On connait les veuves du football, les veuves du hockey et maintenant les veuves de la boxe.

En tout cas, au cours de la dernière fin de semaine,  ces pauvres veuves en ont été quittes pour  manger sur le bout de la table, sans la présence du conjoint.

Y a eu de la boxe en Italie, en Angleterre, à Québec, aux États-Unis, à Reading en Pennsylvanie, au Nevada et bien d’autres endroits.

C’est en Angleterre qu’un nouveau double champion a été couronné. Même chose à Reno, au Nevada, où un jeune homme de 22 ans est maintenant le roi  des poids plumes de la WBO. Et finalement, à Reading, en Pennsylvanie où un poids super-mi-moyen tente par tous les moyens d’effacer la seule tache qui apparait à son tableau.

À L’aréna O2 de Greenwich, Regis Prograis (24-1-0—20/K.-O.) n’a que lui-même à blâmer s’il n’est plus champion. Il a laissé l’initiative à son rival Josh Taylor (16-0-0—12/K.-O.) se contentant de placer son jab occasionnellement au début des hostilités et de riposter en contre-attaque.  Il a bien tenté de se ressaisir dans les derniers rounds, mais ce fut peine perdue.

Double monarque

Aujourd’hui, Taylor est donc champion des super-légers de la WBA et de l’IBF.  Il reçoit du même coup le trophée Muhammad Ali, remis au meilleur super-léger de la série mondiale.

Ce que je me demande, c’est pourquoi l’arbitre Marcus McDonnell n’a pas sévi contre Taylor qui a frappé son rival quatre fois après le son de cloche ?

Le match a été serré et un seul juge, le Québécois Benoit Roussel,  a vu un verdict nul 114/114.  Les deux autres ont remis des cartes de 117/112 et 115/113.

Tout le monde a peut-être raison. Le match a été chaudement disputé et un verdict nul est acceptable tout comme un pointage de 115/113 en faveur de Taylor. Mais 117/112 par le  juge italien Matteo Montella est un peu exagéré.

Le Rougarou revient donc chez lui sans couronne et un travail énorme pour rebâtir son palmarès. Il anticipe toujours redevenir champion un jour, mais il lui  faudra accumuler des succès au cours des prochains mois.

Tout le monde sait que Taylor aimerait graduer chez les mi-moyens et s’attaquer à Terence Crawford, mais un tel affrontement est peu probable.

Il se croit aspirant à 35 ans

En sous-carte de ce gala, le vétéran poids-lourd de 35 ans Dereck Chisora (32-9-0—23/K.-O.) n’a fait qu’une bouchée du gros et lent David Price (25-7-0—20/K.-O.).

Ayant une confiance inébranlable en son talent qui lui a pourtant valu neuf défaites en carrière, dont trois par K.-O., Chisora aimerait participer au gala du 7 décembre prochain, en Arabie Saoudite, où Andy Ruiz livrera  son match de revanche contre Anthony Joshua.

Chisora voit dans sa mire le gros Jarrell Miller, dont la suspension pour dopage est terminée et ou encore Oleksandr Usyk qui tente de gravir les échelons jusqu’au titre de champion des poids lourds.

Chisora, qui aura 36 ans le 29 décembre prochain, boxera en Arabie Saoudite si jamais le promoteur Eddie Hearn est capable de trouver un autre pied de cèleri pour l’affronter. Fort de ses trois victoires depuis son revers par K.-O. contre Dillian Whyte en décembre dernier, Chisora oublie que ses rivaux n’étaient que des boxeurs de classe B pour ne pas dire de classe C. Il ne ferait certainement pas le poids contre Miller ou Usyk, mais il a le droit de rêver.

Champion à 22 ans

Au Centre Reno Sparks Convention, de Reno, Shakur Stevenson (13-0-0—7/K.-O.) a réglé son compte avec son beau-frère Joet Gonzalez (23-/-0—14/K.-O.) en le déclassant pendant douze assauts pour finalement s’adjuger la ceinture WBO des poids plumes, vacante jusque là.

Le titre était devenu vacant quand le champion Oscar Valdez avait décidé qu’il combattrait maintenant chez les super-moyens.

Les trois juges ont tous remis des cartes identiques de 119/109 en faveur du nouveau champion qui n’est âgé que de 22 ans.

Stevenson qui n’a que 13 combats sa fiche, gravite maintenant autour des autres champions de sa division : Gary Russell, fils, Leo Santa Cruz, Can Xu, Claudio Marrero et Josh Warrington.

Comme tous les autres, Stevenson veut toutes les couronnes chez les 126 livres. Dès l’annonce de son triomphe, il a lancé au monarque de l’IBF, Josh Warrington : «Let’s fight… »

C’était la première fois en carrière que Stevenson boxait pendant douze rounds.  Son plus long combat à venir jusqu’à samedi s’était déroulé le 4 avril dernier, alors que Christopher Diaz l’avait obligé à se rendre à la limite de dix assauts.

Il vise toujours Jermell

À Reading, en Pennsylvanie, Erickson Lubin (22-1-0—16/K.-O.) a fait un pas de plus vers une revanche contre son seul tombeur Jermell Charlo en ayant raison  de Nathaniel Gallimore (21-4-1—17/K.-O.) par décision unanime.

Âgé de 24 ans, Lubin en était à sa quatrième victoire de suite depuis sa défaite surprise dès le premier round contre Charlo, en octobre 2017.

Avant la rencontre, il était déjà le 2e aspirant à la WBC et 5e à la WBA chez les super-mi-moyens.

Gallimore était un remplaçant de dernière minute, venu en relève à Terrell Gauche, blessé.

Âgé de 24 ans, Lubin a tout fait pour terrasser son rival qui n’avait jamais été mis hors de combat auparavant en 25 combats. Cette fiche demeure toujours vierge.

Selon son entraineur Kevin Cunningham, Lubin est prêt à affronter qui que ce soit parmi les meilleurs dans sa catégorie.

Parmi eux on retrouve Tony Harrisson (WBC),  Erislandy Lara et Michel Soro (WBA),  Julian Williams (IBF) et Jaime Munguia (WBO).

Avant ce match, gagné relativement facilement contre un boxeur avec un menton de granite, Lubin n’avait pas vu un de ses matchs dépasser cinq rounds au cours des trois dernières années.

Maintenant, on a une semaine pour se préparer à l’affrontement tant attendu entre Sergey Kovalev et Canelo Alvarez samedi prochain.

Déjà mon choix est fait.  Et le vôtre ?

Bonne boxe