Plateau des pilotes (1re partie) - Plateau des pilotes (2e partie)

MONTRÉAL – Trois pilotes et trois constructeurs différents vainqueurs des six premières courses : du jamais vu, sinon en 1987, offrant un scénario idéal au GP de F1 du Canada, dimanche, qui a souvent produit des courses à rebondissements.

Les favoris britannique Lewis Hamilton et allemand Sebastian Vettel, le négligé australien Daniel Ricciardo et leurs écuries respectives, Mercedes, Ferrari et Red Bull, ont profité du premier tiers de la saison pour faire la démonstration de leurs forces respectives.

Si l'avantage comptable va à Hamilton et à son équipe (avec 14 et 22 points d'avance respectivement aux classements mondiaux), cela a autant à voir avec les erreurs de Vettel et de la Scuderia qu'avec leurs propres performances, loin de la domination sans partage exercée entre 2014 et 2016.

Ricciardo, dont le sourire inaltérable s'est encore élargi depuis sa victoire en Principauté il y a quinze jours, a lui rappelé qu'il pouvait jouer les trouble-fête.

« Après avoir gagné à Monaco, c'est génial de retrouver immédiatement un autre circuit urbain que j'adore », clame le pilote de 28 ans, dont la cote sur le marché des transferts pour la saison prochaine ne cesse de grimper (« peut-être », a-t-il lancé, facétieux, interrogé sur d'éventuels contacts avec Ferrari et Mercedes).

Moteurs

« J'ai eu des résultats mitigés ici mais c'est là que j'ai gagné mon premier GP en 2014 et j'étais sur le podium l'an dernier (3e, NDLR), se souvient-il. J'espère que la fin de semaine sera encore bonne pour me permettre de me lancer à la poursuite des meneurs au Championnat. »

« Je suis un négligé mais mes chances, même minces, sont plus réalistes que par les années passées », estime l'Australien, qui espère finalement échapper à une pénalité sur la grille malgré les problèmes de moteur rencontrés à Monaco.

Après avoir « limité les dégâts » en Principauté, sur un circuit tortueux qui ne leur convient pas, selon les mots du patron Toto Wolff, Mercedes et Hamilton devraient avoir l'avantage sur les longues lignes droites québecoises, où le Britannique a remporté son premier succès en F1 en 2007 avec McLaren et reste sur trois victoires et autant de positions de tête.

Qui délogera Lewis Hamilton?

« Mais les performances passées ne garantissent pas le succès cette année, prévient Wolff. Il faudra tirer le meilleur des pneumatiques (le point faible des Flèches d'argent depuis l'an dernier, NDLR), si nous voulons être devant », prévient-il.

D'autant que, contrairement à Renault, Honda et Ferrari, Mercedes ne peut pas introduire cette fin de semaine, comme c'était prévu, la nouvelle version de son groupe propulseur, ce qui devrait induire un déficit de performance.

Action

« La puissance est importante sur cette piste et le moteur devrait jouer un rôle central. Ça peut faire la différence », a d'ores et déjà prévenu l'ennemi no 1, Vettel.

Une fois n'est pas coutume, la météo – souvent capricieuse à Montréal – s'annonce ensoleillée et chaude, ce qui n'est généralement pas à l'avantage des Flèches d'argent.

Il faudra compter sur autre chose que la pluie pour mettre du piment dans la course. Ça tombe bien, le circuit Gilles-Villeneuve – cité parmi leurs favoris par la plupart des pilotes – est rarement avare de spectacle.

« Dépasser est relativement simple, les vitesses sont élevées et les voitures poussées à leurs limites, résume Wolff. Et les murs de béton sanctionnent sévèrement la moindre erreur. »

« Généralement, la piste (peu utilisée le restant de l'année, s'agissant d'un circuit temporaire, NDLR) est sale au début de la fin de semaine. Il y a beaucoup de feuilles et même des animaux », renards, écureuils, marmottes et autres oies, ajoute l'Espagnol de Renault Carlos Sainz fils « Cela rend les choses un peu plus difficiles pour entrer dans le rythme. »

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« Je vais finir par donner un coup de tête à quelqu'un »

 

Circuit Gilles-Villeneuve