Il ne fait aucun doute, Oleksandr Usyk est un super-boxeur. Il l’a prouvé chez les lourds léger en s’accaparant des quatre titres mondiaux, mais chez les lourds, c’est une tout autre histoire.

 

Certes, il a bien amorcé sa campagne chez les poids lourds avec un triomphe facile par arrêt des hostilités après sept rounds contre le gros Chazz Witherspoon, un boxeur de deuxième classe dont la carrière est passée dû à 38 ans et qui accepté le combat de remplaçant à Tyrone Spong à la toute dernière minute.

    

Witherspoon a perdu le souffle vers le cinquième engagement.  Par la suite, ce fut un jeu d’enfant pour Usyk.  Il a obligé le gros poids lourd de 242 livres à se réfugier dans les câbles pour tenter de survivre le plus longtemps possible.

   

À la fin de la septième reprise,  Witherspoon a informé ses hommes de coins qu’il n’en pouvait plus. L’arbitre Hector Afu n’a pas eu d’autre choix que de mettre un terme aux hostilités.

 

Comment se fier?

   

On ne peut pas tellement se fier sur cette performance d’Usyk. C’est vrai que par moment, il ressemblait à un gros Vasyl Lomachenko, mais on a le droit de se demander comment il se comporterait contre les meilleurs, tels Deontay Wilder, Andy Ruiz, Anthony Joshua et Tyson Fury?

    

À 6’2’’ et 215 livres,  Usyk est un bien petit poids lourd comparé aux autres qui dominent la scène. On sait que sa force de frappe n’est pas la plus puissante. Heureusement, il compense par sa science de la boxe.

    

Il a déclaré, après sa victoire, qu’il était prêt à se mesurer aux  meilleurs de la division. Il n’est pas le seul lourd léger à avoir tenté l’expérience. Quelques-uns ont réussi à être couronnés champions. Le plus illustre a été Evander Holyfield.

 

Le plus illustre

    

Tout comme Usyk, on disait qu’il était trop petit, pas assez lourd pour aspirer aux grands honneurs. Pourtant, en 1990, il ravissait la couronne des lourds à Buster Douglas et par la suite il a connu une illustre carrière.

    

Si on fait une comparaison entre Usyk et Holyfield, on constate que les deux ont des gabarits semblables. Usyk mesure 6’2’´et pesait 215 livres contre Whiterspoon, dont le poids était de 242 livres. Mais je demeure convaincu qu’Holyfield était un frappeur plus puissant que Usyk.

     

Holyfield faisait 6’2’’ lui aussi et pesait 208 livres quand il a ravi le titre à Douglas, un vrai poids lourd de 246 livres.

  

Michael Spinks est un autre champion  lourd léger qui a coiffé la couronne mondiale. Il a réussi l’exploit aux dépens de Larry Holmes en 1986.

    

Le Britannique David Haye a imité les deux premiers en passant des lourds légers aux lourds et le 7 novembre 2009, il a été récompensé en ayant le meilleur sur le géant Nikolai Valuev. Haye pesait 217 livres pour cet affrontement contre 316 livres pour Valuev.

   

Ce ne sont là que quelques exemples de lourds légers qui ont réussi chez les plus gros boxeurs de toutes les catégories.

 

S’adapter aux lourds

    

Avant de songer dominer la liste des poids lourds, Usyk devrait s’acclimater   à son nouveau poids et livrer quelques matchs contre les meilleurs tels Dillan White, Mahmoud Charr, Oscar Rivas,  Luis Ortiz et Jarrell Miller.  S’il peut vaincre n’importe quel de ces poids lourds, il peut donc espérer devenir champion de la catégorie des gros hommes. Mais se lancer tout de suite à des confrontations avec Deontay Wilder, Andy Ruiz, Anthony Joshua ou Tyson Fury pourrait  être catastrophique  pour sa carrière.

   

Usyk n’a que 32 ans.  Il a encore de belles années devant lui. Ce n’est pas une victoire contre un deux de pique qui n’avait livré que huit combats au cours des cinq dernières années qui va faire de lui  un vrai champion.

 

Une grosse pratique

 

Si Dmitry Bivol croyait impressionner la foule devant Lenin Castillo, il s’est trompé royalement. Pour une quatrième fois de suite, il a été obligé de se contenter d’une victoire par décision. La foule a été tellement déçue de sa performance qu’elle l’a hué après le match et durant son entrevue  télévisée d’après combat.

  

Justement, après sa victoire, il a mentionné qu’il voulait unir les ceintures chez les mi-lourds et il voudrait affronter le gagnant de vendredi prochain entre Artur Beterbiev et Oleksandr Gvozdyk.

    

Il est chanceux de ne pas avoir été devant Beterbiev samedi soir, sinon aujourd’hui, il n’aurait plus de ceinture de champion.

 

Plus de force de frappe

    

Soudainement sa force de frappe a disparu. Sa science de boxe est bonne, mais pas plus. Et sa charpente ressemble beaucoup plus à un super-moyen qu’à un mi-lourd.

   

D’ailleurs, il a admis qu’il pouvait descendre son poids à 168 livres, ce qui le placerait parmi les meilleurs super moyens.

 

Bivol a battu  Castillo à plate couture. D’ailleurs,  je n’ai pas donné un seul round au Dominicain. Mais il ne faut pour oublier que ce même Castillo était installé au 106e rang des meilleurs mi-lourds selon la revue BoxRec. Les preneurs aux livres avaient certainement été mis au courant puisqu’ils avaient favorisé Bivol  par 20 contre 1 pour remporter la victoire.

   

J’ignore si c’est moi qui en demande trop ou si c’est  Bivol qui a ralenti  au  point de se faire huer par ceux et celles qui  l’acclamaient il n’y a pas si longtemps. On dirait qu’il s’est soudainement assis sur ses lauriers. En tout cas, il avait l’air moche comme s’il se foutait de sa performance contre Castillo et la foule a réagi.

   

Bivol présente une fiche parfaite chez les mi-lourds, mais outre Joe Smith et Jean Pascal, qu'il a vaincu par décision, il n'a pas battu de grand nom.

    

Bivol a déjà battu Pascal par une grande majorité, donc il est peu probable qu’une revanche soit organisée entre les deux mais un jour, il lui faudra bien se mesurer aux meilleurs de la division et ce jour n’est pas loin.

Bonne boxe!