Vous souvenez-vous de Bogdan Dinu (18-0, 14 K.-O.), ce gros bonhomme de près de 250 livres qui est venu nous visiter en 2012, grâce à Lucian Bute?

Pour nous remercier de l’avoir si bien accueilli, il a battu notre Québécois Éric Martel-Bahoéli par knock-out technique au 4e round, le 3 novembre 2012, au Centre Bell, puis il est retourné en Roumanie pour un combat et ensuite, il nous est revenu pour prendre part à cinq autres matchs sous la tutelle de Stéphan Larouche.

En tout, Dinu a été impliqué dans six combats au Québec et il les a tous gagnés. D’ailleurs, en carrière, il présente une fiche vierge de 18 triomphes contre aucun revers, mais attention... il n’a jamais vaincu un boxeur de qualité.

Ce samedi, Dinu aura toute une tâche sur les bras. Il affronte le gros Jarrell Miller (22-0-1, 19 K.-O.), celui qui croit dur comme fer qu’il pourrait vaincre Deontay Wilder et Anthony Joshua.

Le match aura lieu au Kansas Star Arena de Mulvane, une banlieue de Wichita, et il ne serait pas surprenant que Dinu voie des étoiles.

Peut-être que le gros Roumain ne le sait pas, mais si Miller se mesure à lui, c’est uniquement pour mettre une étoile de plus à son palmarès qui est toujours vierge.

Regardez bien la fiche de Miller, qui selon les connaisseurs est le meilleur des aspirants poids lourds américains en compagnie de Luis Ortiz.

Quel boxeur de marque a vaincu Miller au cours de ses 23 affrontements?

Aucun! Juste des has been

Ses dernières victoires ont été enregistrées contre Tomasz Adamek, Johann Duhaupas, Marius Wach et Gerald Washington, des pugilistes qui frisent tous la quarantaine et qui ont vu leurs meilleurs jours.

Lors de ses affrontements contre Duhaupas, il pesait 304 livres et contre Adamek, il avait augmenté son poids à 317 livres.

Dans ces deux matchs, il avait l’air rondelet et très lent. Heureusement, il se mesurait à deux boxeurs reconnus surtout comme des faire-valoir.

Difficile à juger

J’ai toujours eu de la difficulté à comprendre la carrière de ce Dinu. Il fait 6 pieds 5 pouces et pèse un peu moins de 250 livres. Malgré tout, sa force de frappe n’est pas considérée comme très puissante.

C’est un boxeur qui a maintenant 32 ans et qui se cherche toujours. Pourtant, il a connu une assez bonne carrière amateur

Il en sera à son premier combat de 2018 après une absence du ring de 11 mois. Ce n’est pas normal. Or, comment évaluer les chances de gagner d’un boxeur qui n’a que 56 rounds de boxe en 18 combats? Jusqu’ici, Dinu n’a jamais dépassé six rounds dans ses matchs. Tout cela contre des rivaux, loin d’être des futures vedettes.

Selon BoxRec, Miller vient au quatrième rang des meilleurs poids lourds au monde, derrière Joshua, Wilder et Alexander Povetkin.

Pour vous donner une idée de la valeur de Dinu, soulignons qu’il occupe le 56e rang du même classement que Miller, derrière les Canadiens Dillon Carman (29e) Oscar Rivas (37e), Oleksandr Teslenko (44e), Mladen Miljas (47e) et Simon Kean (55e).

Miller est sûr de l’emporter et ensuite, il pourra défier le gagnant du match entre Derek Chisora et Dillian Whyte, qui aura lieu le 22 décembre prochain en Grande-Bretagne.

Prédiction : Miller par K.-O. avant 7e round

La rage au cœur

Si vous vous souvenez du visage de tueur à gages de Mike Tyson quand il commençait ses combats, vous allez rencontrer un membre de sa famille ce samedi, quand Clarissa Shields (6-0, 2 K.-O.) va grimper entre les câbles, en sous-carte du match Miller-Dinu.

On disait que le simple regard perçant de tueur de Iron Mike effrayait tellement ses rivaux qu’ils étaient vaincus avant même de monter sur le ring.

Shields doit avoir un certain lien de parenté avec l’ex-champion, car elle aussi à un regard qui dit tout sur le ring. Et surtout, ne vous fiez pas à sa fiche de seulement six combats.

Shields est une double médaillée d’or olympique de 2012 et de 2016 pour le compte des États-Unis.

À son 4e combat chez les pros, elle était couronnée championne grâce à un triomphe par knock-out technique au 5e round contre Nikki Adler (16-0, 9 K.-O.), qui subissait ainsi son premier revers en carrière.

Ce samedi, Shields tentera de mettre la main sur trois ceintures de championne : IBF, WBA et WBC.

Mais attention! Il ne faut pas manger la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Sa rivale Hanna Rankin (5-2, 1 K.-O.) n’est pas la dernière venue, bien qu’elle ait été vaincue par décision par Alicia Napoléon, le 4 août dernier.

La face de la misère

Shields le dit elle-même. Quand elle monte sur le ring, elle est prête à faire quoi que ce soit pour gagner. Son visage dit tout. On y voit de la violence, de la haine et de la misère.
Quand on jette un coup d’œil sur sa feuille de route, on comprend mieux cet état psychologique qu’elle entretient chaque jour de sa vie.

Tout d’abord, elle n’a pas commencé à parler avant l’âge de cinq ans. Elle n’avait pas de lit pour dormir, or, il lui arrivait souvent de coucher sur le plancher. Son père n’était pratiquement jamais là durant son enfance, ayant passé les sept premières années de sa vie derrière les barreaux.

À 16 ans, elle a été proclamée championne amateur des États-Unis. Elle remporte sa première médaille d’or aux Jeux olympiques alors qu’elle n’a que 17 ans. L’année suivante, elle accouche d’une fille qu’elle nommera Klaressa. En 2016, on la retrouve à nouveau aux Jeux olympiques et gagne une deuxième médaille d’or, devenant ainsi la première boxeuse américaine à gagner deux fois l’or olympique.

Ce qu’elle veut plus que tout au monde présentement, c’est d’éclipser Hannah Rankin et ensuite se mesurer à Christina Hammer (23-0, 10 K.-O.).

« La plupart des filles ont peur de toi, Christina Hammer, a-t-elle souligné cette semaine. Mais pas moi... tu ne me fais pas peur. Et je te le dis tout de suite, je vais te botter le derrière le jour où on va s’affronter. »

Aucune crainte

Cela fait drôle de retrouver Rankin sur un ring de boxe, elle est plutôt une musicienne de musique classique. Son instrument est un basson et elle s’en sert chaque fois qu’elle veut se changer les idées.

Si on se fie aux déclarations de Rankin, Sheilds n’est pas imbattable. « Nous avons trouvé quelques lacunes dans son style, soutient-elle. Et nous allons exploiter ses faiblesses. »

Contrairement à sa rivale, Rankin a été élevée dans une famille unie sur une ferme où on y élevait des moutons pour leur laine.

« J’ai deux sœurs plus jeunes qui s’occupent de la ferme. Moi je vis à la ville. Je me prends donc pour le mouton noir de la famille. »

Elle ajoute qu’elle n’a pas tellement de pression sur les épaules puisque la plupart des gens croient qu’elle ne fera pas le poids devant Shields.

Prédiction : Shields par arrêt de l’arbitre avant le 6e round

Bonne boxe!