SILVERSTONE, Royaume-Uni - Williams a remporté le dernier de ses neuf championnats des constructeurs il y a maintenant 21 ans, et la perspective que l'équipe britannique retrouve sa gloire d'antan semble encore très loin.

L'écurie de Formule 1 occupe la dernière place au classement cette saison avec seulement quatre points après neuf courses, en vertu de la huitième place de Lance Stroll au Grand Prix d'Azerbaïdjan. Sa dégringolade au classement se poursuit après avoir terminé neuvième, huitième et neuvième au cours des trois dernières campagnes.

« C'est crève-coeur et très décevant, a reconnu la directrice principale de l'équipe Claire Williams-Harris, vendredi, à propos du rendement de l'équipe. C'est essentiellement l'équipe de ma famille, et c'est le cas depuis maintenant quatre décennies. »

Seule Ferrari, avec 16, a gagné plus de titres des constructeurs que l'écurie fondée par le père de Williams-Harris, Frank Williams, en 1977.

L'Australien Alan Jones et l'Argentin Carlos Reutemann ont offert les premier et deuxième titres à l'équipe en 1980 et 1981. Mais c'est pendant les années 1990 que Williams a connu ses jours de gloire, à la suite des conquêtes consécutives de Damon Hill et Jacques Villeneuve en 1996 ainsi que Villeneuve et Heinz-Harald Frentzen en 1997.

Personne à cette époque ne soupçonnait la possibilité que ce serait leur dernière conquête. Ferrari a dominé pendant une décennie, suivie de Red Bull et Mercedes.

Williams-Harris, qui a pris le contrôle de l'équipe en 2013, a vu des signes encourageants pendant les saisons suivantes, bien qu'elle admette d'emblée ne pas comprendre les motifs qui expliquent la traversée du désert actuelle.

« Nous devons considérer ce moment-ci comme étant temporaire, a-t-elle mentionné. Chaque équipe, peu importe la discipline, vit des moments comme celui-ci. Personnellement, j'ai beaucoup de difficulté à accepter l'état dans lequel se trouve notre équipe présentement. »

Stroll, un ex-pilote de l'Académie Ferrari, et Sergey Sirotkin, qui a remplacé le Brésilien Felipe Massa parti à la retraite, ont connu des ennuis avec la voiture actuelle, qui est encore pire que celle de l'an dernier.

« Les équipes qui étaient plus faibles que la nôtre l'an dernier se sont soudainement retrouvées catapultées devant nous, et elles ont accompli des progrès importants pour diverses raisons », a expliqué Williams-Harris.

Elle a ajouté que les défis qui se dressent devant Williams sont plus importants maintenant, notamment en raison de la constance des mauvais résultats.

« Cette situation aura des conséquences financières. Sans compter que la bourse remise à l'équipe qui termine au 10e rang du championnat des constructeurs sera beaucoup plus petite, a dit Williams-Harris. Nous perdrons notre commanditaire principal, Martini, à la fin de la saison. Même si nous avions prévu cette éventualité et que nous pourrons trouver une solution, ce départ laissera un trou béant (dans notre financement). »

En attendant, Williams rentre dans ses terres pour participer au Grand Prix de Grande-Bretagne, à Silverstone, ce week-end.

« Ça nous a fait du bien, particulièrement à moi, de revenir ici hier (jeudi) et aujourd'hui, a évoqué Williams-Harris, qui s'est mariée avec Marc Harris en janvier. Nous voyons tous nos partisans, qui nous appuient sans cesse en dépit de ces temps difficiles... J'espère que nous pourrons faire du bon boulot pour eux ce week-end. »

À première vue, ça ne semble pas être le cas.

Le pilote Ferrari Sebastian Vettel a dominé la deuxième séance d'essais libres, vendredi, en vertu d'un chrono d'une minute et 27,552 secondes. Il a devancé dans l'ordre Lewis Hamilton par 0,187 seconde, et son coéquipier chez Mercedes Valtteri Bottas par 0,357.

Quant à Stroll, qui avait fait le 10e temps lors de la première séance d'essais en matinée, il s'est contenté du 15e chrono à 2,517 secondes de Vettel. Son coéquipier Sirotkin a fait encore pire, en finissant 16e à 2,551 secondes.

« La voiture s'est bien comportée en matinée - nous étions compétitifs -, mais ç'a été différent en après-midi, a confié Stroll. Il semble que ce soit la hausse de la température de la piste qui nous cause des ennuis, mais encore une fois, c'est le même problème pour tout le monde. Il faudra analyser les données et trouver les meilleurs réglages pour la voiture. »

Une troisième séance d'essais libres se déroulera samedi matin à Silverstone, suivie en après-midi de la séance de qualifications. Le Grand Prix de Grande-Bretagne est la troisième course en autant de semaines, une première dans l'histoire de la F1.