MONTRÉAL (PC) - Patrick Carpentier jure qu'il ne regrette pas sa décision d'avoir opté pour la série IRL cette saison même s'il en arrache au volant d'une voiture peu performante.

N'empêche, même s'il n'ose pas l'avouer, que son coeur a balancé quand Carl Haas, le propriétaire de l'équipe Newman-Haas de la série rivale Champ Car, lui a proposé cette semaine de remplacer le Brésilien Bruno Junqueira, victime d'une sérieuse blessure au dos la semaine dernière dans le cadre des 500 Milles d'Indianapolis.

"Carl Haas m'offrait une entente intéressante pour terminer la saison en Champ Car, a révélé Carpentier, samedi après-midi, de passage à Montréal dans le cadre d'une activité promotionnelle. Mais Eddie — Cheever, son patron chez Cheever Racing — a tranché et a dit non."

Mais quelle aurait été sa décision s'il avait eu le choix ?

"J'ai choisi l'IRL parce que j'aime courir sur les ovales, a-t-il répliqué après un moment d'hésitation. En acceptant l'offre de Cheever Racing, j'ai aussi pris l'engagement d'aider l'équipe à progresser. Ce n'aurait pas été correct de ma part de les laisser tomber après seulement cinq courses."

À 33 ans, il ne fait aucun doute que Carpentier aurait bien aimé se retrouver au sein d'une équipe de premier plan comme Newman-Haas. D'autant plus que Oriol Servia, le remplaçant de Junqueira, est monté sur la troisième marche du podium, samedi, sur l'ovale de Milwaukee.

Patience

Sous contrat pour la saison en cours avec l'équipe Cheever, Carpentier est aussi lié au groupe Mecachrome jusqu'en 2006. Mecachrome, qui crée, construit et assemble notamment des pièces automobiles, défraie son salaire estimé à 800 000 de dollars américains. Il espère être fixé sur l'identité de l'équipe pour laquelle il s'alignera l'année prochaine d'ici septembre. Des rumeurs l'envoient dans la série NASCAR l'an prochain.

Dans l'immédiat, Carpentier espère qu'on parviendra à améliorer sa voiture au fil de la saison.

"Le moteur Toyota manque cruellement de puissance et il nous faut aussi améliorer le châssis, constate-t-il. Dans quatre des cinq courses déjà disputées, je roulais à fond mais la voiture ne peut aller plus vite. Il me faut travailler avec l'équipe pour l'améliorer."

Dans les circonstances, il prend son mal en patience. Son ami et ex-coéquipier Paul Tracy, qui poursuit sa carrière en Champ Car au sein de l'écurie Forsythe, a dit cette semaine qu'il craint pour la sécurité du Québécois car on est parfois tenté de pousser la voiture au-delà de ses limites quand la voiture n'est pas assez compétitive.

"Je suis conscient des dangers sur les ovales, a répliqué Carpentier. Je suis un vétéran et je sais qu'il ne sert à rien de perdre la tête quand ça va mal. Il faut garder sa concentration."

Contraint à l'abandon dimanche dernier sur le mythique ovale d'Indianapolis, Carpentier n'en a pas moins apprécié son expérience.

"Je n'avais jamais vu autant de monde au même endroit pour un quelconque événement sportif, a-t-il confié. C'est incroyable de courir sur cette piste. Si seulement ma voiture avait été plus compétitive."

Au sujet de Danica Patrick, la nouvelle coqueluche de la course automobile après sa quatrième position à Indianapolis, Carpentier constate que la série IRL gagne en popularité grâce à sa présence.

"L'audience pour les 500 Milles d'Indianapolis a été en hausse de 40 pour cent. Elle a fait la "une" de Sport Illustrated. Elle contribue beaucoup à populariser la série. Mais il ne faut pas oublier que c'est Dan Wheldon qui a remporté trois des cinq premières épreuves de la saison, incluant les 500 Milles d'Indianapolis."