MONTRÉAL – Yves Ulysse fils aurait pu se battre sur les ondes de HBO le 16 décembre, mais son promoteur Camille Estephan souhaitait qu’il affronte Steve Claggett pour relever un défi qu’il aiderait dans la suite de sa carrière. À la surprise générale, le pari s’est retourné contre eux.

L’Albertain a en effet battu le Québécois par décision partagée des juges pour ainsi s’emparer du titre nord-américain des poids super-légers de l’IBF qui était vacant, vendredi soir en finale d’un événement d’Eye of the Tiger Management et InterBox qui était présenté au MTelus.

Les juges Sylvain Leblanc et Kevin Morgan ont remis des cartes de 97-93 en faveur de Claggett (26-4-1), tandis que Tony Lundy a vu Ulysse (14-1) gagnant 96-94. RDS.ca avait une carte de 97-93 pour le Montréalais, qui semblait avoir porté les meilleurs coups pendant tout le combat.

« Je pense que je méritais la victoire, a martelé Ulysse à sa sortie du ring après avoir subi sa première défaite en carrière. Mais qu’est-ce que [les juges] ont compté? La pression, le style? »

Comme il fallait s’y attendre, Claggett s’est rué sur Ulysse de la première à la dernière seconde, mais le Québécois semblait pourtant avoir réussi à contenir la pression exercée par son rival albertain en parvenant à l’atteindre à plusieurs reprises avec son uppercut de la main droite.

Mais les coups d’Ulysse ne sont cependant jamais parvenus à faire reculer Claggett, qui s’est véritablement mis en marche à partir du quatrième round, moment où le Montréalais a été un tout petit peu moins actif. Au lieu de se déplacer, il a souvent cherché à échanger coup pour coup.

« Je sais que ç’a été un combat serré, mais il ne m’a jamais ébranlé avec un de ses coups, a dit Claggett. Il a été très actif, mais tout est une question de perspective. C’était très serré. »

« Je ne me suis pas battu selon mon style et c’est probablement ce qui a causé ma défaite. Je suis embarqué dans son jeu, j’ai échangé coup pour coup avec lui et c’était une erreur. »

Ulysse a en effet connu ses meilleurs moments de la soirée au sixième round lorsqu’il s’est continuellement déplacé pour attaquer Claggett à distance et marquer des points auprès des juges. Il n’a cependant pas été en mesure de placer des combinaisons pour ainsi voir le tapis lui glisser sous les pieds.

« Je vais toutefois apprendre de cela et revenir plus fort », a-t-il conclu.

Kean sans pitié avec Johnson

ContentId(3.1251517):Boxe: Randy Johnson ne fait pas le poids face à Simon Kean
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En demi-finale, Simon Kean n’a eu aucun mal à se débarrasser de Randy Johnson, qui avait davantage l’air d’un vendeur d’assurances que d’un vrai boxeur. Le poids lourd trifluvien l’a emporté par arrêt de l’arbitre 34 secondes seulement après le commencement du 2e round.

Kean (11-0, 10 K.-O.) a freiné Johnson (13-3) grâce à un coup à la tête, après l’avoir envoyé au plancher au round précédent à l’aide d’une droite. Le Trifluvien a aussi visité le tapis au round initial, mais la reprise démontrait qu’il avait été poussé alors qu’il était hors d’équilibre.

Kean a ainsi enregistré une 11e victoire en autant de combats depuis le début de sa carrière, mais ne compte cependant que 30 rounds d’expérience au compteur. Johnson avait pourtant remporté ses 11 derniers duels, mais contre des adversaires extrêmement modestes.

Une performance peu inspirante de Butler

Après avoir passé une partie de l’été à s’entraîner avec Saul « Canelo » Alvarez et Miguel Cotto, il aurait été attendu que Steven Butler offre une performance inspirée contre Silverio Ortiz.

ContentId(3.1251516):Boxe: Steven Butler réussit le K.-O. face à Silverio Ortiz
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Même si Butler (20-1-1, 17 K.-O.) s’est imposé par arrêt de l’arbitre à 1:32 du 8e et dernier round et qu’il était largement en avance sur les cartes des trois juges au moment de l’interruption, le boxeur montréalais a démontré qu’il a encore beaucoup de choses à apprendre dans un ring.

Ortiz (36-21) a été à l’attaque pendant presque tout le combat et Butler n’a jamais été vraiment en mesure de le repousser en contre-attaque. Cela dit, le favori de la foule est continuellement parvenu à atteindre la cible pour marquer des points auprès des juges. Il a envoyé Ortiz au tapis au début du 8e avec un puissant uppercut de la droite avant de l’achever avec une série de coups.

