RDS2 er RDS.ca va présenter la carte préliminaire de l'UFC 228 : Woodley-Till à compter de 20 h.

Valentina « Bullet » Shevchenko arbore un tatouage de pistolet au niveau de la hanche. Il s’agit d’un Glock 19, à l’encre noire, aux côtés de trois projectiles.

« Trois balles, trois lettres », a détaillé Shevchenko dans une entrevue téléphonique avec ESPN.

Les lettres auxquelles l’athlète de 30 ans fait référence, si vous ne l’aviez pas encore deviné, sont « MMA ». Le 8 septembre, lors de l'UFC 228, Shevchenko grimpera dans l’octogone pour défier la championne des poids mouches Nicco Montaño. À 15-3, Shevchenko est une puissance dans la cage, mais elle n’a jamais pu mettre le grappin sur une ceinture. Deux de ses défaites sont venues aux mains de la championne poids coq Amanda Nunes par une faible marge. Passer chez les mouches lui offre une autre opportunité d’être enfin consacrée et de possiblement régner pendant longtemps dans la division.

Shevchenko n’a combattu qu’une seule fois dans cette catégorie, l’emportant par soumission au deuxième round contre Priscila Cachoeira en février dernier. Cette division est nouvelle. Montaño avait empoché le titre le 1er décembre 2017 lors de la finale de la saison de L’Ultime Combattant 26. Ce combat à venir sera donc sa première défense de titre. Si Shevchenko s’impose comme elle le veut, son règne aura été de courte durée. 

« Le 8 septembre, je vais exploser », prévoit Shevchenko.

Elle a raison d’être confiante. Outre ses deux défaites contre Nunes, la dernière personne à l’avoir battue est Liz Carmouche en 2010, cinq ans avec son premier combat dans l’UFC. Elle est l’une des meilleures au monde en muay thaï et a prouvé qu’elle peut gagner de toutes sortes de manières, elle qui a cumulé sept victoires par soumission, quatre par K.-O. et quatre par décision.

« Mon style, c'est les arts martiaux mixtes. Je ne me tiens pas que debout ou au sol à faire du ground and pound, c’est un mélange de tout. J’ai 26 ans d’expérience de combat et c’est ce qui fonctionne pour moi. »

Née à Bishek, au Kirghizistan, Shevchenko a commencé à étudier les arts martiaux à l’âge de cinq ans, sous la tutelle de sa mère, qui était elle-même une spécialiste dans ce domaine. Elle a amorcé des cours de taekwondo en compagnie de sa sœur Antonina et est éventuellement devenue championne du monde en muay thaï. Antonina a de son côté obtenu un contrat dans l’UFC à la suite de sa victoire dans la Contender Series en juin.

« Je pense que ma mère est fière de nous », estime Shevchenko.

Shevchenko s’est fait tatouer un Glock en 2014, mais a mérité son actuel surnom bien avant. C’est après son premier combat de muay thaï que son entraîneur de longue date Pavel Fedotov l’a surnommée « Bullet » en raison de sa rapidité. Elle a déjà passé le K.-O. à une fille de 22 ans… alors qu’elle avait seulement 12 ans. C’est à ce moment qu’elle a réalisé que se battre serait son plan de carrière.

« Avant ça, j’étais trop jeune pour comprendre, je faisais juste ce que ma mère me disait », se rappelle Shevchenko.

Faire honneur à l’endroit d’où elle vient est important pour Shevchenko. Elle entre dans l’arène sur la même chanson folk de l’Europe de l’Est chaque combat, et après chaque victoire, elle effectue une dance traditionnelle provenant de sa terre natale. Elle marque son corps avec de l’encre pour rendre hommage à ceux qui l’ont aidé à évoluer, incluant Fedotov.

« Il y a beaucoup de signification dans les symboles que je grave sur ma peau et qui s’y trouveront pour le reste de mes jours », dit-elle.

Pour elle, les arts martiaux mixtes, ce n’est pas juste un passe-temps. C’est une affaire de famille et de discipline.

« Je fais ce que j’aime. Les arts martiaux mixtes, c’est tout pour moi. C’est ma vie, ma philosophie, ça représente comment je pense, qui je suis. »

Ce que souhaite maintenant Shevchenko, c’est devenir championne. Elle veut sentir la ceinture autour de sa taille. Ce n’est pas qu’une façon de démontrer qu’elle est la meilleure, une victoire samedi serait la consécration de 25 ans de dur labeur.

« Je suis dans les arts martiaux depuis tant d’années. En tenant la ceinture de l’UFC entre mes mains, au sommet de la plus grande organisation au monde, ces années seront récompensées. »