L’hôtel Turning Stone Resort & Casino, de Verona, dans l’État de New York, est devenu une sorte de tremplin pour nos boxeurs québécois. C’est là que David Lemieux a assommé Curtis Stevens au troisième round. C’était le 11 mars 2015.

C’est aussi à cet endroit qu’Oscar Rivas a lancé avec succès sa carrière internationale en battant Bryant Jennings par K.-O. technique/12. Cela se passait le 18 janvier 2019 et cette victoire lui ouvrait la porte toute grande pour un affrontement contre Dillian Whyte. Il a perdu la décision, mais aujourd’hui, grâce à son coup de poing qui a terrassé le Britannique, son nom figure parmi les bons boxeurs poids lourds sur la scène mondiale.

Un an plus tard, c’est Eleider Alvarez qui relançait hier sa carrière avec un triomphe relativement facile contre Michael Seals. Un seul coup de poing. Un foudroyant crochet de la droite et le tour était joué.

Ce match ne passera pas à l’histoire pour le plus excitant de l’année. Les six premiers rounds ont été longs, tellement que les gens ont même hué la performance. C’était accrochage par-dessus accrochage, gracieuseté de Seals. Puis est arrivé le coup de grâce qui devait faire sursauter tous les amateurs.

Totalement déclassé

Michael Seals a été totalement déclassé du début à la fin de la rencontre. Il fallait s’y attendre. Après tout, Alvarez était favori par 6 contre 1 pour triompher.

Tout ce dont Storm devait se méfier, c’était cette fameuse main droite de son rival de 37 ans.  Elle n’est jamais venue.

Le coup de la droite d’Alvarez a réveillé la foule. Il a été percutant.  Tellement que Seals a été assommé et gisait inconscient sur le quatrième câble de l’arène. Quand il a finalement repris ses sens, il ne savait même pas ce qui lui était arrivé et il croyait toujours que le combat se poursuivait. C’est pour vous dire la force du coup d’Alvarez.

Comme à peu près vous tous, j’avais choisi Alvarez pour remporter la victoire. J’avais même opté pour le 7e round, où Storm fermerait les livres. Jusque-là tout est bien beau, mais jamais je n’aurais cru que le Colombien assommerait son rival d’un seul coup de poing.

Alvarez est reconnu comme un  boxeur scientifique doté d’un super jab et d’une bonne force de frappe. J’ai dit, une bonne force de frappe et non pas une force explosive comme il l’a démontrée.

Une lueur d’espoir

Avec cette victoire d’Alvarez, une lueur d’espoir pointe à l’horizon. Il y a de fortes chances que le réseau ESPN nous revienne au Québec au cours du printemps prochain.

Enfin de la boxe internationale avec la grosse télévision américaine et des bourses fort alléchantes pour les boxeurs de chez nous, comme dans le bon vieux temps au Centre Bell, au Centre Vidéotron de Québec ou bien encore à la Place Bell, de Laval, alors qu’Adonis Stevenson, Jean Pascal, Lucian Bute et David Lemieux nous faisaient lever de nos sièges.

Contre Joe Smith

C’est le promoteur Bob Arum lui-même qui a déclaré au cours des derniers jours qu’il voulait organiser un match entre Joe Smith, le vainqueur contre Jesse Hart il y a une semaine, et le gagnant entre Seals et Alvarez.

Vous voyez cela venir… un feu d’artifice entre Storm et Smith. Encore là, Alvarez est le meilleur boxeur des deux.  Mais Joe Smith cogne encore plus fort que Seals et en plus, il est un bien meilleur boxeur.

Comme le soulignait si bien Stéphan Larouche,  l’analyste du combat présenté à RDS samedi : « Alvarez a très bien fait contre Seals. Il revenait sur le ring après une absence de onze mois. Maintenant, il lui faut se reposer. Ne pas faire comme Sergey Kovalev qui est revenu beaucoup trop vite contre Canelo Alvarez. Je ne vois pas un match contre Smith avant au moins avril prochain ».

Si tout fonctionne tel que prévu par Bob Arum, Alvarez et Smith devraient s’affronter pour l’ancien titre de Storm, soit celui de la WBO, qui est présentement vacant.

Vous vous souviendrez que Sergey Kovalev avait repris sa couronne lors du deuxième affrontement contre Eleider Alvarez. Kovalev l’a ensuite défendue et perdue aux mains de Canelo Alvarez. Le darling mexicain a ensuite décidé d’abandonner ce titre.

Smith n’est pas classé

Pour le moment, Smith n’est pas classé à la WBO tandis qu’Alvarez occupait le septième rang avant sa victoire sur Seals. Smith a vaincu Jesse Hart, le troisième aspirant à la WBO, donc on devrait voir son nom apparaître prochainement.

Reste à Bob Arum de vendre l’idée à la WBO pour la couronne des mi-lourds.

L’autre Colombien, Oscar Rivas, devrait lui aussi revenir sur le ring prochainement. On ne l’a pas vu chez nous au Québec depuis le 1er décembre 2018, au Centre Vidéotron de Québec, alors qu’il avait vaincu Fabio Maldonado par décision. Il s’est battu ensuite aux États-Unis et en Grande-Bretagne.

Présentement, on parle d’un affrontement contre Andy Ruiz, mais c’est peu probable, du moins à court terme. Oubliez aussi une revanche contre Dillian Whyte. Ce dernier le fuit comme la peste.

La surprise de la fin de semaine

La surprise de fin de semaine nous vient de Philadelphie, où Jeison Rosario a étonné tout le monde en battant Julian Williams par K.-O. technique au cinquième round, lui ravissant ainsi ses couronnes WBC et IBF des super-mi-moyens.

Si vous aviez misé 100 $ sur Rosario, vous auriez gagné  900 $ dollars.

Tout le monde croyait que Williams sortirait victorieux de ce match. Ce fut tout le contraire. Au cinquième engagement, il a été totalement dominé par Rosario et l’arbitre Benjy Esteves n’a eu  d’autre choix que de mettre un terme au carnage.

Rosario avait juré après sa dernière défaite aux mains de Nathaniel Gallimore, en avril 2017, que jamais plus il ne perdrait un match tant et aussi longtemps qu’il ne serait pas champion. Pour cette rencontre, il s’est même exilé et entraîné pendant 16 semaines.

Il a tenu promesse. Il a gagné neuf de ses dix derniers combats et l’autre a été nul.

Une clause de revanche existe entre les deux hommes et un deuxième match devrait être organisé d’ici peu.

Bonne boxe!