MONTRÉAL – Les choses changent vite en Formule 1. Parlez-en au pilote Ferrari Sebastian Vettel.

Au même moment l'année dernière, Vettel luttait avec Lewis Hamilton pour le championnat des pilotes. Il avait même enlevé les honneurs du Grand Prix du Canada pour s'approcher dangereusement du Britannique.

Douze mois plus tard, l'Allemand est dans la tourmente. Non seulement Ferrari n'a toujours pas signé de victoire cette saison, mais son meilleur résultat est une deuxième place acquise il y a deux semaines à Monaco. Et pour couronner le tout, des rumeurs ont circulé dans les médias italiens ces derniers temps à l'effet qu'il pourrait prendre sa retraite à l'issue de la saison.

Vettel, qui est âgé de 31 ans, a mis les points sur les « i » et les barres sur les « t » lors d'un point de presse jeudi.

« Je n'ai jamais rien dit de tel, a assuré l'Allemand. Je ne sais donc pas d'où vient cette rumeur. Je crois que je peux me retirer quand je le veux, et l'équipe peut me congédier quand elle le souhaite, mais pour l'instant je suis heureux avec l'équipe, et l'équipe est heureuse avec moi. Je suis encore affamé, et mon objectif est de gagner avec Ferrari. Évidemment, ce n'est pas le cas en ce moment, mais nous travaillons pour rétablir la situation. »

Vettel, qui a triomphé sur le circuit Gilles-Villeneuve en 2013 et 2018, a admis que la situation commençait à être urgente pour la Scuderia. Sans vouloir fixer des objectifs précis pour la fin de semaine, il a tout de même admis que Ferrari doit être de retour dans la course au titre d'ici la pause estivale, au mois d'août.

« Nous ne connaissons pas le début de saison que nous espérions, ça c'est certain. Néanmoins, nous avons marqué des points très importants, donc je crois que la prochaine course sera cruciale pour nous, pour nous ramener dans la course au titre avec Mercedes. (...) De toute évidence, nous accusons du retard, et de toute évidence, le fossé est énorme entre Mercedes et le reste du plateau. Nous devons nous concentrer à réduire cet écart. Sinon, ce sera difficile de renverser la vapeur », a-t-il dit.

Heureusement pour Ferrari, le Grand Prix du Canada sera le terrain de bataille idéal pour tenter de relancer la course au championnat. C'est d'ailleurs ce qu'a souligné Charles Leclerc jeudi, en prenant toutefois soin de dire qu'il ne faut pas s'attendre à un miracle.

« C'est une piste qui devrait nous convenir davantage, a d'abord admis le Monégasque. Il y a de longues lignes droites, une très haute vitesse de pointe, ce qui sont normalement des points positifs. Donc il faudra prendre avantage de ça et marquer des points ici. Maintenant, nous sommes conscients que Mercedes est au-dessus et qu'il va falloir beaucoup bosser pour espérer les rattraper. »

Pour ajouter à la complexité de la tâche, Ferrari devra composer avec Red Bull – qui est constamment dans ses rétroviseurs. Malgré cela, Vettel assure que l'écurie italienne ne perd pas l'objectif principal de vue.

« C'est très serré entre Ferrari et Red Bull. Parfois, un circuit nous avantage, et parfois, c'est eux, a rappelé Vettel. Mais notre objectif en ce moment, c'est de battre Mercedes. Nous voulons nous battre pour le championnat, et non pour la deuxième ou la troisième place, et je crois que c'est la même chose pour Red Bull. »

Mais il ne faut pas se leurrer; Mercedes partira favorite encore une fois cette fin de semaine. Les Flèches d'argent disposeront d'ailleurs d'un nouveau moteur, ce qui devrait étoffer davantage leur avance sur le reste du plateau.

« C'est toujours bien d'avoir un nouveau moteur, plus frais, car la piste ici met l'emphase sur la puissance, a dit Hamilton. C'est la phase no 2, donc nous disposerons de petites améliorations – ce n'est pas comme au début des moteurs hybrides, alors que nous faisions des pas de géant. Nous les apprécierons tout de même. »

Hamilton tentera cette fin de semaine de signer une septième victoire en carrière sur le circuit de l'île Notre-Dame, ce qui lui permettrait de rejoindre le légendaire Michael Schumacher à ce chapitre. Dans son cas, dire qu'il apprécie cette piste est carrément un euphémisme. Il l'a d'ailleurs classée dans son top-3, avec Silverstone, au Royaume-Uni, et Austin, au Texas.

« Elle a des airs "go-kartesques", avec de longues lignes droites qui permettent les dépassements, a-t-il décrit. On se lance littéralement sur les énormes vibreurs autour de la piste, et il n'y a pas beaucoup de zones tampons. C'est une piste ultra-rapide, que j'apprécie énormément. »

La voiture est moins compétitive, dit Stroll

Quant à Lance Stroll, il a rappelé que le Grand Prix du Canada occupait une place spéciale dans son coeur puisque c'est ici qu'il a inscrit ses premiers points en carrière en F1 en 2017. La mine du Québécois s'est cependant assombrie lorsqu'on lui a parlé de ses ennuis jusqu'ici cette saison, et de ses attentes pour la fin de semaine.

« Lors des dernières courses, la voiture était moins compétitive. Si on veut de bons résultats en qualifications, il faut une voiture performante. Puisque c'est très serré en milieu de peloton, les résultats varient en fonction des particularités de chaque circuit, et aussi par rapport aux forces et aux faiblesses de chacune des équipes. Notre voiture était mésadaptée aux dernières pistes", a-t-il évoqué sèchement.

« Et évidemment, je dois encore travailler sur mes faiblesses, ainsi que mes forces. Nous avons marqué quelques points déjà, mais nous voulons de toute évidence en inscrire de manière plus constante », a conclu le pilote de Mont-Tremblant.