Une conférence courue, mais un gala boudé?
Ils devaient déjà être environ deux ou trois cents à s'être attroupés devant l'entrée principale du Centre Bell, un tout petit peu moins d'une heure avant l'ouverture des portes.
Au moment où ils ont eu accès à l'amphithéâtre, leur nombre avait facilement doublé – si ce n'est pas triplé – et ils bloquaient alors l'accès à l'avenue des Canadiens-de-Montréal.
Presque exclusivement de jeunes hommes dans la vingtaine ainsi que la trentaine venus assister à la conférence de presse de l'UFC 315 qui sera présenté samedi soir à Montréal.
Une première visite en dix ans dans la métropole pour la plus prestigieuse organisation d'arts martiaux mixtes de la planète, qui aura à l'affiche deux combats de championnat : un des poids mi-moyens chez les hommes et un autre des poids mouches chez les femmes.
Rapidement, ces nombreux amateurs sont venus s'entasser dans les gradins, boissons alcoolisées et maïs soufflé à la main, pour encourager, mais également conspuer les dix combattants et combattantes qui disputeront les cinq combats principaux de l'événement.
À tour de rôle, ils ont été présentés à la foule, qui a eu énormément d'affection pour les ex-champions Alexa Grasso et José Aldo. Le légendaire combattant brésilien a même semblé être plus applaudi que son adversaire, le héros local Aiemann Zahabi. Pourtant, ce dernier avait précédemment fait une entrée remarquée avec son veston bleu particulièrement chic à l'intérieur duquel il y avait un drapeau canadien cousu. Mais ce n'était que partie remise.
À la croisée des chemins entre The Jerry Springer Show et ces nombreux talk-shows de fin de soirée où les questions sont aussi complaisantes qu'insipides, chacun des belligérants a eu l'occasion de s'exprimer et de donner des réponses qui ne passeront pas à l'histoire.
« C'est un gros honneur pour moi de me battre contre une légende comme Aldo. Et c'est un gros moment historique pour moi de me battre ici à Montréal au Centre Bell », a mentionné Zahabi après avoir précédemment demandé – et obtenu – la permission au président de l'UFC Dana White de s'adresser aux partisans présents dans la langue de Georges St-Pierre.
« Je sais qu'Aldo est un peu déçu de sa dernière performance, et c'est une bonne chose, car mon frère Firas et moi, nous nous sommes préparés pour le meilleur Aldo possible », a ajouté Zahabi avant de répéter précisément les mêmes propos dans la langue des affaires.
Tout le monde lui a éventuellement bien rendu en étonnant spontanément le fameux « Olé, olé, olé » lorsqu'il s'est retrouvé devant Aldo pour le face-à-face. Ces quelques secondes ont assurément été – de loin – le moment le plus galvanisant de cette conférence de presse.
À l'autre bout du spectre, Belal Muhammad et Jack Della Maddalena ne se sont pas invités à faire le tour des boîtes de nuit montréalaises ce soir – une idée qui aurait été particulièrement saugrenue à la veille de la pesée –, le champion des mi-moyens suggérant premièrement l'aspirant australien « aurait besoin de l'arbitre pour le sauver samedi soir ».
Ce à quoi Della Maddalena a immédiatement répondu qu'« il serait embarrassant de se faire arrêter par Muhammad, étant donné qu'il n'a jamais vraiment arrêté personne » et qu'il n'a donc pas à s'inquiéter. Des propos enterrés par les fidèles des deux clans, qui auraient exactement réagi de la manière si nous leur avions demandé si le but d'Alain Côté était bon.
Il faut dire que White s'était auparavant assuré de pimenter la rencontre entre les deux hommes en annonçant que Della Maddalena affronterait ensuite la première défense de son titre contre Islam Makhachev, en septembre en Australie, s'il est déclaré vainqueur samedi.
Muhammad et Della Maddalena ont finalement dû être séparés pendant leur face-à-face après que le deuxième eut présenté son poing droit au premier qui l'a ensuite repoussé. Et dans un geste particulièrement édifient, l'Américain a réalisé inutilement le tranche-gorge.
C'est sur cette note un peu bizarre que s'est terminée cette conférence de presse, mais tous les amateurs semblaient y avoir trouvé leur compte. Reste à voir si cet engouement sera palpable le soir du gala, puisque de nombreux billets n'ont pas encore trouvé preneurs.
Dans sa chronique au 5 à 7, l'ancien combattant de l'UFC Olivier Aubin-Mercier a parlé de « catastrophe », une information qui a été confirmée par une source au fait de la situation à RDS.ca. Les prix excessivement élevés des billets ont été évoqués, les plus « abordables » encore disponibles dans les « rouges » se détaillant à partir de 400 $. Les plus aventureux qui voudraient se retrouver au parterre devront de leur côté débourser un « maigre » 1000 $.