PARIS - Le président de Ferrari, Sergio Marchionne, a laissé entendre que l'écurie italienne pourrait quitter la Formule 1 au terme de la saison 2020, si le propriétaire depuis fin 2016, le groupe américain Liberty Media, ne modifie pas ses projets.

« Si on change le concept jusqu'au stade où il n'est plus reconnaissable, nous ne voudrons pas rester », a-t-il indiqué jeudi lors d'une conférence téléphonique de présentation des résultats.

« Nous voulons réduire les coûts, ils sont allés au-delà de la limite du possible », a ajouté celui qui est aussi l’administrateur délégué du groupe Fiat.

Le patron de la F1, Chase Carey, répète à l'envi qu'il veut faire de chaque Grand Prix un show à l'américaine, décrit comme « un petit Superbowl », et envisage l'organisation de 25 courses par saison, au lieu de 20 actuellement.

Présent à Austin lors du GP des États-Unis il y a deux semaines, Marchionne a notamment évoqué ses réserves avec Ross Brawn, ancien directeur technique de Ferrari entre 1997 et 2006, devenu directeur sportif de la Formule 1 depuis cette saison.

« La chose la plus importante que j'ai aussi répétée à Ross Brawn, qui a une très longue histoire en F1 et aussi chez Ferrari : défigurer la F1 pour des raisons commerciales est un discours que Ferrari affectionne très peu », souligne-t-il.

« Il faut faire très attention à ne pas retirer l'ADN de cette discipline, son histoire, et ce qui compte pour Ferrari », prévient-il.

« Si ces deux choses disparaissent, l'intérêt de Ferrari à rester dans le circuit va diminuer », met en garde Marchionne.

Mercedes et Renault ont également émis des critiques mercredi au sujet du programme de développement du futur moteur de la catégorie reine à compter de la saison 2021, dévoilé la veille par la FIA.

Il prévoit en effet le maintien du V6 Turbo Hybride, introduit en 2014, qui a fait exploser les dépenses des motoristes (Mercedes, Ferrari, Renault et Honda) et par voie de conséquence celles de leurs écuries clientes (Red Bull, Toro Rosso, Force India, McLaren, Williams, Haas et Sauber).

La Scuderia est la seule écurie présente en Formule 1 depuis les débuts de la discipline en 1950, et à ce titre elle a reçu ces dernières saisons une dotation supérieure à celle de Mercedes, pourtant quadruple championne du monde en titre, grâce à une prime annuelle de 70 millions de dollars versée indépendamment de ses résultats.

Cette répartition des revenus est critiquée par les équipes plus modestes.

« Nous allons tout faire pour essayer de réduire les implications économiques nécessaires à la compétition », promet Marchionne.

« Je comprends que Liberty a peut-être pris ces éléments en compte, mais je pense qu'il doit être absolument clair qu'à moins d'obtenir un ensemble de circonstances, dont les résultats seront bénéfiques pour la préservation de la marque et du marché, et au renforcement du positionnement unique de Ferrari, Ferrari ne jouera pas », met-il en garde.