C’était la soirée ukrainienne samedi soir au MGM National Harbor, d’Oxon Hill au Maryland et les trois têtes d’affiches n’ont pas manqué de célébrer à leur goût.

Encore une fois, Vasyl Lomachenko y est allé d’une performance électrisante face à Jason Sosa. Aleksandr Gvozdyk n’a fait qu’une bouchée du Cubain Yunieski Gonzalez et Aleksandr Usyk est parvenu à vaincre l’Américain Michael Hunter. Bref, une soirée parfaite pour les trois olympiens de l’Ukraine.

C’est Lomachenko qui était le clou de la soirée et il n’a pas manqué d’impressionner la galerie. Le double médaillé d’or olympique a prouvé qu’il figurait parmi les meilleurs boxeurs au monde, livre pour livre.

Il montre la patience d’un Floyd Mayweather, le jeu de pied d’un Pernell Whitaker, les mains rapides d’un Oscar DeLaHoya et l’énergie d’un Muhammed Ali.

On retrouve toutes ces qualités chez ce même superbe athlète.

À l'usure

Devant une salle pleine à craquer, il a eu Jason Sosa à l’usure, comme il l’avait fait auparavant contre Nicholas Walters, et il a défendu avec succès pour une deuxième fois, sa couronne WBO des super plumes.

Sosa a bien tenté de rivaliser avec le champion et il mérite une médaille de bravoure pour son endurance, mais ce fut peine perdue dès la première minute de l’affrontement. D’ailleurs, le Cubain n’a pas gagné un seul round au cours du duel.

Comment Lomachenko s’y est-il pris pour conserver son titre WBO des super-plumes? Par sa force, son talent, sa grâce, sa rapidité, son jeu de pied, son intelligence, sa détermination, sa patience, sa ruse, sa défensive hermétique, son endurance et en étant un amuseur public.

Après sa défaite, sa deuxième en carrière, Sosa a déclaré : « Je n’ai jamais affronté un boxeur aussi près de la perfection... »

Jamais dit aussi vrai. Durant les neuf rounds de l’affrontement, Lomachenko a atteint sa cible à 275 reprises et n’a reçu que 68 coups en retour.

Quels sont ses plans?

Quels sont les plans du champion? Un combat revanche contre Orlando Salido, son seul tombeur jusqu’ici. « J’étais un élève de troisième année à ce moment et j’affrontais un finissant de douzième année... » quand on lui a demandé d’expliquer sa seule défaite en carrière. 

« Si cela ne fonctionne pas, je vais demander aux dirigeants de Top Rank d’entrer en communication avec le clan de Mikey Garcia. Et si c’est impossible d’organiser une rencontre avec Garcia, tentons notre chance avec Terrance Crawford, chez les 140 livres. Je veux me battre surtout  contre des champions! »

Parmi les autres adversaires possibles, on retrouve Terry Flanagan, le monarque WBO des légers, Jorge Linares, le champion WBC des légers et même le vénérable Manny Pacquiao, à un poids d’environ 135 livres. Certains prétendent qu’un poids de 143 livres pour le champion philippin serait plus réaliste. Autrement, le duel contre Lomachenko n’en vaudrait pas la peine.

Pour son combat contre Sosa, Lomachenko a fait osciller l’aiguille de  la balance à 129,6 livres, mais il pesait presque 140 livres quand il a fait son apparition sur le ring pour l’affrontement.

On comprend encore mieux aujourd’hui pourquoi plusieurs experts de boxe soutiennent que Lomachenko figure parmi les meilleurs boxeurs au monde livre pour livre.

Les deux autres

Quant à ses compatriotes Aleksandr Gvodzyk et Aleksandr Usyk, ils ont tous deux connu du succès au cours de la soirée. Gvozdyk a été le plus rapide exécutant en battant le Cubain Yunieski Gonzalez par K.-O. technique au troisième engagement.

C’était la première fois au cours de sa carrière de 21 combats que Gonzalez cédait par K.-O.

Quant à Gvozdyk, il a conservé sa fiche vierge de 13-0-0 (11 K.-O.) et il devrait grimper dans la colonne des aspirants aux couronnes mi-lourds d’Andre Ward et d’Adonis Stevenson.

Après sa victoire, il a même déclaré qu’il n’aurait aucune objection à se mesurer à Sergey Kovalev, si jamais ce dernier parvenait à vaincre Andre Ward lors de leur prochain combat en juin prochain.

Enfin, Aleksandr Usyk a dû puiser dans toutes ses ressources pour finalement conserver sa couronne WBO des lourds légers aux dépens de l’Américain Michael Hunter. Le médaillé d’or olympique de 2012 a conservé sa fiche vierge tandis qu’Hunter en était à son premier revers en carrière.

Usyk présente donc une fiche parfaite en sol américain et il en était à son deuxième triomphe après avoir quitté l’Ukraine.

C’est ce même Usyk qui avait battu Artur Beterbiev à deux occasions chez les amateurs, en quarts de finale des Jeux olympiques de Beijing, en Chine, en 2008, puis ensuite en quarts de finale du Championnat mondial, à Baku en Azerbaijan, en 2011.

Lorsque j’ai demandé à Yvon Michel s’il était possible que Usyk se mesure à Beterbiev un de ces jours, il a répondu : « Je doute qu’un jour,  Beterbiev se retrouve chez les lourds... »

Reste maintenant à savoir si Lomachenko égalera ou surpassera sa marque de 761 000 téléspectateurs lors de sa dernière performance sur HBO, contre Nicholas Walters.

Bonne boxe.