PARIS – L'un a un patronyme synonyme de Formule 1, l'autre un père milliardaire, le dernier tout le Japon derrière lui : Mick Schumacher, Nikita Mazepin et Yuki Tsunoda débutent en F1 cette fin de semaine au Grand Prix de Bahreïn.

Schumacher (Haas), le plus attendu

Mick ramène Schumacher – et les initiales « MSC » – sur une grille de F1. « J'en suis fier, c'est un "boost", une motivation quotidienne », a expliqué récemment le jeune Allemand. Débutant à 22 ans, comme Michael il y a trente ans au GP de Belgique 1991, il suscite forcément de grandes attentes.

Le jeune blond aux yeux bleus né en Suisse, caractéristiques qui le distingue de son père, n'échappe pas aux doutes quant à la raison qui l'a porté jusqu'au plus haut niveau.

Si cela aide assurément de s'appeler Schumacher et d'être soutenu par Ferrari, via sa filière jeunes, Mick a aussi su montrer ses qualités depuis ses débuts en karting sous le nom de sa mère, Betsch.

Travailleur, sérieux et régulier, il a remporté le titre de champion d'Europe de Formule 3 en 2018 et de champion de F2 l'an dernier. En 2021, il devra surtout s'armer de patience : il arrive dans une des pires voitures, avant-dernière en 2020, et son écurie Haas a prévenu qu'elle ne développerait pas sa monoplace en 2021, concentrant ses investissements sur 2022.

Avant de pouvoir vérifier l'adage « tel père, tel fils », avec comme paternel une légende aux sept titres mondiaux – un record codétenu avec Lewis Hamilton – il faudra attendre. L'objectif sera déjà de battre un autre blond de 1,76 m et 22 ans comme lui : Nikita Mazepin, son coéquipier.

Mazepin (Haas), le plus sulfureux

Avant même d'entrer en F1, Nikita Mazepin est montré du doigt. À cause de plusieurs polémiques, dont la dernière en décembre, quand il a publié une vidéo sur Instagram le montrant tentant de toucher la poitrine d'une jeune femme.

S'il essaie maladroitement depuis de s'excuser, Mazepin arrive dans la cour des grands avec une image écornée. En 2016 déjà, il avait fait parler de lui en frappant un autre pilote, Callum Ilott. Et sur la piste aussi, Mazepin a la réputation d'être un pilote agressif, voire dangereux, pénalisé plusieurs fois en F2, où il a fini 5e l'an passé.

Mazepin devra surtout se décoller l'étiquette de « pilote payant ». Son père milliardaire Dmitry Mazepin est propriétaire du fabricant russe d'engrais minéraux Uralchem et directeur non-exécutif d'Uralkali, entreprise spécialisée dans l'engrais potasse... et nouveau commanditaire-titre de Haas.

« Je ne suis pas le seul pilote qui doit faire face à cela, je suis fier de ma famille et de mon père », a balayé Mazepin lors de la présentation de la monoplace Haas 2021, repeinte aux couleurs blanc-bleu-rouge du drapeau russe.

Maintenant, c'est sur la piste que Mazepin veut répondre : « Je dois faire mes preuves en F1, et je vais le faire ».

Tsunoda (AlphaTauri), le plus jeune

À 20 ans, Yuki Tsunoda est le premier pilote de F1 né dans les années 2000. Plus jeune des vingt concurrents engagés, le Japonais est aussi le plus petit, du haut de son 1,59 m.

Troisième de F2 l'an passé, il bénéficiera, contrairement aux deux autres recrues, d'une voiture performante capable de ramener des points.

« Peut-être qu'un top-10 ou un top-8 serait bien » en fin de saison, a-t-il indiqué à l'AFP lors des essais d'avant-saison à Bahreïn. Un test grandeur nature qu'il a fini avec le 2e meilleur temps derrière Max Verstappen (Red Bull). Performance symbolique mais qui peut donner des ailes.

« Aujourd'hui, j'essaie de mieux comprendre la voiture, d'apprendre de mes erreurs. Peut-être qu'à la fin de la saison je viserai plus, mais pour l'instant je suis une recrue et je ne sais même pas ce qui va se passer en course », a-t-il expliqué.

Premier pilote nippon en F1 depuis Kamui Kobayashi en 2014, Tsunoda est « très honoré de piloter une Formule 1 en tant que Japonais ».

« J'ai vraiment hâte de piloter à Suzuka cette année (10 octobre), devant les fans japonais », a ajouté celui qui est soutenu par Honda, motoriste d'AlphaTauri et de Red Bull, écurie vers laquelle Tsunoda tend forcément, comme tous les pilotes de la filière Red Bull.

Pour cela, il faudra se démarquer en premier lieu de son coéquipier Pierre Gasly : « Nous avons une très bonne relation avec Pierre, mais en course, nous serons ennemis ». Recrue, il a déjà tout compris.