Deontay Wilder se croit le plus grand, le plus intelligent, le plus puissant, le plus beau, bref, il n’y a rien de mieux que lui au monde.

Samedi soir, il va massacrer Dominic Breazeale et conserver son titre WBC des poids lourds.

Si je me fie aux explications du docteur Frédéric Fanget, écrivain, psychiatre et psychothérapeute, Deontay Wilder souffre du complexe de supériorité.

L’explication du docteur Fanget est : «  Attitude prétentieuse, moqueuse, étalage du Moi... Ceux qui en sont atteints s’aiment, s’admirent et méprisent les autres, jugés inférieurs. »  C’est le portrait tout craché du champion WBC des poids lourds actuels.

Wilder a tous ces défauts.  Il n’est pas plus grand que Muhammad Ali, pas plus intelligent qu’Evander Holyfield, pas plus puissant que Mike Tyson et certes pas plus beau que le père de Laila Ali.

« S’il meurt... il mourra  »

Encore une fois mercredi dernier, Wilder a déclaré publiquement que ça ne le dérangerait pas du tout s’il tuait son adversaire sur le ring, samedi soir. « Je vais le massacrer, s’est-il écrié. Il est comme une mouche qui vole près de mon oreille. Je vais le détruire comme personne n’a vu cela auparavant  sur un ring... »

Deontay Wilder : des propos déplorables

Ces confrontations et ces déclarations donnent des chaleurs et je n’embarque pas, car la plupart du temps, le scénario  est arrangé d’avance,  mais cette fois, c’est pour vrai. Les deux hommes se détestent.

Au reporter du journal USA Today, il a lancé en parlant de Breazeale : « S’il meurt, il mourra; c’est la boxe que nous pratiquons. Ce n’est pas un sport de gentleman. Nous sommes des gladiateurs. J’ai le pouvoir.. Tout pourrait arriver. Et je n’aurais pas de peine pour lui s’il rendait l’âme. »

Je sais que la boxe est un sport violent. Certains vont même jusqu’à dire qu’elle est barbare. Pourtant, après chaque combat la plupart des rivaux se donnent l’accolade.  

Wilder va-t-il serrer la main de Breazeale après le match? Qu’il gagne ou qu’il perde, il devrait être assez gentleman pour faire la paix, même si la guerre entre lui et son rival remonte à une vieille histoire de confrontation entre son frère Marcello et lui face à Breazeale dans un hôtel de Birmingham, en Alabama. Ça se passait en 2017. Il me semble qu’on a eu le temps de faire la paix.

Numéro deux après Joshua

Deontay Wilder (40-0-1, 39 K.-O.) est un bon boxeur, meilleur que la moyenne et certes le plus talentueux des boxeurs américains. Sa fiche parle par elle-même. Mais tant et aussi longtemps qu’il n’aura pas affronté Anthony Joshua, il sera toujours deuxième violon.

Son rival ce samedi est un journalier du nom de Dominic Breazeale  (20-1, 18 K.-O.). Selon BoxRec, il vient au quatrième rang des meilleurs poids lourds au monde, derrière Dillian Whyte, Tyson Fury et Luis Ortiz.

Breazeale a gagné ses trois derniers combats par K.-O. Ses trois derniers rivaux totalisaient une fiche combinée de 65-5, 50 K.-O.  

Ce qu’il faut comparer, c’est le temps que prendra Wilder pour venir à bout de Breazeale. En 2016, Joshua l’avait vaincu par TKO au septième engagement, alors qu’il s’est retrouvé deux fois au tapis avant que l’arbitre mette un terme au duel.

Si vous en avez le temps, vous pouvez toujours visionner ce match sur YouTube et scorer vous-même ce duel. Personnellement, je n’ai pas donné un seul round à Breazeale.

40e mise hors de combat

Si jamais Wilder parvient à passer le K.-O. à son rival, ce sera sa 40e mise hors de combat en carrière. Il viendra donc au seizième rang des meilleurs cogneurs chez les poids lourds, sur un pied d’égalité avec Michael Moorer et Vitali Klitschko. Si jamais il veut rejoindre Mike Tyson, il lui faudra ajouter quatre K.-O. à sa liste, ce qui lui en vaudrait 44 et le 11e rang des assommeurs publics.

La question qu’on se pose est toujours la même. Qui est le meilleur : Joshua ou bien Wilder? Personnellement, j’opte pour Joshua. Il possède un bon bagage amateur, une médaille d’or olympique et il est quatre ans plus jeune que le monarque américain.

Il avait 26 ans et en était à son 17e combat chez les pros quand Joshua a éclipsé Breazeale, sur Andy Ruiz, le 1er juin prochain, il n’aura pas de difficulté à devenir un des préférés de la foule américaine.

