SHAWINIGAN, Qc – Affrontant un adversaire avec une fiche montée de toutes pièces, Yves Ulysse fils a prouvé qu’il n’a absolument plus de temps à perdre avec ce genre de boxeur limité.

 

Le Montréalais s’en est ainsi donné à cœur joie avant de battre Ernesto Espana par décision unanime des juges, samedi soir au Centre Gervais Auto de Shawinigan, en demi-finale d’un gala d’Eye of the Tiger Management (EOTTM) mettant en vedette Simon Kean et Adam Braidwood.

 

Les trois juges ont remis des cartes de 100-90, 100-90 et 99-91 en faveur d’Ulysse (16-1), qui en a profité pour s’emparer du titre FECARBOX des poids super-légers. Cette ceinture devrait lui permettra d’améliorer son positionnement WBC où il est présentement classé 11e.

 

Même s’il concédait plusieurs pouces tant en grandeur qu’en portée à Espana (25-1-1), Ulysse n’a eu aucune difficulté à s’immiscer derrière le jab particulièrement mou du Vénézuélien. Le Québécois a ainsi placé un nombre particulièrement élevé de droites au menton de son rival.

 

Contrairement à son habitude, Ulysse s’est porté à l’attaque dès le premier round pour marquer des points, et comme Espana ne possédait pas la puissance, la vitesse et le talent pour se faire respecter, le favori de la foule n’a pas eu à être sur ses gardes pour éviter quelconque réplique.

 

« Il est grand et moi je suis petit, alors il fallait que j’aille le chercher, a expliqué Ulysse après sa deuxième victoire de suite depuis sa défaite devant Steve Claggett en octobre dernier. Je l’ai atteint avec plusieurs bons coups, mais il ne voulait rien savoir. Il a lancé combien de coups par rounds? Cinquante? C’est clair qu’il n’avait pas l’intention de se laisser battre facilement. »​

 

Pratte ne rate pas une chance inespérée

 

Un contrat pour cinq combats avec EOTTM pendait au bout du nez de François Pratte s’il battait Eric Taylor et le Trifluvien s’est assuré de ne pas rater cette chance inespérée en dominant tous les rounds de son duel contre l’Albertain avant d’être déclaré vainqueur par décision unanime.

 

Les trois juges ont remis des cartes identiques de 60-54 en faveur de Pratte (7-0), qui a contenu la pression exercée par Taylor (8-2-2) pendant les six rounds grâce à des déplacements fluides et des coups lancés en contre-attaque. La précision de ses frappes a été d’une régularité hors pair.

 

« C’était de loin le meilleur adversaire que j’avais affronté depuis le début de ma carrière et je suis très content de ma performance, a déclaré Pratte tout sourire après son triomphe. Son jab ne m’a pas vraiment touché et aucun de ses coups n’a vraiment réussi à m’ébranler ce soir. »

 

Pratte espère évidemment remonter dans le ring le plus rapidement possible et entend aussi rencontrer Estephan dans les plus brefs délais afin de discuter de jeter les bases d’une entente.

 

Pas de problème pour Grigoryan, Sabirov, Ziyadinov et Akhmedov

 

Fidèle à son habitude, Andranik Grigoryan (7-0) a été nettement supérieur à son adversaire sur tous les plans, prenant la mesure de Daniel Olea (13-5-2) par décision unanime (80-72, 80-72 et 80-72). L’Arménien est parti à la chasse du Mexicain pendant les huit rounds de l’affrontement, multipliant les frappes à la tête et au corps pour rester invaincu en sept combats chez les pros.

 

Nurzat Sabirov (7-0, 6 K.-O.) a ajouté son nom à la liste de boxeurs d’ici qui ont défait Guillermo Romero (12-7) depuis le début de l’année en gagnant par arrêt de l’arbitre à 2:37 du 4e round. Après avoir perdu un point pour coup bas au début du 4e assaut, Sabirov a expédié Romero deux fois sur le canevas avant que le coin du quadragénaire mexicain ne demande l’arrêt des hostilités. Romero avait perdu contre Dario Bredicean en février et Louisbert Altidor en mars.

 

Tout ce qu’Artur Ziyadinov (6-0) n’a pas réussi, c’est d’envoyer Mario Aguilar (18-5) au plancher. Le lourd-léger russe a malmené son rival mexicain avant de s’imposer par décision unanime (60-54, 60-54 et 59-55) pour demeurer invaincu en six sorties depuis le début de sa carrière. Aguilar, qui s’était incliné devant Shakeel Phinn en l’automne dernier, s’est souvent servi de son visage pour bloquer les frappes de Ziyadinov, son œil droit montrant très vite des signes de faiblesse.

 

En ouverture, Saddrindin Akhmedov (3-0, 3 K.-O.) s’est éternisé – selon ses propres standards – dans le ring avant de battre Gustavo Garibay (13-11-2) par arrêt de l’arbitre à 2:24 du 5e round. Garibay a visité le tapis à trois reprises pendant le combat – une fois au 3e et deux fois au 5e –, ce qui a convaincu le coin du Mexicain, qui avait déjà été vaincu par Sébastien Bouchard dans le passé, de jeter l’éponge. Les deux premiers duels d’Akhmedov avaient duré 31 et 84 secondes.

Carte du gala

Simon Kean c. Adam Braidwood (poids lourds)
Yves Ulysse fils a gain de cause par décision unanime devant Ernesto Espana (super légers)
Andranik Grigoryan l'emporte par décision unanime devant Daniel Olea (poids plumes)
Nurzat Sabirov triomphe par K.-O. au 4e rounf devant Guillermo Romero (super moyens)
Sadriddin Akhmedov l'emporte par arrêt de l'arbitre au 5e round devant Gustavo Garibay (super mi-moyens)
François Pratte Bernard a le meilleur par décision unanime aux dépens d'Eric Taylor (super plumes)
Artur Ziyatinov bat Mario Aguilar par décision unanime (lourds-légers)