Le « scénario parfait » pour Marc-André Barriault

Assis à califourchon au sommet de l'un des huit côtés de l'octogone, Marc-André Barriault a frappé son poing droit contre sa poitrine et levé les deux bras dans les airs pour demander à la foule, évidemment conquise à sa cause, de s'époumoner encore plus qu'elle ne le faisait.

Puis, pendant quelques secondes, le Québécois a fermé les yeux et effectué une profonde respiration pour capter toute l'énergie qu'il y avait à ce moment-là dans l'amphithéâtre. Il n'en fallait évidemment pas plus pour qu'il craque et se mettre à pleurer à chaudes larmes.

Quelques instants auparavant, Barriault venait assurément de montrer qu'il « appartient toujours à l'UFC » en réalisant un knock-out d'une rare violence contre le Brésilien Bruno Silva, samedi soir au Centre Bell, pendant la portion des duels préliminaires de l'UFC 315.

Vaincu à ses trois dernières sorties et notamment victime de knock-out au premier round à ses deux dernières, le Gatinois maintenant établi en Floride était condamné à l'emporter et à montrer qu'il fait encore partie de l'élite, puisqu'il écoulait ce soir le dernier combat de son entente le liant à la plus prestigieuse organisation d'arts martiaux mixtes de la planète.

Et c'est précisément ce que Barriault (17-9, 1 non-lieu) a accompli en arrêtant Silva (23-13) à 1:27 du 1er round pour enregistrer sa première victoire depuis celle sur Eryk Anders par décision unanime des juges à l'UFC 289 qui avait été présenté à Vancouver le 10 juin 2023.

« C'est un soulagement, sachant qu'il y avait beaucoup de choses en jeu pour moi ce soir, a déclaré Barriault en conférence de presse. Je suis très fier [car cette victoire] je l'ai faite pour moi. Je considère que je la mérite, je suis très content. Nous sommes tous capables de faire de très belles choses quand nous croyons en nous et que nous travaillons très fort.

« Je suis un gars émotif à la base et comme je l'ai mentionné, c'était un soulagement et tout ça a descendu. J'ai encore le motton en ce moment et ça va rester en dedans de moi pour un petit bout. Ce sont des émotions intenses que je viens de créer, mais je ne pouvais pas faire autrement. J'avais ce moment-là à vivre et me le suis approprié, puisque je le mérite. »

Bruyamment accueilli, le favori de la foule avait connu un début d'affrontement assez tranquille face à un adversaire qui avait également énormément de choses à prouver, Silva ayant été vaincu à ses quatre derniers combats ainsi que lors de six de ses sept précédents.

Après quelques coups de pied lancés sans grande vigueur, Barriault s'est offert une légère frayeur en se retrouvant au sol, mais est heureusement parvenu à se relever rapidement et à pousser le vétéran combattant brésilien contre le grillage de l'un des côtés de l'octogone.

Et alors que ce dernier se penchait, le Québécois a réussi à lui asséner un coup de coude droit sur le côté de la tête, puis un deuxième avant d'enchaîner avec trois coups de poing de la main droite avant que l'arbitre Luc Lefebvre n'intervienne pour mettre fin aux hostilités.

Silva est ensuite demeuré au sol, immobile, pendant de longues de minutes avant d'être évacué de la cage sur un brancard. L'équipe de diffusion de l'UFC a ensuite annoncé que les examens n'avaient pas révélé de blessures sérieuses et que le Brésilien devait obtenir son congé de l'hôpital ce soir. Informé des développements, Barriault s'est dit « soulagé ».

« Dès le premier coup de coude, j'ai senti son corps devenir mou, a raconté le Gatinois âgé de 35 ans. C'est le genre de performance que je suis capable d'offrir lorsque je me retrouve le dos au mur. J'espère être capable de signer un nouveau contrat. Je pense l'avoir mérité. »

Mais plus que tout, Barriault était surtout fier d'avoir pu offrir une victoire aux membres de sa famille, qui étaient tous réunis ce soir à Montréal pour la première fois très longtemps.

« Ma mère d'amour, a-t-il lâché avant d'échapper un sanglot. C'est toujours très dur sur le cœur d'une mère de voir son enfant combattre. Elle était là ce soir. Mon père, dont elle est séparée, et mon frère que je ne vois pas souvent également. C'était un scénario parfait. »