MONTREAL - Si le promoteur du Grand Prix du Canada, Normand Legault, assure que la Formule 1 sera de retour à Montréal dès l'an prochain, le ministre des Finances Raymond Bachand et le maire de Montréal Gérald Tremblay trouvent pour leur part l'annonce prématurée.

M. Legault a fait parvenir un communiqué, lundi, indiquant qu'il avait réglé le différend commercial qui l'opposait au grand patron de la Formule 1, Bernie Ecclestone. Par la même occasion, il a affirmé que l'épreuve montréalaise reviendrait au calendrier de la F1.

Mais le ministre Bachand, responsable de ce dossier pour le gouvernement du Québec, interrogé à ce sujet en fin d'après-midi lundi, a dit juger prématurée l'annonce de M. Legault. Il a bien précisé que rien n'était encore signé.

Le ministre, aussi responsable de la région de Montréal, dit toutefois demeurer "confiant".

"Je suis heureux que M. Legault ait réglé ses affaires, ses chicanes avec M. Ecclestone, parce que c'était majeur, et on espérait que ça se règle. Nous, avec M. Ecclestone, ça va bien, les négociations sont à toutes fins pratiques terminées, mais il n'y a rien de signé à l'heure où on se parle", a dit le ministre Bachand.

Dans la même veine, le maire Tremblay a indiqué que le dossier du retour de la Formule 1 à Montréal n'était pas encore ficelé, "au contraire".

"En ce qui concerne le Grand Prix, ce n'est pas finalisé du tout, au contraire. On a présentement des discussions encore, des négociations avec Bernie Ecclestone. Il faut s'assurer, dans un premier temps, qu'on ait le plateau complet, qu'on ait notre date dans les deux premières semaines de juin et que ça respecte la capacité de payer des contribuables", a insisté le maire Tremblay.

Il s'est néanmoins dit "optimiste" pour la suite des choses. "On espère au cours des prochaines semaines, ou peut-être avant, finaliser le dossier, qui est dans le meilleur intérêt de Montréal", a-t-il dit.

M. Legault, qui ne souhaite plus être impliqué dans l'organisation des prochains Grand Prix à Montréal, avait soutenu que l'annonce du retour de l'événement serait faite `prochainement'.

M. Ecclestone avait justifié le retrait de l'épreuve montréalaise par des dettes impayées depuis trois ans, une version qui était toutefois contestée par le promoteur montréalais.

M. Legault n'a pas révélé les détails du règlement ni précisé s'il avait versé un montant à la Formula One Administration, l'organisme que dirige M. Ecclestone.

À la fin du mois d'août dernier, M. Ecclestone avait déjà présenté aux patrons des équipes de F1 une version préliminaire du calendrier 2010 à laquelle figurait le nom de Montréal.

''Je suis très heureux du dénouement de ce dossier, et il me satisfait pleinement, a déclaré Legault. J'ai toujours été persuadé de pouvoir résoudre ce différend, compte tenu de la profonde compréhension que j'ai du dossier de la F1 au Canada. Et je suis d'autant plus satisfait qu'il sera aussi annoncé, prochainement, que le Grand Prix du Canada reviendra au calendrier de la FIA, et ce, dès 2010."

"Je n'ai jamais douté que l'épreuve canadienne retrouverait sa place sur le calendrier de la FIA, poursuit Legault, et mes discussions avec la direction de la F1 me permettaient de croire au retour prochain de l'événement. Cette étape est importante non seulement pour la Formule 1, mais aussi pour les équipes, les constructeurs et leurs commanditaires. Je suis aussi ravi pour les nombreux amateurs, car le Grand Prix du Canada compte sur de vrais fans de Formule 1 qui savent apprécier ce spectacle et cette compétition à leur juste valeur."

Legault a toutefois précisé qu'il ne serait pas impliqué à titre de promoteur local de l'événement.

"J'ai déjà annoncé l'automne dernier que je ne souhaitais plus jouer ce rôle, compte tenu du modèle économique qui prévaut actuellement en Formule 1 et qui rend dorénavant impossible la présentation d'un tel événement sur la seule base d'investissements privés, sans aide gouvernementale. Ayant déjà expliqué que je ne souhaitais pas solliciter l'appui des gouvernements afin de pouvoir rencontrer les exigences financières de la FOA, il devenait pour moi impensable de continuer à remplir le rôle de promoteur."

"Mais j'estime que, compte tenu de la valeur de cet événement pour notre économie locale, il est important qu'il soit de retour, et je souhaite le meilleur des succès à ceux qui choisiront de continuer le travail que j'ai accompli au cours de ces années."