MONTRÉAL – « Je n’ai pas de défaite à donner. J’étais prêt à 100 pour cent. [La naissance] de ma petite fille est arrivée au bon moment à une semaine du combat et non la semaine du combat. »
 
Mathieu Germain aurait pu se défiler après s’être fait passer le knock-out au cinquième round par Uriel Perez, samedi après-midi en demi-finale du gala d’Eye of the Tiger Management tenu au Casino de Montréal, mais il souhaitait rencontrer les journalistes pour faire face à la musique.
 
Visiblement déçu, Germain (17-1-1) réfléchissait à voix haute pour tenter de dénicher les raisons de sa première défaite en carrière. Perez (19-4, 17 K.-O.) l’a d’abord ébranlé au quatrième round avant de finir le travail à 2:16 du cinquième assaut – chaque fois avec un overhand de la droite.
 
S’il a survécu de peine et misère à la fin du quatrième en parvenant à accrocher son adversaire pour ralentir le rythme, il n’a pas eu la même veine au cinquième en se retrouvant au plancher. Même s’il ensuite est parvenu à se relever, l’arbitre Steve St-Germain a jugé que c’était assez.

« Il avait les mains lourdes... il m’a pincé sur le bord de l’oreille, il avait un bon timing, a expliqué le Montréalais. En même temps, je gagnais le combat (les cartes des trois juges étaient de 38-38 après quatre rounds, NDLR) et ç’allait bien. Je plaçais mes coups, mais il a réussi à m’atteindre...
 
« Je ne peux pas dire que j’ai connu une mauvaise journée au bureau, parce qu’il m’a touché. Je savais pertinemment qu’il avait les mains lourdes. Est-ce qu’il m’aurait touché avec un tel coup si le combat avait été présenté la semaine prochaine? Cela dit... ce n’était pas un lucky punch. »
 
Même si son titre nord-américain des poids super-légers de l’IBF n’était pas à l’enjeu, Germain sera vraisemblablement évincé du top-15 de l’organisation où il était classé 11e. Il s’agit très certainement d’un pas de recul pour le boxeur qui a célébré ses 30 ans il y a 3 jours à peine.
 
« Ça fait partie de la game. Des fois tu gagnes, des fois tu perds, a philosophé Germain. C’est sûr que je voulais gagner. J’ai travaillé fort, c’est très décevant, mais je garde la tête haute. Je vais revenir plus fort et je ne vais pas aller me cacher dans un coin. Les défaites font partie de la boxe. »
 
« C’est la vie, a ajouté le promoteur Camille Estephan. Il y a des embûches. Il faut s’en remettre, travailler fort, revenir et apprendre. Tout le monde est passé par là dans le monde de la boxe...
 
« Mais il faut savoir se remettre debout, être fier et apprendre. Regardez David Lemieux. Il est aujourd’hui au sommet de la montagne. Regardez Simon Kean. Il a vengé son unique défaite. »
 
Il est encore beaucoup trop tôt pour savoir quand Germain remontera dans l’arène et surtout quelle direction prendra alors sa carrière, mais l’idée de duels entre les différents super-légers de l’organisation pourrait refaire surface. Rappelons qu’un choc Germain-Batyr Jukembayev avait été évoqué en novembre dernier et que Steve Claggett a récemment été mis sous contrat.
 
Germain et Claggett s’étaient livré un match nul partagé le 26 janvier dernier. Une histoire à suivre.