Listen to "Le compte de 8 - 9 sept. 2018 - Alvarez-Golovkin, prise 2" on Spreaker.

Trois matchs retenaient notre attention au cours de cette dernière fin de semaine. À New York, Shawn Porter a tenu promesse et est maintenant le champion WBC des mi-moyens.

À Birmingham, en Angleterre, Amir Khan s’est relevé du tapis pour finalement vaincre Samuel Vargas par décision et à Inglewood, en Californie, la soirée des poids super-mouches a été une faillite presque complète et il est peu probable que l’on revoit d’ici peu un gala formé uniquement de boxeurs de 115 livres.

Devant une foule de plus de 13 000 personnes, au Barclay’s Center de Brooklyn, on venait à peine de passer la ceinture de champion au tour de la taille de Porter que déjà les défis commençaient. Tout d’abord, le vaincu, Danny Garcia n’acceptait pas la défaite, prétextant qu’il aurait dû être reconnu comme vainqueur.

C’est vrai que le combat a été serré. Mais Porter a semblé aux yeux des juges en faire un peu plus que son rival. D’ailleurs, les pointages de 116-112, 115-113 et 115-113 le prouvent hors de tout doute. Dison que Porter a été l’agresseur et Garcia le contre-attaquant. Dans l’ensemble, ce fut un bon combat qui aurait pu se terminer par un verdict nul.

Porter avait promis une victoire par décision et c’est exactement ce qu’il a fait.

La cloche venait à peine de sonner que déjà le champion de l’IBF, Errol Spence fils, montait sur le ring pour défier Porter et l’inviter à unifier son titre avec le sien.

« Je demeure convaincu que je suis le meilleur de la division, de dire Spence. Je te garantis qu’après notre combat, je serai le champion de deux associations. »

En Angleterre

En Angleterre, Khan a gagné son combat contre Samuel Vargas, mais non sans avoir visité le tapis au deuxième engagement.

C’est toujours le même problème avec lui. Il boxe assez bien, mais son menton est fragile. Il a bien failli subir la défaite dès le deuxième round quand il a chuté sur une charge de Vargas. Puis, au dixième engagement, ce fut de peine et de misère qu’il a terminé le round, tellement il était sonné par les coups du Canadien.

Vargas a connu des bons moments au deuxième engagement, mais par la suite, il a de nouveau chuté en troisième reprise. Finalement après douze rounds, les trois juges ont rendu des verdicts de 119-109, 118-110 et 119-108.

Kahn est donc sorti victorieux, mais aujourd’hui, ses troubles commencent. Tout d’abord, il veut absolument affronter le vétéran Manny Pacquiao. Son promoteur, Eddie Hearn, avec qui il a signé un pacte de trois combats, veut plutôt qu’il se mesure à Kell Brook.

Pourquoi? Parce que Hearn ne croit pas que Khan puisse venir à bout du Pacman et Hearn veut faire de l’argent. Avec Brook, Khan a des chances. Donc Hearn, en obligeant Khan à se mesurer à Brook ferait quelques dollars de profit avec ce combat, et ensuite, il empocherait encore plus avec un affrontement contre Pacquiao.

Pour une deuxième fois de suite, Khan avait le meilleur sur un boxeur canadien. En avril dernier, il réglait le cas de Phil Lo Greco dès le premier engagement et maintenant, il éclipse Vargas en douze rounds.

En Californie

Cette fois, le promoteur Tom Loeffler a pressé le citron un peu trop fort. D’ailleurs, il n’y avait que 4019 personnes dans l’enceinte du Forum d’Inglewood, en Californie, pour voir trois combats chez les petits poids de 115 livres et je doute qu’un jour, on assiste à un « Super Fly 4 ».

La foule a montré son mécontentement, surtout lors des matchs entre Donnie Nietes et Aston Palecte et l’autre entre McWilliams Arroyo et Kazuto Ioka.

Le combat le plus intéressant de la soirée est celui où Juan Francisco Estrada a finalement poussé le champignon un peu plus fort à partir du sixième engagement pour finalement avoir le meilleur sur le surprenant Felipe Orucuta 118-110, 117-111 et 117-111.

Estrada a donc des chances de se retrouver à nouveau devant Srisaket Sor Rungvisai contre qui il a perdu la décision majoritaire en février dernier.

Un vol manifeste

La pire décision de la soirée est survenue lorsque les juges ont déclaré le match nul entre Nietes et Palecte (118-110, 114-114 et 112-116). Yvon Michel et moi avions un pointage de 117-111 en faveur de Nietes, tout comme les commentateurs de HBO et leur pointeur Harold Lederman.

Nietes a donc perdu la chance d’ajouter un quatrième titre à sa fiche. C’est vrai que le combat a été chaudement disputé, mais Nietes méritait cette victoire.

Un retour

Après une absence de 17 mois, le Japonais Kazuto Ioka a décidé qu’il était aussi bon sinon meilleur que tous les boxeurs en lice au cours du gala « SuperFly 3 ». Il a donc repris le collier pour finalement avoir le meilleur sur le Porto Ricain McWilliams Arroyo par décision 99-90, 97-92 et 97-92.

Ses nombreuses attaques au corps ont pratiquement annulé les puissants coups d’Arroyo.

Pouvez-vous imaginer ce que serait un match de championnat entre Ioka et Rungvisai? Ioka n’est peut-être pas le plus formidable cogneur de sa génération, mais il est un travailleur infatigable.

Ioka en était à sa première présence en sol américain et il a bien aimé l’expérience. Il espère être de retour et envisage même une confrontation avec Rungvisai.

Place au combat de l’année

À moins de six jours de la confrontation entre Gennady Golovkin et Saul « Canelo » Alvarez, c’est le temps de se procurer les ailes de poulet, les couennes de bacon, le maïs soufflé, les croustilles, les arachides, la bière et la liqueur.

Inutile de vous dire que tout sera centré sur ce match revanche tant attendu au cours de la semaine.

Pour le moment, je reste sur mes positions. Je favorise GGG pour remporter la victoire par décision partagée. On s’en reparlera d’ici la tenue du combat.

Bonne boxe!