La carte de la soirée

Tony Ferguson croit qu’il est la raison principale qui explique pourquoi l’UFC a pu reprendre ses opérations aussi rapidement en 2020 en temps de pandémie, et il croit que tout le monde en a tiré profit, sauf lui.

Ferguson (25-4) affrontera Charles Oliveira (29-8) à l’UFC 256 samedi, soit sa première apparition dans la cage depuis qu’il s’est fait malmener par Justin Gaethje pendant cinq rounds le 9 mai. L’UFC 249 marquait le retour de l’organisation huit semaines après qu’elle ait dû annuler des galas. Cette relance s’est faite alors que la NBA, la NFL, la MLB, la NCAA et cie soient sur pause.

Ferguson devait d’abord se mesurer à Khabib Nurmagomedov pour le titre des légers à l’UFC 249 en avril, mais la pandémie a contrecarré ses plans. Plutôt que d’attendre que ce lucratif combat puisse se faire à une date ultérieure, Ferguson a accepté d’affronter un nouvel adversaire en Gaethje.

Même si leur duel a été annulé une première fois, Ferguson a procédé à sa coupe de poids comme prévu à la date initiale et il a publié sa séance de pesée personnelle sur son compte Instagram pour que les gens puissent le suivre. Plusieurs personnes dans le monde des arts martiaux étaient sceptiques et certains ont même ridiculisé cette approche.

Le duel a finalement été reporté quelques semaines plus tard. Sa séquence de 12 victoires consécutives a éventuellement pris fin contre Gaethje, qui lui a plus tard perdu par soumission au deuxième round contre Khabib le 24 octobre.

Qu’est-ce que Ferguson a-t-il retiré de cette expérience et des mauvais commentaires à son endroit à cause de sa prestation? Il dit que samedi, quand il affrontera Oliveira, il se battra 100 % pour soi-même cette fois.

« Je me suis dit que je n’allais plus jamais accorder d’importance à ces personnes toxiques, qu’ils aillent se faire voir », a-t-il déclaré à ESPN.

« Tu sauves le monde et tu t'attends à une médaille? Nah. Tu n’obtiens aucune reconnaissance. Ce n’était pas assez bien... »

Peut-être que cette mentalité « me against the world » est ce qu’il fallait à Ferguson. Il est vrai que les gens ne trouvent pas qu’il a bien paru à sa dernière sortie, plusieurs se demandent même s’il peut revenir à ce qu’il était avant.

Nurmagomedov est allé jusqu’à dire que Ferguson est fini : « Quand tu subis des dommages de la sorte, tu ne peux plus jamais être le même. Jamais. Même si tu t’appelles Tony Ferguson ».

Le commentateur Jon Anik a dit pendant le combat : « combien de coups un humain peut-il bien encaisser? »

L’analyste d’ESPN et ex-combattant Chael Sonnen n’est pas allé aussi loin en disant que Ferguson devrait se retirer après le combat, mais il a admis que c’était une option à considérer.

Ferguson revient de sa première défaite seulement en huit ans, mais il aura 37 ans en février. Le dommage qu’il a subi il y a sept mois, combiné à une opération majeure au genou en 2018 sont sources d’inquiétudes. Bien qu’il ait signé 12 victoires de suite entre 2013 et 2020, il n’a jamais eu l’occasion de se battre en championnat après de multiples tentatives infructueuses pour diverses raisons.

Il dit ne plus s’en faire avec la possibilité d’un combat de championnat. Il dit que le tapis lui a glissé sous les pieds trop souvent, alors il ne veut plus courir après ça.

Que ce soit vrai ou non, la réalité est que la victoire est cruciale samedi pour que ce championnat puisse se concrétiser. Le temps file. Et dans une division relevée où le champion a annoncé sa retraite mais qu’il détient toujours la ceinture, les temps sont incertains.

Pour la première fois depuis plusieurs années, on a des doutes sur la légitimité de Ferguson comme aspirant à la ceinture.

Si son combat à l’UFC 249 a sauvé le milieu sportif, eh bien on peut dire que son combat à l’UFC 256 pourrait sauver sa carrière.