TORONTO – Si jamais Badou Jack espère obtenir un combat revanche contre Adonis Stevenson, il devra absolument se plier à une condition du champion : le duel devra être présenté au pays.

 

Le détenteur du titre des poids mi-lourds WBC a livré un vibrant plaidoyer en faveur de la tenue d’une deuxième confrontation à Montréal, Québec ou Toronto. Il n’est pas du tout question d’aller voir ailleurs, même si cela signifie qu’il faudrait laisser beaucoup d’argent sur la table.

 

« La ceinture est au Canada, alors s’il la veut, c’est ici qu’il doit venir la chercher, a martelé le Québécois après le verdict nul majoritaire qu’il a livré au Suédois d’origine gambienne samedi soir à l’Air Canada Centre. Ce n’est pas à lui de décider, car ce n’est pas lui est le champion.

 

« Il n’y a pas beaucoup de combats de championnat du monde au Canada et c’est bon pour le développement du sport. Des combats comme ceux-là permettent d’inspirer les jeunes. »

 

Stevenson (29-1-1, 24 K.-O.) répliquait ainsi à Jack (22-1-3, 13 K.-O.), qui avait précédemment suggéré qu’une éventuelle revanche soit tenue ailleurs dans le monde, notamment aux États-Unis. Son promoteur Floyd Mayweather fils ne voyait pas de problème à retourner à Toronto.

 

Encore une fois cette semaine, Stevenson a réitéré qu’il ne lui était pas interdit de séjourner aux États-Unis, même si cette rumeur persiste dans le monde de la boxe depuis quelques années.

 

Chose certaine, l’aspirant peut difficilement blâmer les juges d’avoir rendu une décision locale, étant donné qu’aucun des trois officiels n’était canadien. Le juge italien Guido Cavalleri et le New-Yorkais Eric Marlinski sont ceux qui ont remis des cartes identiques de 114-114.

 

Le choix de la Commission athlétique de l’Ontario de faire appel à quatre officiels de l’extérieur a d’ailleurs soulevé l’ire de quelques intervenants québécois et canadiens, qui estiment que le commissaire Ray Dempster a cédé aux pressions exercées par Mayweather. Dempster, qui était en poste de façon intérimaire, quittera ses fonctions prochainement, a appris RDS.ca dimanche.

 

À titre comparatif, la Régie des alcools, des courses et des jeux au Québec délègue normalement deux officiels locaux sur les quatre qui sont en poste lors d’un duel de championnat du monde.

 

De retour d’ici la fin de l’année

 

Limite à neuf rounds et trois combats au cours des deux dernières années et demie, Stevenson a manifesté le désir de remonter vite dans l’arène dans la foulée de son verdict nul de samedi soir.

 

Du bout des lèvres, le champion a reconnu pour la première fois depuis longtemps que son manque d’activité avait peut-être eu une influence sur le résultat du combat. Il espère effectuer sa prochaine sortie d’ici la fin de l’année face à Jack ou bien n’importe quel autre adversaire.

Stevenson conserve sa ceinture avec un nul majoritaire

 

« Il faudrait peut-être que je sois un peu plus actif, a suggéré Stevenson. J’ai commencé la boxe professionnelle plutôt tard à l’âge de 29 ans, alors je me sens encore très bien physiquement.

 

« D’être plus actif m’aurait peut-être également permis d’être mieux préparé pour un combat comme celui-là. Nous sommes toujours aussi bons qu’à notre dernier combat, mais je crois que je serais capable de m’ajuster s’il y avait une revanche. Je serais peut-être un peu plus patient. »

 

« Il aurait pu se préparer pendant un an et le résultat n’aurait peut-être pas été différent, a nuancé son entraîneur Javan ‘’Sugar’’ Hill, qui a été aux côtés de Stevenson pendant seulement trois semaines avec le duel. C’était un combat de très haut niveau entre deux bons athlètes. »

 

Stevenson a affronté deux boxeurs à deux reprises depuis le début de sa carrière et chaque fois, il est parvenu à faire oublier une première prestation plus difficile. Darnell Boone s’était fait passer le knock-out au sixième round après avoir lui-même arrêté Stevenson au premier assaut, tandis qu’Andrzej Fonfara a été massacré en deux petits rounds après s’être rendu à la limite.