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TORONTO – Trois petites semaines, c’est tout ce qu’Adonis Stevenson et son entraîneur Javan « Sugar » Hill ont passé ensemble pour préparer la neuvième défense de la ceinture des poids mi-lourds du WBC que le boxeur québécois effectuera contre Badou Jack, samedi à Toronto.

 

Occupé avec l’ancien champion du monde Anthony Dirrell qui se battait le 28 avril dernier au Texas, Hill ne voit aucun problème avec cette situation, d’autant plus que Stevenson s’entraînait sous la supervision de son mentor Tiger Paul à Montréal comme il en a toujours eu l’habitude.

 

« Avant son avant-dernier combat contre Thomas Williams fils [en juillet 2016 à Québec], Adonis avait eu un camp d’entraînement de huit semaines. Après deux semaines, il était prêt, a raconté Hill à RDS.ca après la dernière conférence de presse faisant la promotion du gala de samedi soir.

 

« Ç’avait été l’un de ses camps d’entraînement les plus difficiles, car nous avions eu beaucoup de temps pour nous entraîner. Contrairement à la plupart des boxeurs d’aujourd’hui, Adonis est toujours en forme. Si les camps d’entraînement durent de six à huit semaines, c’est parce que les boxeurs doivent perdre du poids. Adonis reste en forme comme tout vrai athlète devrait le faire. C’est son travail et il le respecte. Il se donne vraiment tous les moyens pour l’emporter. »

 

Résolument adepte de la vielle école et peu tourné sur les techniques modernes d’entraînement, Hill reconnaît cependant que ce ne sont pas tous les boxeurs qui peuvent être laissés à eux-mêmes de la sorte. Il faut que l’athlète soit extrêmement discipliné pour ensuite connaître du succès.

 

« Adonis travaille très fort et je n’ai jamais eu à jouer à la mère avec lui [depuis le début de notre association], a expliqué Hill. C’est quelqu’un qui est raisonnable dans tous les aspects de sa vie. Comme il est toujours actif, il ne gagne jamais de poids. Vous n’avez pas idée à quel point c’est un choc énorme pour le corps quand il faut perdre du poids après une longue d’inactivité.

 

« Les anciens se battaient toutes les deux ou trois semaines et étaient ainsi toujours dans le gymnase. Adonis ne fume pas, ne boit pas et ne fait pas d’excès. C’est exactement ce genre de comportement qui permet à un boxeur d’exceller rendu dans la quarantaine. Les succès de Floyd Mayweather fils, Bernard Hopkins et George Foreman sont de très bons exemples. »

 

Jack va-t-il se relever?

 

Si la forme physique de Stevenson n’est pas du tout un enjeu à ses yeux, Hill reconnaît toutefois d’emblée que Jack représente le plus important défi de la carrière de son protégé. Le parcours du boxeur suédois d’origine gambienne n’a absolument rien à voir avec ses rivaux précédents.

 

Après avoir participé aux Jeux olympiques de Pékin en 2008, Jack est passé chez les pros – et comme Stevenson – a subi la défaite en début de parcours. Il s’en est cependant remis pour devenir champion chez les super-moyens – en battant Anthony Dirrell – et chez les mi-lourds.

 

Mais comme n’importe quel boxeur, Jack a ses failles et Hill entend évidemment les exploiter.

 

« Mon oncle Emmanuel Steward n’avait besoin que de voir deux ou trois rounds d’un boxeur pour le comprendre et je ne dirai jamais que c’est exactement la même chose pour moi, a lancé à la blague Hill. Cela dit, je connais Jack depuis plusieurs années, depuis qu’il a battu Dirrell.

 

« C’est un boxeur qui est très constant, probablement un peu trop même! C’est quelqu’un qui ne déroge pas souvent à son plan de match et dès qu’il le fait, il y revient rapidement. Mais la grande question de ce combat est de savoir s’il va se relever après avoir été frappé par Adonis.

 

« Parce que tout le monde sait que ça va finir par arriver. Sur les 30 combats qu’Adonis a livrés, il y en a seulement 5 qu’il n’a pas gagnés avant la limite. C’est bien beau dire qu’Adonis n’a qu’une gauche, mais s’il est capable de la lancer, c’est parce qu’il sait se servir de sa droite. Adonis est bien meilleur techniquement que ce que bien des gens aiment nous faire croire. »

Un pas de plus vers le combat Stevenson-Jack
« Je cherche le K.-O. »
Stevenson et Jack face-à-face