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RÉSULTATS

Ferrari remporte la 93e édition des 24 Heures du Mans

Yifei Ye, Robert Kubica et Phil Hanson Yifei Ye, Robert Kubica et Phil Hanson. - PC
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LE MANS, France – La Ferrari « semi-privée » no 83, aux mains notamment de l'ancien pilote de F1 polonais Robert Kubica, a remporté dimanche les 24 Heures du Mans, offrant à la marque italienne un fabuleux triplé, après ses succès en 2023 et 2024.

Cette victoire cache aussi des premières historiques : Yifei Ye, le coéquipier de Kubica et du Britannique Phil Hanson, devient le premier Chinois à s'imposer dans la plus prestigieuse course d'endurance automobile de la planète. Kubica devient pour sa part le premier Polonais.

« Mon rêve était de gagner Le Mans », a savouré Yifei Ye dans un français quasi-parfait. Et pour cause : le Chinois est arrivé au Mans à l'âge de 14 ans « pour pouvoir devenir pilote professionnel », a-t-il expliqué.

La Ferrari no 83 devance la Porsche officielle no 6 et les deux Ferrari d'usine, la no 51 vainqueure en 2023, et la no 50 victorieuse l'an dernier. Les deux Toyota, qui partaient également favorites, terminent sixième et seizième.

Il s'en est fallu de peu pour que l'écurie au Cheval cabré ne s'offre un triplé sur la ligne d'arrivée, ce qu'elle avait fait deux fois en 1961 et 1965. Elle en a été privée par le talent des pilotes de la Porsche, dont le Français Kévin Estre, qui ont arraché la deuxième place à deux heures de l'arrivée.

Glamour

Ce succès de la marque la plus glamour du sport automobile contribuera aussi à asseoir la réputation grandissante du championnat du monde. Délaissé par les grandes écuries dans les années 2010, outrageusement dominé par Toyota qui n'avait pas de concurrent à sa hauteur, le WEC s'est réinventé en 2021 en lançant la catégorie des « Hypercars ».

Des prototypes magnifiques, mais au budget plus abordable pour les grands constructeurs que les anciennes LMP1, et un règlement parfois controversé, conçu pour favoriser le spectacle : une « balance de performance » qui permet aux organisateurs d'équilibrer les performances des voitures, en imposant des handicaps de poids et/ou de puissance aux plus véloces d'entre elles.

L'idée a séduit puisque 21 « Hypercars » étaient cette année au Mans, représentant au total huit marques prestigieuses.

Dimanche, pour la première fois de l'histoire du Mans, les quatre premiers étaient séparés à l'arrivée par moins de 30 secondes.

La course s'est jouée en plusieurs actes. Après une première bagarre entre grandes équipes dans les quatre premières heures, Ferrari a pris le contrôle des opérations. Samedi soir, les trois bolides de l'écurie italienne se sont portés en tête et, après être sortis gagnants d'une longue nuit de bagarre, ils pouvaient même, à trois heures de l'arrivée, espérer truster les trois premières places.

Estre fait le show

Mais les pilotes de la Porsche no 6 ont sorti le grand jeu. La veille déjà, le Français Kévin Estre avait fait le show en remontant de la 21e place sur la grille à la quatrième, en tout juste 1 h 15. Et pendant la nuit, la no 6 avait constamment titillé les Ferrari.

En début d'après-midi, après un relais tonitruant du Belge Laurens Vanthoor pour recoller aux Ferrari, l'Australien Matt Campbell s'est emparé de la troisième place. Kévin Estre a arraché la deuxième, éjectant du podium l'équipage de la Ferrari no 50, vainqueur l'an dernier.

« C'était une course pour nous », a déclaré Estre à la presse. « Nous n'avons pas fait d'erreurs, la voiture a bien fonctionné, aucune pénalité, rien (...), nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli, mais il y a vraiment beaucoup de frustration et de déception », a-t-il encore reconnu.

Derrière, Cadillac a fait honneur à sa position de tête obtenue en qualification, plaçant une voiture en 5e position. Alpine en revanche, qui ambitionnait de se mêler à la bagarre, n'a pas tenu le rythme. Les deux voitures au A fléché terminent à deux et trois tours du vainqueur.

Pour Peugeot enfin, pas de miracle. La marque française au Lion termine aux 11e et 17e places, au niveau où elle a été toute la saison en WEC.

Par ailleurs, l'ancien roi du MotoGP Valentino Rossi, qui participait à ses deuxièmes 24 Heures du Mans en catégorie LMGT3 (voitures issues de la série), a été contraint à l'abandon pour la deuxième fois en deux ans.

Classement final de la 93e édition des 24 Heures du Mans :

1. Ferrari no 83 / Robert Kubica - Philip Hanson - Yifei Ye (POL-GBR-CHN)   387 tours

2. Porsche no 6 / Kévin Estre - Matt Campbell - Laurens Vanthoor (FRA-AUS-BEL)  à 14,084 sec

3. Ferrari no 51 / Alessandro Pier Guidi - James Calado - Antonio Giovinazzi (ITA-GBR-ITA) 28,487

4. Ferrari no 50 / Antonio Fuoco - Miguel Molina - Nicklas Nielsen (ITA-ESP-DEN)  29,666

5. Cadillac no 12 / Will Stevens - Norman Nato - Alex Lynn (GBR-FRA-GBR)  2 min 18,639 sec

6. Toyota no 7 / Mike Conway - Kamui Kobayashi - Nyck de Vries (GBR-JPN-NED)  à 1 tour

7. Porsche no 5 / Julien Andlauer - Michael Christensen - Mathieu Jaminet (FRA-DEN-FRA) à 1 t.

8. Cadillac no 38 / Earl Bamber - Sébastien Bourdais - Jenson Button (NZL-FRA-GBR) à 1 t.

9. Porsche no 4 / Pascal Wehrlein - Felipe Nasr - Nick Tandy (GER-BRA-GBR) à 1 t.

10. Alpine no 35 / Paul-Loup Chatin - Ferdinand Habsburg-Lothringen - Charles Milesi (FRA-AUT-FRA) à 2 t.