PARIS - « Être les meilleurs du reste », comme Force India désigne la lutte pour la 4e place au Championnat du monde de Formule 1, s'apparente à un partage des miettes depuis 2016. Si 2018 ne devrait pas changer cet état de fait, la concurrence s'annonce acharnée pour s'extirper du peloton.

Derrière les trois équipes de pointe, Mercedes, Ferrari et Red Bull, les sept équipes restantes sont à la peine.

L'an dernier, seule Williams, avec le Canadien Lance Stroll, est montée sur le podium, et encore, lors d'une course, le Grand Prix d'Azerbaïdjan, marquée par de nombreux incidents.

Lors des essais hivernaux, Force India et Williams ont paru en retrait, à l'inverse de Renault, Toro Rosso et Haas, quand McLaren suscitait encore des interrogations et Sauber semblait stagner.

Mais le poker menteur habituel de ces tests ajouté aux conditions climatiques exceptionnelles de cette année ne permettent pas d'être catégorique.

D'autant que plusieurs écuries promettent d'introduire dimanche à Melbourne des « packages » différents, supposés grandement améliorer les performances de leurs monoplaces.

Force India est un cas à part. L'écurie doit changer de nom et peut-être même de propriétaires quelques jours avant le coup d'envoi de la saison.

Incertitude chez Force India

Sa performance aux essais de Barcelone a suscité des inquiétudes sur sa capacité à se sublimer dans ce contexte incertain.

La meilleure écurie cliente de Mercedes devra aussi gérer la rivalité entre ses deux pilotes, le Français Esteban Ocon et le Mexicain Sergio Pérez, qui a fait des étincelles l'an passé.

« Force India a réalisé des podiums chaque année sauf en 2017, alors que nous étions plus compétitifs que la saison précédente », souligne Ocon, issu de la filière de jeunes pilotes Mercedes et qui jouera gros pour son avenir.

Chez Williams, le nouveau pilote de réserve, le revenant polonais Robert Kubica, attire plus la lumière que le Russe Sergey Sirotkin, qui lui a été préféré dans le deuxième baquet, aux côtés de Stroll.

Renault, qui compte 30 % d'employés en plus par rapport à début 2016 et au rachat de Lotus, s'était fixé l'objectif de lutter pour des podiums dès cette saison avant de viser le titre à l'horizon 2020-2021.

La marque au losange espère que son duo hispano-allemand composé de Carlos Sainz fils et Nico Hülkenberg se montrera aussi solide en piste qu'il l'est sur le papier.

Et elle ne s'interdit pas quelques trouvailles techniques, comme cet échappement incliné de cinq degrés vers l'aileron arrière qui fait grincer des dents dans le paddock.

McLaren confiante

Toro Rosso a connu des débuts idylliques avec Honda en pré-saison mais le véritable test sur la fiabilité du moteur japonais, qui a posé tant de problèmes à McLaren entre 2015 et 2017, aura lieu en Australie.

Haas entend participer plus souvent aux Q3, ultimes sessions des qualifications du samedi qui rassemblent les 10 meilleurs.

Le champion du monde en titre, le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes), voit dans l'écurie américaine arrivée en F1 en 2016 « la surprise de la saison ».

Celle-ci semble avoir enfin réglé ses problèmes récurrents de freins mais demeure une structure encore très jeune, au budget relativement modeste.

Le fait d'avoir privilégié le développement de la monoplace 2018 dès juillet au lieu d'améliorer sa prédécesseur devrait porter ses fruits durant les premiers GP.

McLaren, qui a peu roulé en Catalogne suite à une série de défaillances, se veut néanmoins confiante après des chronos honorables et peut compter sur le Belge Stoffel Vandoorne et l'Espagnol Fernando Alonso, qui disputera en parallèle le Championnat du monde d'endurance.

Enfin, Sauber, qui a reçu à l'intersaison le patronage d'Alfa Romeo ainsi qu'un moteur Ferrari dernière génération, tentera d'abandonner son statut de lanterne rouge, notamment grâce à sa recrue monégasque Charles Leclerc.