biais des médias. Or, ce soir, il doit prouver hors de tout doute qu’il est de calibre non seulement pour Kovalev et Stevenson, mais aussi pour Bolonti.

On ne peut pas cacher que Bolonti a été choisi pour bien faire paraître Lucian Bute, inactif depuis janvier dernier. Mais le sort a voulu que Bute se blesse au dos sous la tutelle de Freddie Roach. Donc, notre Roumain devra se contenter du rôle de spectateur ce soir au Centre Bell pendant que son nouveau partenaire valsera contre Bolonti.

Prédiction: Victoire de Pascal par décision

Enfin, je veux offrir mes plus sincères condoléances à la famille de Jean Béliveau, décédé alors que j’étais absent du pays, et aussi aux proches de Gilles Tremblay.

J’ai eu l’occasion de connaître le Grand Jean alors qu’il portait les couleurs des Citadelles de Québec et je l’ai toujours admiré non seulement comme hockeyeur mais comme homme d’honneur. Jean n’avait qu’une et une seule parole. S’il vous la donnait, c’était comme de l’or en barre.

Quant à Gilles Tremblay, j’ai eu le bonheur de voyager plusieurs fois en sa compagnie alors qu’il avait quitté le hockey pour devenir analyste à la soirée du hockey en compagnie de René Lecavalier.

Aux deux familles éprouvées, j’offre mes plus sincères sympathies.