Un premier véritable test pour Kim Clavel

Après avoir passé la dernière année à se reconstruire et montrer que les erreurs du passé étaient maintenant derrière elle, Kim Clavel est enfin prête à passer aux choses sérieuses.

La Québécoise subira son premier véritable test depuis sa dernière défaite en championnat du monde il y a un an et demi, alors qu'elle affrontera la Mexicaine Anabel Ortiz en finale d'un événement de Groupe Yvon Michel tenu jeudi soir au Cabaret du Casino de Montréal.

Ce combat marquera également un nouveau départ pour Clavel (20-2, 3 K.-O.), puisqu'il sera disputé chez les poids pailles plutôt que chez les mi-mouches, où elle avait presque exclusivement évolué depuis son passage dans les rangs professionnels en décembre 2017.

Deux ceintures mineures – internationale du WBC et intercontinentale de l'IBF – seront à l'enjeu contre Ortiz (34-7, 4 K.-O.) et une victoire permettrait ensuite à Clavel de retourner en championnat du monde à sa sortie suivante face à Maria Sol Baumstarh ou Sol Cudos, qui s'affronteront pour le titre vacant de l'IBF le 5 avril prochain à Buenos Aires, en Argentine.

« L'IBF, où Kim est aspirante obligatoire à 108 livres, nous a demandé un combat à 105 livres et si elle l'emporte, elle deviendra aspirante obligatoire à 105 livres, a expliqué le promoteur Yvon Michel, mercredi, en marge de la pesée où les deux athlètes ont respecté la limite – Clavel faisant osciller le pèse-personne à 104,4 livres et Ortiz affichant un poids de 103,6 lb.

« [Maria Sol Baumstarh ou Sol Cudos] sont toutes les deux représentées par Osvalo Rivero, un promoteur avec qui nous faisons souvent affaire. Nous nous sommes déjà entendus. Si Kim l'emporte demain soir, nous organiserons par la suite un combat contre la gagnante. »

« Je n'arrive pas à 105 livres pour manger de la gomme balloune, a renchéri. Clavel. J'arrive pour prendre ma place. Je veux de gros combats. Il y a tellement de bonnes adversaires et beaucoup de combats possibles... j'ai vraiment l'intention d'occuper tout le territoire...

« Il s'agira de mon 23e combat professionnel. J'ai les outils et l'expérience pour connaître une belle soirée. J'ai le sentiment que l'énergie va être extraordinaire dans le Casino. Ma sœur, qui vit aux États-Unis, va être là, ça va être spécial. Ça me touche énormément. »

Même si la dernière victoire d'Ortiz en championnat du monde remonte à août 2019 et que la Mexicaine a perdu 4 de ses 7 dernières confrontations, Clavel et son équipe refusent de crier immédiatement victoire, tellement la Québécoise a des choses à prouver jeudi soir.

« C'est une fille intelligente, elle peut tendre des pièges, elle a énormément d'expérience, a énuméré Clavel. Elle a vu toutes sortes d'adversaires et est allée boxer dans tous les pays. Ça ne l'intimide pas du tout d'être ici au Canada. Elle veut vraiment donner un spectacle. »

« Nous allons voir si tout le travail qu'elle a fait depuis un an va porter ses fruits, a continué Michel. Ortiz s'est battue en championnat du monde et a réussi à ensuite défendre son titre.

« Kim avait besoin de livrer des combats contre des adversaires de deuxième niveau pour gagner en expérience, maturité et confiance. Les trois combats (contre Fara El Bousairi, Katherine Renee Lindenmuth et Mayela Perez, NDLR) ont servi à ça. Contre Ortiz, Kim devra être en mesure de reproduire dans un combat important tout ce qu'elle fait en gymnase. »

À vrai dire, Clavel ne pourra pas se contenter d'une simple victoire face à Ortiz. Si elle veut dissiper tous les doutes qui peuvent encore exister à son sujet, elle n'a d'autre choix que d'être dominante. Une performance en demi-teinte montrerait qu'il y a encore du travail à effectuer avant de pouvoir prétendre qu'elle peut rivaliser avec l'élite de sa nouvelle division.

Quatre combats au lieu de sept?

À moins d'un revirement de situation, ce ne sont que quatre combats qui seront présentés demain soir au Casino de Montréal. Victor Tremblay a en effet dû déclarer forfait en raison d'une blessure, tandis que l'adversaire de Loïck Lahaie, le Britannique et spécialiste des combats à mains nues Ryan Carmichael, n'a jamais pris l'avion en direction de Montréal.

Le rival du Montréalais d'origine ukrainienne Kirill Bazhenov, l'Anglais Jordan Ward, était bel et bien présent à la pesée, mais a fait osciller le pèse-personne à 144 livres, bien au-delà de la limite négociée de 132 livres. Michel a mentionné qu'un adversaire de remplacement a déjà été déniché et qu'une confirmation devrait être communiquée au cours de la soirée.