SINGAPOUR – Ceux – et ce – qu'il faudra surveiller pendant le Grand Prix de Singapour, 15e manche de la saison 2018 de Formule 1, disputé dimanche sur le circuit urbain de Marina Bay.

Hamilton suffisamment préparé?

La chaleur, l'humidité, l'enchaînement de virages et la durée de la course font du GP de Singapour le plus dur de l'année physiquement, assurent unanimement les pilotes. Lewis Hamilton, meneur pour 30 points du Championnat du monde, s'y est-il suffisamment préparé alors que, de son propre aveu, il n'avait pas autant voyagé cette année que lors des deux dernières semaines, au cours desquelles la présentation de sa ligne de vêtements l'a emmené à Shanghai et New York? « Il n'a pas été facile d'adapter mon entraînement », a-t-il admis. Mais « il n'y a pas un seul moment où je ne pense pas à courir. (...) Je tire beaucoup d'énergie de toutes ces choses que je fais. Je trouve ça stimulant et je pense que mes résultats le prouvent. » Vainqueur de trois des quatre dernières courses, alors que Ferrari dispose d'une meilleur voiture, le Britannique de Mercedes se dit « optimiste » : « nous nous attendons à des courses difficiles mais je crois que nous pouvons toujours nous battre ».

Ocon, bientôt la dernière?

Quand Esteban Ocon sera-t-il évincé de Racing Point Force India? Une arrivée du Canadien Lance Stroll (Williams), fils du nouveau propriétaire de l'écurie du Français, est plus que jamais dans les tuyaux. Reste à savoir quand le couperet tombera pour le pilote tricolore, en grand danger de manquer la saison prochaine. Un transfert chez Williams semble la seule alternative, mais il n'a rien d'acquis. Triste ironie : ses liens avec la filière Mercedes, dont il est membre, lui ont fermé les portes de plusieurs écuries (McLaren, Haas, Toro Rosso). « Je suis déçu de la façon dont ça a tourné, alors qu'on était dans une super situation il y a deux mois (il s'apprêtait à signer chez Renault, qui lui a préféré l'Australien Daniel Ricciardo, NDLR) », a-t-il confié jeudi, ajoutant avoir encore « quelques opportunités ». « Plus on avance dans le temps et plus ça devient difficile mais ça ne changera pas mes performances sur la piste », ajoute le pilote, qui aura 22 ans le 17 septembre. « Même si l'année prochaine j'ai une année difficile, je reviendrai, peut importe de quelle manière », promet-il.

Haas, un goût de revanche

L'écurie américaine aborde le GP de Singapour avec toujours en travers de la gorge la disqualification de son pilote français Romain Grosjean à Monza pour un plancher non-conforme, suite à une réclamation de Renault. En attendant que son appel soit examiné, Haas se retrouve à dix points de la marque au losange dans la bataille acharnée pour la 4e place du classement des constructeurs. Si vos rivaux « ne peuvent pas vous battre sur la piste, ils essaient de vous battre sur le plan légal », a affirmé le team principal Guenther Steiner, confiant quant à l'issue de l'appel. « Il faut travailler dur pour être jalousé », a expliqué l'Italien, très fier de narguer de grands noms du sport auto malgré un budget relativement modeste.

Leclerc, donner raison à Ferrari

Le flottement qui régnait depuis trois mois autour de la signature de Charles Leclerc chez Ferrari en 2019 a pris fin mardi avec la confirmation que le pilote de Sauber échangerait son baquet avec celui du Finlandais Kimi Räikkönen. Le prodige monégasque, qui aura 21 ans le 16 octobre, va devenir le deuxième pilote le plus jeune de l'histoire de la Scuderia. La pression est déjà sur la talentueuse recrue qui va devoir justifier le choix des dirigeants de Maranello avant même d'intégrer l'écurie au cheval cabré. « Il reste sept manches et je dois terminer la saison du mieux possible », a expliqué Leclerc, qui ne s'est plus placé dans les points depuis le GP d'Autriche le 1er juillet. Après des abandons à Silverstone et Budapest, il s'est signalé par son spectaculaire accident à Spa il y a trois semaines, dont on ne sait pas encore s'il a réchappé indemne grâce au halo.

Hartley, en sursis

Vainqueur des 24 Heures du Mans 2017 mais à la peine pour sa première saison complète en F1, le Néo-Zélandais Brendon Hartley est en sursis chez Toro Rosso. Le grand manitou de la filière Red Bull, Helmut Marko, lui a donné jusqu'au GP du Japon pour faire enfin ses preuves. Surclassé par son équipier Pierre Gasly, qui sera promu en 2019 chez Red Bull, Hartley a terminé deux fois dans les points et abandonné six fois. « Singapour sera une piste nouvelle pour moi, une que j'attendais avec impatience », assure-t-il. « Tous les pilotes à qui j'ai parlé m'ont dit que c'était la course la plus physique du calendrier, en partie parce que c'est un tour intense, mais aussi à cause de la chaleur et de l'humidité », explique le pilote de 28 ans qui s'est préparé à ces conditions extrêmes en rajoutant quelques couches de vêtements dans le simulateur.