Marie-Ève Dicaire aurait pu paraître complètement abattue après sa défaite sans équivoque contre Claressa Shields, mais la Québécoise a plutôt décidé d’afficher une grande résilience.

L’ex-championne des poids super-mi-moyens de l’IBF entrevoit même l’avenir avec énormément d’optimisme, tout comme les autres membres de son équipe d’ailleurs, même si elle sait qu’elle a des choses à peaufiner après avoir affronté la meilleure boxeuse « livre pour livre » au monde.

« J’ai appris que ce n’est pas tout le monde qui respecte mes coups et qui s’en va quand je les frappe, a mentionné Dicaire après sa défaite par décision unanime des juges. Shields se collait les deux pieds [au plancher] et échangeait. Elle encaissait tous mes coups pour en donner. Je me doutais qu’elle allait faire ça, mais il aurait fallu que je sorte en angle et ne pas demeurer là.

« Cette fraction de seconde là m’a manquée. J’étais prête, je le savais. Et ç’a l’air qu’il faut le travailler encore. C’est surtout une question d’élever mon jeu d’un cran et d’être capable de lancer des combinaisons en vitesse comme [elle l’a fait]. Je vais être en business avec tout ça! »

« J’ai vu que Marie-Ève n’est pas du tout fragile, alors qu’il y a beaucoup de gens qui pensaient ça, a ajouté son promoteur Yvon Michel. Marie-Ève apporte beaucoup à la boxe en général avec toute sa personnalité et sa verve et son prochain combat ne sera pas contre Claressa Shields. »

Même si Dicaire a été complètement dominée par Shields, Michel ne croit pas que sa valeur sur la scène internationale est à la baisse, bien au contraire. Il a notamment rappelé que plusieurs boxeurs se sont servis d’une défaite comme celle-là pour véritablement propulser leur carrière.

« J’avais pensé à ça avant le combat, parce qu’on se fait toujours des plans : des plans si on gagne et des plans si on perd, a expliqué Michel. Marie-Ève va retourner en championnat du monde cette année. Si elle veut ce que soit au prochain combat, ça se peut que ce soit possible.

« Je suis convaincu qu’elle va rester très haut dans les classements et je ne pense pas que Shields va rester longtemps à 154 livres. La façon dont elle parlait [cette semaine], elle veut aller en arts martiaux mixtes et retourner à 160 ou 168 livres. Je suis convaincu qu’en ramenant Marie-Ève rapidement dans le ring, il y a plusieurs opportunités qui vont ensuite se présenter. »

Le promoteur n’a pas exclu la possibilité que Dicaire puisse retourner dans sa catégorie naturelle à 147 livres, maintenant qu’elle a réussi à se faire un nom sur la scène internationale. Michel suivra de près la revanche entre Cecilia Braekhus et Jessica McCaskill qui aura lieu le 13 mars.

« Justement, je parlais à Tom Loeffler, qui est le promoteur de Breakhus, a révélé Michel. Je lui ai souhaité bonne chance pour son combat revanche contre McCaskill. J’ai de très bons rapports avec Loeffler et toute son équipe. C’est certain que je vais regarder dans toutes les directions. »

« Je suis née prête, a renchéri Dicaire. Peu importe ce qui va être devant moi, je vais être prête. [Tous ces scénarios], ça me fait lever mon jeu d’un cran. Avec la pandémie, rester chez moi n’a pas été facile. J’ai besoin d’action et de bouger. Et il faut le dire, ça me va bien une ceinture! »

« Ce n’était pas notre dernière bataille. Marie-Ève va redevenir championne du monde, c’est une promesse que je vous fais, a continué son entraîneur Stéphane Harnois. Nous sommes sortis grandis de ça. Le monde entier va nous a vu et a vu Shields fendue avec un œil tuméfié!

« Marie-Ève a peut-être perdu sa ceinture [vendredi] soir, mais c’est juste un objet. Pour moi, elle est encore championne du monde. C’est une guerre, c’est correct. Nous allons avancer. »

Dicaire devra se soumettre à une quarantaine de quatorze jours à son retour au pays et gageons qu’elle fera les cent pas d’ici à ce qu’elle puisse retourner au gymnase. Il y a des revers qui font mal, mais est-ce que ce dernier ne pourrait pas servir de tremplin pour la suite de sa carrière?