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On dit souvent que les combattants sont des gladiateurs des temps modernes. Cette définition sied à merveille à Steve Bossé, qui a mis son corps à rude épreuve afin de se donner en spectacle sur la glace, dans l’octogone et, finalement, dans un ring de boxe. Lundi soir, le « Boss » a finalement pris sa retraite après une carrière sportive de plus de 15 ans, parsemée de plusieurs blessures majeures.

« Je me suis déchiré le tendon du biceps avant mon combat contre Jean Pascal. Durant mes 16 semaines de convalescence, j’ai eu le temps de réfléchir », a confié Bossé lors d’une longue entrevue à la baladodiffusion Dans la Cage, avec Benoit Beaudoin et Patrick Côté. « La réponse était forte en dedans de moi. C’était le temps que j’accroche mes gants et que je m’occupe de ma petite famille. »

C’est donc avec le cœur léger qu’il a publié un message sur les réseaux sociaux annonçant qu’il accrochait ses gants. « Quand j’ai envoyé le message, c’était un poids de moins sur mes épaules. C’était réfléchi. […] Je suis encore en grande forme, mais je ne voulais pas faire le combat de trop qui aurait pu mettre en péril ma carrière de pompier », a indiqué Bossé.

Le sport lui a sauvé la vie

À 12 ans, Bossé voit le cancer emporter son père, qui est âgé de seulement 36 ans.

« Je gardais mes émotions en dedans, mais quand j’ai commencé à consommer, ça a été un soulagement. Ça bouillait en dedans et quand je buvais, ça sortait en agressivité. Je me battais tout le temps et je cassais tout. Le lendemain, j’étais coupé de partout et on me racontait ce que j’avais fait… c’était assez intense », se souvient-il. « J’étais un danger public, le mal de vivre était trop fort. Les arts martiaux mixtes m’ont permis de m’en sortir. »

Ces bagarres dans les bars ont pris fin quand il a commencé à gagner sa vie avec ses poings.

« Je voulais garder mes mains intactes. C’était mon outil de travail et je ne voulais pas me blesser.

Les trois vies de Steve Bossé

Le gaillard de St-Jean-sur-Richelieu est devenu un visage connu des amateurs de sport québécois en raison de ses nombreuses bagarres dans la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH), de 2003 à 2009.

Sa notoriété augmente encore quand il fait le saut en arts martiaux mixtes, avec l’organisation TKO, en 2007. En 2015, il réalise son rêve de se battre à l’UFC et il atteint le paroxysme le 19 mars 2016, à Brisbane en Australie, alors qu’il terrasse James Te Huna à l’aide d’une puissante droite.

« Ça a été le plus beau moment de ma carrière. J’avais perdu mon premier combat à l’UFC, et je voulais vraiment aller chercher la victoire. Ça a été un moment incroyable pour moi. »

Après une guerre contre Sean O’Connell en juin 2016 (combat qui s’est retrouvé dans le top-5 des meilleurs combats de l’année), Bossé décide de quitter les arts martiaux mixtes pour tenter sa chance en boxe. Il termine finalement sa carrière avec un combat contre l’ancien champion du monde, Jean Pascal.

« Je voulais goûter au feeling d’être dans un ring de boxe et affronter Jean Pascal, c’était au-delà de mes espérances. »

Non, Steve Bossé n’a jamais remporté de ceinture ou de titre majeur, mais il demeure très fier de son parcours dans trois sports distincts.

« Quand je me battais, je voulais avant tout que les gens soient satisfaits du spectacle. J’avais la force de frappe, je me présentais tout le temps et je donnais tout. Soit je terminais mon adversaire, soit c’est moi qui étais mis K.-O., mais peu importe, les gens avaient droit à tout un spectacle. »

Après 15 ans et de multiples représentations, le rideau tombe enfin. Le gladiateur peut maintenant se reposer.