Lors de son dernier combat contre Tyson Fury, au Staples Center de Los Angeles, Wilder a attiré 325 000 amateurs à la télé payante via Showtime. Ce n’est pas vilain, mais dites à celui qui se prend pour Monsieur Boxe que le gala Errol Spence fils c. Mikey Garcia avait fait mieux avec 360 000 acheteurs.

Peu respecté

Si seulement Wilder se fermait le clapet, il serait beaucoup plus respecté par la foule. Il a ses admirateurs, mais sa popularité ne se compare pas à celle des Joe Louis, Rocky Marciano, Muhammad Ali, George Foreman, Joe Frazier, Larry Holmes, Lennox Lewis, et Jack Dempsey et non plus à celle du roi de l’Europe, Anthony Joshua. D’ailleurs, je ne crois pas qu’il aurait pu ne vaincre aucun de ces ex-champions car il est un boxeur tout en attaque et sans trop de défense. Par contre, il possède un menton respectable. Un bon boxeur pourrait le vaincre, mais malheureusement ce boxeur n’est pas Dominic Breazeale.

Histoire drôle

Le plus drôle dans tout cela, c’est que la Commission de boxe de la Californie vient de condamner le poids lourd Kubrat Pulev à 2500 $ d’amende pour avoir embrassé une journaliste sur la bouche à la suite de sa victoire sur Bogdan Dinu, en mars dernier.

Il lui faudra faire une nouvelle demande de permis en juillet prochain. D’ici là, il ne peut se battre où que ce soit aux États-Unis.

Durant ce temps, Wilder fait des menaces de mort et personne ne dit rien. C’est la boxe à l’envers.

Prédiction : Wilder par K.-O. avant le 5e round

Un cadeau de la WBO

Après cinq mois d’absence, le tombeur de David Lemieux, Billy Joe Saunders (27-0, 13 K.-O.), est de retour sur le ring et en dépit de tous ses problèmes et de sa  suspension que la WBO a annulée il combattra pour le titre intérimaire des super-moyens de la WBO et il ne devrait pas avoir de difficulté à vaincre son opposant, un Serbe du nom de Shefat Isufi (27-3-2, 20 K.-O.).

Pourquoi Isufi? Seule, la WBO le sait. C’est un boxeur bien ordinaire qui officiait il n’y a pas si longtemps chez les mi-lourds. Aujourd’hui, il se retrouve au premier rang de la WBO, mais seulement en 48e place, des meilleurs super-moyens au monde selon BoxRec.

C’est vrai qu’Isufi a battu ses dix derniers rivaux, mais ils étaient tous des boxeurs de deuxième ordre.

Le match aura lieu en Angleterre et Saunders deviendra champion  intérimaire sans trop de difficulté.

Prédiction : Saunders par décision 12 rounds

Makhmudov  au casino

Arslanbek Makhmudov sera de retour vendredi soir au Casino de Montréal dans un match ou le titre WBC Continental des Amériques sera en jeu contre l’Américain Jonathan Rice.

Rice n’est peut-être pas du même niveau que Deontay Wilder, mais il a tout de même 53 rounds de boxe professionnelle dans le corps.  C’est déjà 45 rounds de plus que Mkhmudov qu’on appelle chez nous, le LION.

Autre fait chez Rice., il n’a jamais été émis hors de combat en 14 matchs et il n’a jamais dépassé plus de six rounds dans un duel..

Il a gagné ses trois derniers matchs dont un en septembre 2018 contre un certain Terrell Jamal  Woods (18-42-7).

Cette fois, le match sera de dix assauts, ce qui pourrait s’avérer un peu long pour Makhmudov, qui n’a jamais  vu un rival rester debout devant lui plus de deux rounds. Son plus long combat a été un K.-O. en deux rounds dans un match de 4 assauts contre un certain Emilio Ezequiel Zarate, en octobre 2018.

Chose certaine, on pourra évaluer la puissance de ses coups contre un rival qui n’a jamais perdu par K.-O., surtout que le ring du Casino de Montréal est une petite arène qui fait les délices des plus puissants cogneurs.

Makhmudov sera la tête d’affiche d’un gala mettant en vedette Mathieu Germain (16-0-1, 8 K.-O.) Batyrzhan Jukembayev (15-0, 12 K.-O.), Arutyun Avetisyan (12-0, 7 K.-O.), Clovis Drolet (9-0, 5 K.-O.) et Kim Clavel (7-0, 2 K.-O.).

Prédiction : Makhmudov par K.-O. au 3e round

Bonne boxe!