Thibault s'offre toute une frousse

Le boxeur de Charlesbourg Vincent Thibault s’est offert toute une frousse à ses débuts chez les professionnels en visitant deux fois le plancher en début de combat avant de revenir de l’arrière pour l’emporter par arrêt de l’arbitre à 57 secondes du 3e round face au Mexicain Cesar Ugarte.

Ancien champion canadien de boxe amateur, Thibault (1-0, 1 K.-O.) a été surpris deux fois par le pugnace Ugarte (4-3) en contre-attaque. Résolument porté sur l’attaque, le super-moyen a dominé la majorité des échanges, mais a parfois oublié de se protéger et Ugarte en a profité.

Contraint à stopper son adversaire avant la limite pour espérer enregistrer la victoire, Thibault s’est rué sur Ugarte dès les premiers instants du troisième round en attaquant avec ses deux mains et l’arbitre Yvon Goulet est rapidement intervenu pour ensuite mettre fin aux hostilités.

Pas de surprise en sous-carte

Le Montréalais Mathieu Germain (11-0, 6 K.-O.) a enregistré une 11e victoire en autant de combats en forçant le Mexicain Ricardo Lara (12-4) à l’abandon après le 4e round. Lara n’ayant à peu près jamais affronté de boxeurs avec une fiche gagnante depuis le début de sa carrière, Germain s’est sans surprise amusé à ses dépens en l’atteignant à de nombreuses reprises avec sa gauche. Les rares fois où Lara a tenté de répliquer, il ratait largement la cible à tout coup.

Jose Emilio Perea (24-9) en était à sa quatrième sortie consécutive à Montréal et Batyr Jukembayev (10-0, 9 K.-O.) s’est arrangé pour qu’il n’ait plus jamais le goût de revenir en le foudroyant d’un uppercut de droite au corps et être déclaré vainqueur 64 seulement après le début du 1er round. Perea s’était incliné par arrêt de l’arbitre devant Custio Clayton en 2016, avait battu David Théroux en octobre 2016, puis avait fait la limite devant Yves Uysse fils en janvier 2017.

Le Sorellois David Théroux (13-2, 9 K.-O.) s’est offert une première victoire avant la limite en disposant du Philippin Junjesie Ibgos (12-3) par arrêt de l’arbitre à 1:19 du 3e round. Fidèle à son habitude, Théroux a rapidement échangé coup pour coup avec son adversaire, prenant cependant le soin de varier entre les frappes à la tête et au corps. Cette stratégie a rapidement porté ses fruits, puisque Ibgos n’a plus été en mesure de se défendre dès le début du 3e round.

David ThérouxNurzat Sabirov (3-0, 3 K.-O.) n’a fait qu’une bouchée de Mario Baeza (8-5) avant de s’imposer par knock-out technique à 1:23 du 2e round. Le Montréalais d’origine kazakhe a envoyé le Mexicain au tapis dès le 1er round à l’aide d’une courte droite lancée en contre-attaque avant de l’achever avec un crochet de droite au visage au début de la 2e minute du 2e round. Baeza est parvenu à se relever, mais l’arbitre Steve St-Germain a jugé qu’il ne pouvait plus continuer.

Le boxeur de Beauport Clovis Drolet (3-0) est demeuré invaincu en battant le Mexicain Adrian Haro Campos (2-4-2) par décision unanime (40-36, 40-36 et 40-36). Drolet n’a absolument eu aucun mal à placer les meilleurs coups pendant tout le combat et aurait vraisemblablement été en mesure de passer le knock-out à son adversaire si le duel avait duré plus de quatre rounds.

En ouverture, lourd-léger Artur Ziyatdinov (2-0, 2 K.-O.) ne s’est encore une fois pas éternisé dans le ring en pulvérisant Manuel Guzman (1-3) en seulement 98 secondes. Le Montréalais d’origine russe a assommé le Mexicain à l’aide d’une puissante gauche directement sur le nez de son rival, dont le visage et la culotte ont été rapidement maculés de sang. En juin dernier, Ziyatdinov n’avait mis que 76 secondes pour remporter son premier combat professionnel.

Le Montréalais d’origine arménienne Andranik Grigoryan (3-0) a quant à lui vaincu le Mexicain Giovani Martinez (6-5-1) par décision unanime (40-36, 40-36 et 40-36) au terme d’un combat enlevant pendant lequel les deux boxeurs ont souvent favorisé le spectacle au détriment de la technique. Plus rapide et vif, Grigoryan a eu le dessus dans la quasi-totalité des échanges.

Yves Ulysse fils l'a emporté, selon Camille Estephan