MONTRÉAL – Avery Gibson n’avait jamais été arrêté depuis le commencement de sa carrière et il était enfin censé donner une première opposition digne de ce nom à Arslanbek Makhmudov.

 

Mais il faudra encore attendre avant de voir l’imposant Russe s’éterniser dans un combat, étant donné qu’il s’est imposé par arrêt de l’arbitre à 2:31 du 1er round, samedi après-midi, en finale d’un événement d’Eye of the Tiger Management présenté au Cabaret du Casino de Montréal.

 

C’est la sixième fois en sept duels que Makhmudov (7-0, 7 K.-O.) l’emporte dès le round initial. Sa seule victoire « tardive » avait été signée au début de la deuxième minute du deuxième round de son choc contre Emilio Ezequiel Zarate tenu en mai dernier dans la même enceinte.

 

Ayant déjà affronté Bogdan Dinu, Didier Bence, Éric Martel-Bahoéli et Simon Kean en territoire québécois dans le passé, Gibson (9-8-4) n’avait jamais été arrêté avant la limite avant cet après-midi. Un uppercut de la droite l’a ébranlé à la fin de la première minute et a mené à deux chutes au plancher. Son coin a ensuite décidé de jeter l’éponge après la seconde visite sur le canevas.

 

« Ç’a été un combat un peu plus technique que je m’attendais, a lancé Makhmudov après son triomphe. Mais je sais que j’ai encore bien des choses à apprendre et je ne suis pas parfait! »

 

« C’est un coup que nous avions préparé, parce que j’avais vu que lorsqu’il affronte des gars plus grands que lui, Gibson essaie de passer ses coups par en haut et son menton se retrouve en avant de son pied avant, a ajouté son entraîneur Marc Ramsay. Nous n’avions qu’à le cueillir...

 

« Mais sérieusement, je pensais vraiment l’avoir [ce long combat] aujourd’hui. Je pensais qu’il l’arrêterait au cinquième ou au sixième round. Je pensais qu’il faudrait qu’il le travaille pendant une couple de rounds, pas au premier. En même temps, je ne peux pas le retenir non plus! »

 

Ramsay a indiqué qu’il avait carte blanche et qu’il se mettra dès maintenant à la recherche d’un adversaire capable d’offrir une opposition qui permettra à son protégé de vraiment progresser.

 

Artem OganesyanUne première ceinture pour Oganesyan

 

Pour un troisième combat de suite, Artem Oganesyan a démontré toute l’étendue de son talent aux amateurs de boxe québécois en servant une véritable clinique de boxe au tenace Damian Sosa avant d’être déclaré vainqueur par décision unanime des juges (100-90, 100-90 et 100-90).

 

Champion du monde amateur junior en 2015, Oganesyan (9-0) a également mis la main sur son premier titre mineur en carrière, celui junior des super-mi-moyens de la WBO. Alliant vitesse et précision, le gaucher russe s’est attaqué sans relâche au visage et au corps de son adversaire.

 

Malgré l’intensité de la correction qu’il subissait, Sosa (11-1) n’a jamais pensé arrêter de mettre de la pression, sauf qu’il en a payé le prix chaque fois qu’il s’aventurait à portée d’Oganesyan.

 

Kim ClavelClavel et Mathieu dominants; Pratte surpris

 

Kim Clavel (7-0) n’a eu aucune difficulté contre l’adversaire la plus expérimentée de sa jeune carrière en s’imposant par décision unanime (80-72, 80-72 et 80-72) sur Soledad Macedo (17-15-1). Disputant un premier duel prévu pour huit rounds, la Montréalaise qui évolue chez les mi-mouches n’a eu aucun problème à gérer ses efforts. « À la base, j’ai beaucoup d’énergie, mais plus le combat progressait, plus je sentais que j’en avais, a expliqué Clavel. Je suis également contente d’avoir fait des rounds. » L’Uruguayenne s’était déjà battue deux fois en championnat du monde et à une autre reprise en championnat intérimaire depuis le début de sa carrière.

 

Le deuxième combat de Lexson Mathieu (2-0, 2 K.-O.) dans les rangs professionnels a été deux fois plus long que le premier en janvier dernier, mais le boxeur de la région de Québec n’a quand même mis que 98 secondes pour venir à bout d’Ariel Alejandro Zampedri (9-6), gagnant par arrêt de l’arbitre après avoir envoyé l’Argentin au plancher à l’aide d’une série de coups. « Je pensais que ça me prendrait plus de temps pour établir mon jab, mais ça n’a pas été le cas, a dit le protégé de François Duguay à sa sortie du ring. J’ai vraiment hâte à mon prochain combat! »

 

En lever de rideau, François Pratte (8-1-1) en a eu plein les bras avec Jorge Garcia Jimenez (14-2-1, 11 K.-O.) avant de se faire passer un violent knock-out à 1:03 du 6e round, subissant ainsi une première défaite depuis le début de sa carrière. Le Trifluvien, qui tirait de l’arrière 46-47, 46-47 et 47-46 au moment de l’interruption du combat, a été arrêté par un solide crochet de gauche. Pratte avait également visité le tapis au 2e round à la suite d’un jab du Mexicain avant de rendre la pareille à son adversaire au 4e assaut grâce à une série de frappes au haut et au bas du corps. Par mesure préventive, le boxeur âgé de 28 ans a ensuite été rapidement transporté à l’hôpital.

 

Par ailleurs, Sébastien Roy (6-0), de Thetford Mines, est demeuré invaincu en battant Gkouram Mirzaev (4-2) par décision unanime (60-54, 59-55 et 59-55). Ce combat aurait normalement dû lancer le bal du gala, mais le Grec d’origine géorgienne a obtenu ses bagages qui étaient restés coincés en transit à Amsterdam une heure seulement avant le commencement de l’événement.