À l’image de l’an dernier, la course au titre de champion du monde s’annonçait palpitante jusqu’à la toute fin, mais finalement, le brio de Lewis Hamilton et les déboires de Sebastian Vettel et Ferrari font en sorte que la lutte n’est pas celle espérée. Lewis Hamilton pourrait être sacré champion dès cette fin de semaine aux États-Unis, et si ce n’est pas le cas, avouons que ce serait un petit miracle que Vettel garde espoir jusqu’au dernier Grand Prix, à Abou Dhabi.

Sauf qu’il reste quand même beaucoup de luttes à régler derrière qui vont certainement garder l’intérêt des amateurs jusqu’à la toute fin. Avec quatre Grands Prix à faire, n’allez pas croire que les batailles sont terminées, certains jouent gros d’ici la fin novembre.

Il y a bien sûr la bataille toute finlandaise entre Valtteri Bottas et Kimi Räikkönen pour la troisième place au classement. Les pilotes numéro deux de Mercedes et Ferrari sont séparés par seulement 11 points au classement, Bottas ayant l’avantage jusqu’à présent. Aucun de ces deux pilotes n’a de victoire cette saison. Est-ce que cela pourrait changer d’ici la fin de l’année, une fois que la bataille entre leur coéquipier sera officiellement et mathématiquement terminée?

Toutefois, la vraie bataille qui s’annonce enlevante d’ici le dernier tour de la saison, c’est celle de la 7e place au classement. À première vue, cela peut paraître un peu absurde de suivre avec autant d’intérêt la lutte pour la 7e place, mais c’est pourtant une position très convoitée depuis plusieurs années. En effet, le pilote qui termine à ce rang peut se vanter d’être « le meilleur des autres », celui qui a le mieux tiré son épingle du jeu derrière les six pilotes des trois grandes équipes de pointe, soit Mercedes, Ferrari et Red Bull.

Avant le Grand Prix des États-Unis, seulement quatre points séparent cinq pilotes entre la 7e et la 11e place! Dans l’ordre, on retrouve, Sergio Perez, Kevin Magnussen, Nico Hulkenberg, Fernando Alonso, et Esteban Ocon.

En fait, les trois premiers de cette liste sont présentement à égalité avec 53 points. Perez possède toutefois le bris d’égalité grâce à son podium récolté lors du Grand Prix d’Azerbaïdjan. D’ailleurs, c’est le Mexicain qui semble se trouver en meilleure position pour battre ses rivaux. Ce dernier a terminé septième au classement lors des deux dernières saisons. Surtout, après un début de saison un peu lent, Force India connaît de bons moments... notamment depuis le rachat de l’équipe par le consortium mené par Lawrence Stroll. Sous l’ère Racing Point, soit depuis le Grand Prix de Belgique, les deux pilotes de l’équipe ont inscrit des points à chacune des courses, sauf à Singapour... puisqu’ils s’étaient accrochés ensemble dès le départ.

La bonne forme des panthères roses place aussi Esteban Ocon en bonne position, malgré son léger retard de quatre points. Le Français pourrait-il passer de la 11e à la 7e place en seulement quatre Grands Prix? C’est loin d’être impossible. Et quel message cela enverrait-il! Ocon, toujours sans volant pour l’an prochain, voudra certainement prouver que certaines équipes ont fait une erreur en l’écartant. Il a la possibilité de laisser une forte impression avant de, peut-être, se tourner vers une année sabbatique en tant que pilote d’essai.

Kevin Magnussen n’est pas à prendre à la légère non plus, surtout que Haas voudra certainement faire forte impression à domicile cette fin de semaine. Toute l’année, la voiture Haas a été compétitive et Magnussen a fait du bon travail. Cette septième place serait très certainement méritée, tant pour le pilote que pour l’équipe. Il faudra toutefois rapidement retrouver le rythme chez Magnussen, qui a connu des courses difficiles dernièrement, lui qui a abandonné au Japon et terminé 16e et 18e en Italie et à Singapour.

C’est aussi le cas chez Renault et Nico Hulkenberg. L’écurie aimerait bien garder la 4e place au championnat des constructeurs, mais c’est difficile pour le motoriste au losange depuis quelques Grands Prix. Force India et Haas ont fait des améliorations qui ont laissé Renault sans réponse. Hulkenberg n’a amassé qu’un seul petit point à ses six derniers Grands Prix. Il faudra donc faire bien mieux lors des quatre dernières courses de la saison.

Finalement, que Fernando Alonso soit présentement dans la course pour le titre de meilleur des autres est déjà un exploit en soi, la voiture McLaren éprouvant énormément de problèmes. Ça démontre une fois de plus tout le talent de l’Espagnol, surtout que son coéquipier, Stoffel Vandoorne, figure au 16e échelon du classement. Dans le cas d’Alonso, la position qu’il occupera en fin de saison importe peu, espérons simplement qu’il pourra réussir son au revoir à la Formule 1 en beauté.

Champion en Amérique?

Évidemment, comme le titre n’est pas encore joué, c’est toujours la bataille entre Hamilton et Vettel qui va attirer le plus l’attention ce week-end à Austin, au Texas. Je le disais d’entrée de jeu, Hamilton pourra devenir champion du monde dès dimanche. Voici les différents scénarios qui pourraient permettre au Britannique de célébrer son cinquième titre mondial.

- Victoire d’Hamilton, Vettel termine 3e ou pire.
- Hamilton 2e, Vettel termine 5e ou pire.
- Hamilton 3e, Vettel termine 7e ou pire.
- Hamilton 4e, Vettel termine 8e ou pire.
- Hamilton 5e, Vettel termine 9e ou pire.
- Hamilton 6e, Vettel termine hors des points.
- Si Hamilton termine 7e ou pire, la lutte se poursuivra au Mexique.

Seulement deux pilotes ont remporté le Grand Prix des États-Unis depuis son arrivée à Austin en 2012, soit Hamilton et Vettel. Toutefois, le Britannique l’a remporté cinq fois contre seulement une pour son rival. D’ailleurs, Hamilton pourra devenir, cette fin de semaine, le deuxième pilote de l’histoire à remporter le même Grand Prix cinq fois de suite. Il égalerait ainsi le record d’Ayrton Senna, qui a remporté le Grand Prix de Monaco cinq fois entre 1989 et 1993.

Hamilton parviendra-t-il à égaler ce fait d’armes réussi par son idole il y a 25 ans? Deviendra-t-il le 3e pilote de l’histoire à remporter cinq titres mondiaux? Soyez des nôtres, samedi, pour la séance de qualifications. On vous donne rendez-vous à 16 h 45 sur les ondes de RDS2. Pour la course, dimanche, le rendez-vous est toutefois bien plus tôt, soit à 13 h 30 sur RDS.