Ce qui a marqué la saison 2017 de Formule 1, que clôt le Grand Prix d'Abou Dhabi, 20e manche, disputé dimanche sur le circuit de Yas Marina.

Mercedes et Hamilton restent au sommet

Avant Mercedes, jamais une écurie n'avait su faire perdurer sa domination au-delà d'un changement de réglementation technique de l'ampleur de celui intervenu à l'intersaison. Triple championne du monde en titre pilote et constructeur, l'équipe allemande a réussi l'exploit de conserver ses deux biens sur ce nouveau plateau de monoplaces plus larges et plus puissantes. Son pilote de pointe, le Britannique Lewis Hamilton s'est lui offert un quatrième titre mondial, le troisième avec les Flèches d'argent et le record absolu de positions de tête (72), jusque-là détenu par Michael Schumacher. Son nouveau coéquipier finlandais Valtteri Bottas, sans démériter, n'a pas non plus entièrement convaincu. Après un passage à vide en octobre, il semble avoir plutôt l'étoffe d'un no 2, présent quand Hamilton se rate, que d'un futur champion du monde.

Ferrari de retour

L'écurie la plus populaire du paddock connaissait depuis 2008 des temps difficiles mais Ferrari a enfin renversé la vapeur en 2017. On l'a compris dès le premier Grand Prix de la saison, en Australie, remporté par Sebastian Vettel devant Hamilton. En tête à la mi-saison, l'Allemand a vu ses chances de titre s'envoler à l'automne lors d'une désastreuse trilogie asiatique (Singapour, Malaisie, Japon), faite d'accrochages, de pannes et d'abandons. La Scuderia et son pilote phare peuvent toutefois espérer une revanche en 2018. La saison prochaine pourrait bien être la dernière pour le Finlandais Kimi Räikkönen, 38 ans, qui a marqué le pas, au fil de l'année, pour voir l'Australien de Red Bull Daniel Ricciardo lui griller la priorité pour la quatrième place, avec 200 points contre 193 avant la dernière course.

McLaren-Honda, divorce prématuré

Dire que 2017 a été un chemin de croix pour l'association entre McLaren et Honda, 9e sur 10 du classement, relève de l'euphémisme. La star Fernando Alonso, dégoûtée par des abandons à répétition, a ainsi préféré aller disputer les 500 miles d'Indianapolis en mai au lieu de prendre part au GP de Monaco. La fiabilité calamiteuse du moteur fourni par le fabricant japonais a fini par provoquer la fin prématurée d'une collaboration prévue pour durer jusqu'en 2023. En trois saisons, l'écurie de Woking a accumulé 800 places de pénalités sur la grille en raison de pannes moteur. Les deux parties ont complètement échoué à rééditer la période glorieuse vécue entre 1988 et 1992. L'an prochain McLaren sera équipé - de manière inédite - par Renault, et Honda, qui a hésité à quitter la F1, tentera de se refaire la cerise avec Toro Rosso.

Verstappen en demi-teinte

Longtemps malchanceux avant de démontrer tout son talent, Max Verstappen (Red Bull), 6e du classement pilotes, a vécu une saison paradoxale. Entre Bahreïn et Singapour, le prodige néerlandais de 20 ans a abandonné sept fois en douze courses, suite à quelques accrochages et surtout à des défaillances mécaniques qui épargnaient son équipier australien Daniel Ricciardo. À partir du GP de Malaisie, il a été le pilote qui a inscrit le plus de points, avec notamment deux succès. Beaucoup voient en lui le principal rival de Lewis Hamilton pour les années à venir, à commencer par le quadruple champion du monde britannique. Son écurie l'a prolongé en octobre jusqu'à fin 2020, ce qui devrait pousser Ricciardo à aller voir en 2019 si l'herbe est plus verte chez Ferrari ou Mercedes.

La promesse Ocon

Des recrues de 2017, il a été le plus convaincant. Après une demi-saison en fond de grille avec Manor, Esteban Ocon a profité à fond du passage chez Force India cet hiver. Le Français, membre de la filière Mercedes, a connu une progression constante, venant chatouiller puis surpasser son expérimenté coéquipier Sergio Pérez, quitte à s'accrocher avec lui à plusieurs reprises. À onze points au classement des pilotes, il peut même encore mathématiquement le dépasser. Seule ombre au tableau, s'il détient le record du plus grand nombre de GP sans abandon pour un débutant (27), Ocon, mis hors course par un accrochage au Brésil mi-novembre, n'ira pas chercher la plus longue série sans abandon, propriété de Nick Heidfeld (33).