Un seul combattant canadien a osé faire le voyage jusqu’en Australie pour se battre sur la carte de l’UFC 221. Le Britanno-Colombien de 25 ans Jeremy Kennedy affrontera Alexander Volkanovski ce samedi, à 20 h 30, sur les ondes de RDS2. Juste avant qu’il quitte pour Perth, je me suis entretenue avec lui.

Round 1 : Un dernier combat

« J’ai plusieurs bonnes raisons pour donner tout un spectacle. Samedi, ce sera le dernier combat de mon contrat. Je veux ensuite entrer dans les négociations en bonne position. Une fiche de 4-0 sonnerait bien à mes oreilles. » Jeremy Kennedy a signé avec l’UFC au courant de l’été de 2016. Habituellement, les contrats initiaux avec l’organisation ont une durée de quatre combats. Celui de « JBC » ne fait pas exception. Il s’est battu à trois reprises depuis, gagnant tous ses combats par décision unanime. Comme elle le fait couramment, l’UFC a approché le clan Kennedy pour renégocier son contrat avant son expiration. Les discussions ont atteint un point mort l’été dernier et le combattant poids plumes a remercié son agent. « Je veux simplement prendre les commandes des négociations. Et j’ai confiance de pouvoir gagner mon affrontement de samedi et arriver avec un argument de vente supplémentaire. »

Round 2 : Invaincu

Non seulement Kennedy est invaincu dans l’UFC, mais il a une fiche immaculée de onze gains et aucun revers en carrière. Pourtant, quand on lui parle de ce fait d’armes, il accorde peu d’importance à ce qu’il a accompli avant le mois d’août 2016. « Ce qui est important pour moi, c’est ma fiche dans l’UFC. Le reste, c’est juste un chiffre. Dans ma tête, j’ai une fiche de 3-0. »

Mais ces trois victoires, il les a cumulées par décision des juges. Jamais il n’a terminé son adversaire à l’intérieur de l’octogone. En Australie, il aimerait changer la donne, mais sans compromettre son but ultime. « Tout ce que je veux, c’est que l’arbitre lève mon bras au centre de l’octogone. »

Round 3 : Un habitué des territoires ennemis

Jeremy commence à se plaire dans le rôle que l’UFC lui a donné. Il va battre ses adversaires dans leur coin de pays. Après avoir vaincu Alessandro Ricci d’emblée, il s’est rendu au Brésil pour battre le brésilien Rony Jason et à New York pour défaire l’américain Kyle Bochniak. Le voilà en Australie, dans le but d’affronter l’Australien Volkanovski. « Il y a quelque chose qui m’emplit de fierté dans ce concept, dévoile Kennedy avec sourire. Je ne suis jamais allé en Australie. C’est une raison de plus pour y mettre les pieds, afin de poursuivre la tradition! »

Round 4 : Un deuxième rendez-vous

Même si Volkanovski vient de Shellharbour, qui est à près de quatre mille kilomètres de Perth, la foule sera derrière lui samedi soir. L’Australien de 29 ans a également une fiche de trois victoires et aucune défaite dans l’organisation. Il a un seul revers dans sa carrière professionnelle de 17 combats. C’est survenu en 2013. « Au point où nous en sommes, je connais probablement mieux Alexander qu’il se connaît lui-même, déclare Kennedy. Je l’étudie depuis le mois d’août! » Les deux combattants étaient censés se battre sur la carte de Sydney, en novembre, mais « JBC » s’était retiré plus d’un mois auparavant. Il souffrait d’une blessure au cou. Volkanovski s’est tout de même battu sur le gala, signant une victoire par décision unanime face à Shane Young. Après sa guérison, Kennedy a demandé le même adversaire, ce que l’UFC lui a accordé. « Je vois ce combat comme une dure épreuve. Alexander est l’adversaire qui possède l’arsenal le plus complet que j’ai dû à affronter dans ma carrière. Et je veux prouver que je suis capable de le contrer. Je veux le dominer en lutte et en jiu-jitsu. Je veux mener 8 à 0 au chapitre des amenés au sol. »

Ce sera un énorme défi en raison du physique de Volkanovski. Beaucoup a été dit dans les médias australiens sur l’ancienne carrière du combattant poids plumes. Volkanovski était un excellent joueur de rugby. Et il jouait sur la première ligne. Il est donc très établi en confrontations au corps à corps. Mais Kennedy n’est pas impressionné. « Ça ne voudra rien dire dans l’octogone. »

Round 5 : Un camp divisé

Volkanovski n’a pas poursuivi sa carrière au rugby en partie en raison de sa petite taille. L’Australien mesure 5 pieds et 6 pouces. La différence sera donc majeure entre lui et Kennedy, qui affiche 5 pieds et 11 pouces. « Ce sera un avantage énorme pour moi. J’ai hâte de pouvoir profiter de ma portée. »

Pour s’entraîner afin d’affronter un adversaire de cette taille, Kennedy a fait appel à un combattant connu des amateurs d’arts martiaux mixtes québécois : T.J. Laramie. Le champion des poids plumes de l’organisation montréalaise TKO mesure 5 pieds et 5 pouces. Laramie a un combat prévu le 16 mars prochain. D’ici là, il est devenu le partenaire d’entraînement principal de Kennedy pour son camp.

L’équipe a séparé son temps entre la Colombie-Britannique et Las Vegas. Trois semaines ont été passées dans les installations du quartier général de l’UFC. « Tout est tellement accessible, là-bas, ce serait fou de ne pas en profiter! Nous sommes traités aux petits soins. Il y a des nutritionnistes, des physiothérapeutes et des entraîneurs de conditionnement physique qui répondent à nos besoins. Et les équipements d’entraînement sont à la fine pointe de la technologie. » La préparation idéale de Kennedy est donc terminée en vue de son affrontement de samedi soir, face à Volkanovski. Qui gardera sa fiche invaincue en quatre combats dans l’UFC?