LAVAL – Les mines n’étaient pas nécessairement déconfites dans l’entourage de David Lemieux, après que le boxeur se soit fait servir une véritable leçon de boxe par le champion des poids moyens de la WBO Billy Joe Saunders en finale d’un gala présenté samedi soir à la Place Bell.

 

Un peu à l’image de la défaite qu’il avait subie contre Gennady Golovkin il y a un peu plus de deux ans, le Québécois a été dominé sur absolument tous les plans par le pugiliste britannique.

 

S’il ne semble y avoir rien de positif à retirer de ce revers qui a encore une fois révélé au grand jour l’incapacité de Lemieux à rivaliser avec un membre de l’élite mondiale qui possède un jab digne de ce nom, il y aurait cependant encore de la place pour le jeune homme âgé de 28 ans.

 

« C’est une situation que j’ai déjà vécue avec d’autres boxeurs, a rappelé son entraîneur Marc Ramsay, qui était dans le coin de Jean Pascal pour les deux combats contre Bernard Hopkins. Mais vous savez comment les choses fonctionnent, avec une victoire, le train serait reparti. »

 

« Nous nous attendions à une victoire, mais cette défaite ne nous coûte pas tant, a continué son promoteur Camille Estephan. David va toujours avoir beaucoup de chances de se remettre avec des victoires. Nous n’avons pas avancé, mais nous n’avons pas reculé. La télévision américaine souhaitera toujours présenter les combats de David. Il a quand même essayé [hier] soir. »

 

En entrevue sur les ondes de HBO après le duel, Lemieux a mentionné qu’il avait connu des problèmes avec sa main gauche dès le deuxième round, Ramsay précisant ensuite qu’il s’agissait plutôt d’une blessure à l’épaule gauche qui l’empêchait de se servir de sa main efficacement.

 

Sans remettre en doute l’analyse de l’entraîneur, son protégé avait également été incapable de faire jeu égal avec Golovkin quand les deux boxeurs se sont affrontés en octobre 2015. Pour être efficace, Lemieux doit lancer beaucoup de coups, ce qu’il est très loin d’avoir réussi samedi soir.

 

En regardant les statistiques compilées par CompuBox, le cogneur n’a lancé que 29,7 coups par round face à Saunders, bien en deçà de la moyenne de 55,3 coups observée à ses 5 sorties précédentes. Contre « GGG », cette moyenne était légèrement supérieure à 40 coups par round.

 

Lemieux connaîtra inévitablement du succès face à des adversaires qui accepteront d’échanger avec lui comme cela été le cas avec Glen Tapia et Curtis Stevens, mais il ne semble pas capable d’y arriver lorsqu’il se retrouve devant des rivaux qui possèdent une approche plus scientifique.

 

Saunders domine Lemieux

« Quand un boxeur est un sommet de l’industrie comme David, il faut solutionner les styles qui se présentent à lui, a reconnu Ramsay. C’est le job du boxeur et de l’entraîneur. David n’était pas à son meilleur, mais il n’a pas du tout peur de faire de l’autocritique, moi non plus d’ailleurs.

 

« Tout ce que je sais, c’est que je ne voudrais pas vivre pareille situation avec un autre boxeur que David. C’est un individu qui n’a certainement pas peur de travailler pour aller de l’avant. »

 

Après sa défaite devant Golovkin, Lemieux était retourné à la table à dessin et était rapidement parvenu à redevenir un incontournable de la division des moyens. Sera-t-il en mesure de répéter l’exploit? Ce n’est pas impossible, mais la route risque d’être un peu plus compliquée cette fois. D’un autre côté, les perceptions changent très rapidement en boxe, parlez-en à Yves Ulysse fils.