LAS VEGAS – Eddie Alvarez a détrôné Rafael Dos Anjos pour devenir le nouveau champion des poids légers de l’UFC, jeudi au MGM Grand Garden Arena de Las Vegas.

Alvarez a coupé le courant dans les jambes du Brésilien avec une solide droite en début de premier round, s’affairant ensuite à découper en pièces celui qui détenait la ceinture qu’il convoitait.

L’arbitre Herb Dean a donné toutes les chances au monde à Dos Anjos de survivre à l’assaut et de défendre sa possession, mais a finalement mis fin au massacre à 3:49 du premier round.

« On l’appelle le "crochet de la droite de l’Anaconda", a dévoilé Alvarez au sujet du coup qui a signalé le début de la fin. Quand j’ai vu que je l’avais ébranlé, je ne voulais plus le lâcher et lui laisser la chance de récupérer. On ne peut pas donner une deuxième chance à un gars comme Rafael. »

« Je viens de revoir le coup. J’avais pourtant gardé mes mains hautes quand je me suis fait surprendre, s’expliquait mal Dos Anjos. Je n’ai pas d’excuse, j’étais dans la meilleure forme de ma vie. Je rends tout le crédit à Eddie. »

Indigne aspirant pour certains – ses deux seules victoires à l’UFC avaient été le résultat de décisions partagées des juges –, Alvarez a mis la main sur la couronne de sa division seulement deux ans après avoir accepté l’offre de contrat de l’organisation.

La position au sommet est familière pour Alvarez (28-4), qui était le champion des légers de Bellator avant de passer chez le concurrent.

« Ça a toujours été un marathon pour moi, pas un sprint. Tout le monde me demandait quand j’allais accéder à l’UFC. Mais je me disais que si je travaillais fort, le reste viendrait », a réfléchi Alvarez.

Fort d’une impressionnante séquence de cinq victoires, Dos Anjos (24-8) tentait de défendre pour la deuxième fois le titre qu’il avait ravi à Anthony Pettis en mars 2015.

RDA n’avait pas perdu depuis son échec contre Khabib Nurmagomedov il y a deux ans. Même s’il n’a combattu qu’une fois depuis, le Russe est aujourd’hui pressenti pour être le premier défi d’Alvarez. Le nom de Conor McGregor a également fait son apparition sur la Twittosphère en fin de soirée jeudi.

« Je crois que le meilleur combattant dans la division des légers est de loin Rafael Dos Anjos, a répondu Alvarez. Il s’est fait surprendre ce soir, mais j’aurais facilement pu connaître le même sort. Il est le meilleur, et avant lui, j’ai affronté Pettis et Melendez. Ces gars-là sont les plus durs de ma division. Alors si Dana veut me donner un combat facile contre McGregor, je le prendrai volontiers. »

Dos Anjos s’est quant à lui dit ouvert à la possibilité d’obtenir une revanche contre Nurmagomedov.

Nelson ralentit Lewis, mais ne peut l’arrêter

Les poings de Derrick Lewis ont fait connaissance avec la mâchoire de Roy Nelson, jeudi. La légendaire armure buccale de « Big Country » a tenu le coup, mais n’a pu retenir à la gare le train de l’un des beaux projets de la division des poids lourds.

Après avoir déchargé tout ce qu’il avait sur la gueule de l’obèse encaisseur, Lewis, qui avait remporté ses trois combats précédents par K.-O., a dû se satisfaire d’une victoire par décision partagée qu’il a acceptée avec des sentiments mitigés.

Lewis n’a ménagé aucun effort pour coucher Nelson au premier round, mais le crâne du quarantenaire, qui n’en était pas à sa première séance de torture, a encore une fois tenu le coup.

Rattrapé par la fatigue au deuxième round, Lewis a commencé à subir les amenées au sol de Nelson, qui pensait bien que la stratégie lui sourirait jusqu’à ce que Lewis trouve l’énergie pour ouvrir la machine une dernière fois dans la dernière portion du troisième et dernier round.

Deux juges ont vu la « Black Beast » gagnant par un score de 29-28. Lewis montre désormais une fiche de 7-2 à l’UFC.

« Je veux une revanche contre Roy Nelson, a comiquement exigé Lewis après sa victoire. Remettons ça. »

Nelson a subi une sixième défaite à ses huit dernières sorties.

Un digne remplaçant de Nordine Taleb

Contre une recrue qui n’avait eu qu’un mois pour se préparer à son baptême, Alan Jouban en a eu plein les bras. Une performance inspirante n’a toutefois pas permis à Belal Muhammad de causer la surprise contre le vétéran.

Muhammad, qui a obtenu son billet pour l’UFC après le forfait du Montréalais Nordine Taleb le mois dernier, a survécu aux frappes puissantes et précises de Jouban dans les deux premiers rounds, puis est passé à l’attaque sans retenue au troisième. L’ancien champion des mi-moyens de l’organisation Titan FC a tout donné pour achever Jouban dans les cinq dernières minutes, mais a finalement dû laisser son destin entre les mains des juges.

Les trois observateurs mandatés pour noter le combat ont donné l’avantage à Jouban, qui a maintenant remporté cinq de ses sept combats à l’UFC.

Les deux guerriers ont mérité le bonus remis aux artisans du combat de la soirée.

Duffy l’emporte en 25 secondes

Le Montréalais d’adoption Joe Duffy a lancé la carte principale avec fracas en se débarrassant du Canadien Mitch Clarke en seulement 25 secondes. L’Irlandais de 28 ans, qui a élu domicile au Tristar Gym, a ébranlé son rival avec le premier coup en puissance qu’il a lancé, puis s’est précipité pour terminer le travail avec un étranglement arrière.

Vaincu par Dustin Poirier à sa dernière sortie, Duffy (15-2) est revenu sur le droit chemin en décrochant sa troisième victoire au premier round depuis son arrivée à l’UFC.

« Ce n’est jamais facile de se battre dans l’octogone, même si ça ne dure que 25 secondes, a dit Duffy. Je me suis défoncé au gym depuis mon dernier combat et le travail a rapporté. Il y avait beaucoup d’effort derrière ces 25 secondes. »

Clarke (11-4) a subi un deuxième revers consécutif.

Les résultats de la soirée :