La première question que je me suis posée après la victoire de Canelo Alvarez est : Est-ce que j’aimerais mieux voir un troisième affrontement entre GGG et Canelo ou bien un match de championnat entre David Lemieux et Canelo Alvarez ?

Avant d’aller plus loin, n’en déplaise à personne,  laissez-moi vous dire que j’avais encore une fois Gennady Golovkin comme vainqueur par la marge de 115/113, un peu comme le pointeur de HBO, Harold Lederman 116/112, GGG . Et si j’étais méchant, je dirais : si le combat avait eu lieu ailleurs qu’à Las Vegas, GGG aurait été proclamé vainqueur. Mais en bon perdant, j’accepte la décision des juges. Encore une fois, le pointage ne fait pas l’unanimité. Mais cette fois  on ne peut pas crier au vol.

Gennady Golovkin croyait qu’il en avait assez fait pour mériter la victoire. Malheureusement pour lui, les juges ont vu le match autrement.  Dans le fond, GGG n’a que lui à blâmer.  Il savait qu’il ne gagnerait jamais une décision à Las Vegas.  Or, pourquoi a-t-il accepté que la revanche ait lieu là plutôt qu’ailleurs ?   

Pourquoi Canelo est-il sorti victorieux  devant plus de 21 000 personnes au T-Miobile Arena?  Parce qu’il a mieux fait que lors du premier affrontement tandis que GGG a conservé le même rythme qu’il y a un an. Par contre si on avait donné le verdict du  combat comme nul ou bien une victoire de Golovkin, je l’aurais aussi accepté.

Un fait demeure.  Ce fut un excellent combat.  Un match comme dans le bon vieux temps entre Sugar Ray Robinson et Jake Lamotta, ou bien entre Rocky Graziano et Tony Zale, ou bien encore Mavin Hagler contre Tommy Hearns.  Un match qui est en lice pour le titre du match de l’année.

Pour leur soirée de travail, les deux boxeurs avaient des bourses garanties de cinq millions de dollars pour Canelo et de quatre millions de dollars pour GGG.  Mais si on ajoute les redevances de la télé payante, 55/45 en faveur de Canelo, ce dernier pourrait toucher pas moins de 20 millions de dollars et GGG aux alentours de 15 millions.  On aura une meilleure idée quand les cotes d’écoute de HBO seront dévoilées.

Le darling de Vegas

Dans le fond, c’est une bonne chose que Canelo ait été déclaré vainqueur.  Il est jeune et il est le darling des amateurs de boxe de Las Vegas.  On l’a constaté par les acclamations beaucoup plus  nourries à son égard qu’à son rival lors de l’entrée sur le ring.

Cette fois-ci, Canelo s’est battu à la mexicaine, chose qu’il avait oubliée lors du premier match.  Expert des contre-attaques, il a su impressionner les juges chaque fois qu’il ripostait aux avances de son rival, passant même à l’attaque à l’occasion. Et chaque fois qu’il y allait en attaque, Golovkin reculait au lieu de lui tenir tête.  Ce sont ces reculs qui ont impressionné les juges et qui ont fait pencher la balance du côté du Mexicain.

Que peut-on ajouter de plus sur ce combat.  Qu’il a été excitant du commencement à la fin et Canelo a admis après sa victoire que si le public le voulait et que Gennady était consentant, il y aurait un troisième affrontement entre les deux hommes.  Une trilogie, comme celle entre Mickey Ward et Arturo Gatti.

Je dis oui, oui, oui

Cette victoire de Canelo a aussi permis à Bernard Hopkins de conserver intact son record de vingt triomphes en matchs de championnats.

Canelo est maintenant champion WBC et WBA des poids moyens. Qu’arrivera-t-il dans les prochains mois.  On prétend que la WBC ordonnera à Canelo de défendre sa couronne contre son premier aspirant Jermall Charlo.

Si jamais Canelo décide pour la deuxième fois d’abandonner le titre de la WBC, il se pourrait qu’on lui permette de se mesurer à Golovkin une troisième fois ou bien encore d’affronter David Lemieux.

Des paroles aux actes

Parlant de David Lemieux, il n’a fait qu’une bouche de l’Irlandais à la grande moustache Gary O’Sullivan qu’il a vaincu par arrêt de l’arbitre dès le premier round.

S’il y a une chose à ne pas faire devant Lemieux, c’est de l’attaquer de front. O’Sullivan n’a jamais compris ce conseil que lui avait pourtant bien expliqué Billy Joe Saunders.  Il a foncé droit devant lui, n’a appliqué qu’un seul coup respectable et s’est écrasé au tapis dès la première bonne claque du Québécois.

Pour sa soirée de travail de 2 :44 minutes, O’Sullivan peut au moins retourner chez lui en Irlande avec un chèque de 400 000 $. Mais dites-vous bien que  vous ne reverrez plus jamais l’homme à la longue moustache à la télévision payante.

Quant à Lemieux, il est maintenant dans la chaise du conducteur pour renégocier une nouvelle entente avec Golden Boy Promotions.  Il en était à son dernier combat d’un précédent contrat et avait été mis au courant qu’il devait gagner ce match sinon Oscar DeLaHoya menaçait de le laisser tomber.  Le coup qui a terrassé O’Sullivan était un coup de maître et les commentateurs de HBO croient même que ce coup devient le K.-O. de l’année.

Parlant des commentateurs de HBO, il faut les féliciter pour leur travail.  Pendant plus de75 minutes, ils ont été obligés de discuter de tout et de rien en attendant l’entrée en scène des deux finalistes prévus pour 23 h heure de l’Est, donc 21h , heure pour les gens de l’Ouest.  Jim Lampley, Max Kellerman et Roy Jones ont très bien rempli le temps.

Un mi-lourd

Lemieux avait fait le poids de 160 livres pour le match, mais quand il est monté sur le ring, il pesait 179 livres, ce qui a fait dire à O’Sullivan qu’il avait perdu contre un mi-lourd.

En mai dernier, O’Sullivan s’était vu offrir un match contre Golovkin, mais il l’avait refusé.  Il aurait dû l’accepter, car une défaite contre Lemieux lui enlève toute chance de se mesurer à Canelo.  Sa tâche maintenant est de retourner chez lui en Irlande  et tenter de remonter dans les classements avec des matchs locaux, ce qui ne sera pas facile.

Quant à Lemieux, il est maintenant au repos et il n’a qu’à attendre les offres millionnaires qui ne devraient pas tarder à venir.

Séance d'entraînement

Brandon Cook a du courage. Il l’a prouvé samedi soir en montant sur le ring, à Las Vegas.  Mais dès le premier son de cloche, il était évident qu’il n’était pas dans la même classe que le champion de la WBO, Jaime Munguia.

D’ailleurs l’arbitre Tony Weeks a compris dès les premiers instants que le Canadien, d’Ajax en Ontario, ne ferait pas long feu. C’est à peine s’il a effleuré le visage du champion au cours des trois rounds qu’il a survécu.

En regardant les deux pugilistes, on aurait dit un mi-lourd contre un mi-moyen.  Non vraiment, Cook ne faisait pas le poids.

Il a perdu devant Steven Butler, celui qu’il avait vaincu par TK.-O./7 le 28 janvier 2017 à Montréal.

Retour victorieux

Après deux cuisants revers par K.-O. face à Srisaket Sor Rungvisai, Roman Gonzalez a repris le chemin de la victoire contre un rival fait sur mesure pour lui.  Chocolatito a donc gagné par arrêt de l’arbitre au cinquième engagement contre Moises Fuentes.  Mais ne croyez pas que Gonzalez ressemblait à celui qui, il n’y  a pas si longtemps, était reconnu comme le meilleur boxeur au monde livre pour livre.

À 31 ans et 49 combats derrière lui, sans compter les 88 matchs amateurs qu’il a livrés, Chocolatito commence à montrer des signes d’usure.  Mais comme il le voulait, il a repris le chemin de la victoire et a l’intention de continuer à boxer et éventuellement reprendre un titre mondial, ce dont je doute.

Bonne boxe