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RÉSULTATS

Un changement de garde s'opère en Formule 1

Max Verstappen Max Verstappen - PC
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MONTRÉAL - Non, la saison de Formule 1 qui vient de se conclure n'a pas été aussi spectaculaire que celle de l'an dernier. Cette fois-ci, la conquête du titre du pilote Red Bull Max Verstappen n'a fait aucun doute. Le Hollandais a scellé l'issue de la course au Grand Prix du Japon, avec quatre Grands Prix à négocier à la saison.

Un résultat qui tranchait avec 2021, lorsque Verstappen s'était adjugé le premier championnat du monde de sa carrière en dépassant le pilote Mercedes Lewis Hamilton lors du dernier tour de la dernière course de la campagne.

« C'était vraiment agréable de réaliser une année comme ça. Je sais que ce sera difficile à reproduire, mais c'est une bonne motivation pour essayer de faire la même chose l'année prochaine », a résumé Verstappen après sa 15e victoire de la saison, un record, au Grand Prix d'Abou Dabi à la fin novembre.

Et à l'image d'une saison sans suspense, le double champion du monde en titre a terminé l'année par une victoire écrasante, tandis que le pilote Ferrari Charles Leclerc s'est offert, à son grand désarroi, le titre honorifique de vice-champion de F1.

Red Bull, la favorite pour remporter de nouveau le championnat en 2023, peut donc avoir le sentiment du devoir accompli. Même si l'équipe autrichienne a échoué à réaliser le premier doublé de son histoire, le Mexicain Sergio Perez terminant trois points derrière Leclerc au classement général.

Ce fut une saison décevante pour la « Scuderia », dont les espoirs de retourner au sommet de la F1 ont été torpillés par de nombreuses décisions douteuses du directeur de l'équipe, Mattia Binotto, en cours de route. L'équipe au cheval cabré a d'ailleurs annoncé à la fin du mois de novembre que Binotto quittera la formation à la fin de l'année après un séjour de quatre ans en demi-teinte. Il sera remplacé par Frédéric Vasseur, qui a travaillé avec Leclerc à l'époque où il faisait ses classes chez Sauber. Une bouffée d'air frais pour le Monégasque, qui broyait du noir à la fin de la dernière campagne.

« J'espère vraiment que, l'année prochaine, nous pourrons faire un pas en avant pour nous battre pour le titre. Nous allons travailler dur pendant la pause hivernale », avait d'ailleurs promis Leclerc.

Mince consolation pour les amateurs de course: il semble que l'hégémonie de Mercedes depuis près d'une décennie soit arrivée à terme. La chute de l'équipe allemande coïncide avec celle de Hamilton, septuple champion du monde qui n'a pu savourer de victoire au cours d'une saison pour la première fois depuis son entrée en scène en 2007.

« J'ai hâte d'arrêter de conduire cette chose », avait d'ailleurs pesté Hamilton au sujet de sa monture W13, affectée toute la saison par un phénomène de « marsouinage », après la séance de qualifications du Grand Prix d'Abou Dabi.

Pour ajouter l'insulte à l'injure, Hamilton, le détenteur des records en F1 pour le nombre de victoires (103), de positions de tête (103) et de podiums (191), pour ne nommer que ceux-là, a été devancé au classement final de la campagne 2022 par son jeune coéquipier George Russell (4e).

L'entente de Hamilton, qui est âgé de 37 ans, avec Mercedes arrivera à échéance à la conclusion de la prochaine campagne, et l'équipe allemande n'a toujours pas confirmé sa volonté de conclure un autre pacte à long terme avec lui. Une autre intrigue à suivre attentivement en 2023.

Aston Martin, à contre-courant

Cette impression de changement de garde a été amplifiée par le départ de Sebastian Vettel, l'un des plus grands rivaux de Hamilton depuis plus d'une décennie.

L'Allemand, qui avait connu un début de carrière spectaculaire en s'adjugeant quatre championnats du monde consécutifs (de 2010 à 2013) avec Red Bull, n'a pas été l'ombre de lui-même cette saison chez Aston Martin.

Même si Vettel a abouti au 12e rang du championnat des pilotes cette saison, et qu'il semblait parfois « détaché », le vétéran âgé de 35 ans a tout de même terminé la campagne devant son coéquipier, le Québécois Lance Stroll.

« C'est décevant de terminer le championnat (des constructeurs) derrière Alfa Romeo », a admis le pilote de Mont-Tremblant, en référence à l'équipe de milieu de peloton qui dispose de très peu de moyens en comparaison avec celle appartenant au père de Stroll, Lawrence.

Et comme l'exception confirme souvent la règle, Aston Martin a décidé d'offrir un contrat de plusieurs saisons à un pilote encore plus expérimenté que Vettel pour épauler Stroll en vue de 2023. L'équipe britannique espère qu'elle sera en mesure de se relancer en misant sur l'Espagnol Fernando Alonso, un pilote âgé de 41 ans qui a remporté le championnat du monde en 2005 et 2006 et qui totalise 32 victoires en carrière en F1.

« Aston Martin n'est pas ici pour terminer cinquième ou sixième, ou encore quatrième au championnat des constructeurs. Ils veulent remporter le championnat, et c'est ce que nous tenterons de faire en 2023 et 2024 », a dit Alonso, avec aplomb, à l'aube du Grand Prix du Brésil.

La représentativité canadienne en F1 sera également en baisse pour la première fois depuis la saison 2020, écourtée par la pandémie de coronavirus.

Stroll sera le seul représentant de l'unifolié en 2023, puisque le Torontois Nicholas Latifi, pilote chez Williams de 2020 à 2022, a déçu et sera remplacé par la recrue Logan Sargeant en 2023. L'Américain est d'ailleurs l'un des trois pilotes recrues qui se retrouveront sur la grille la saison prochaine, en compagnie d'Oscar Piastri (McLaren) et Nyck DeVries (Alpha Tauri).

La saison prochaine devait compter 24 escales, un record, et s'étaler du 5 mars, au Bahreïn, au 26 novembre, à Abou Dabi. La F1 a cependant confirmé au début décembre que le Grand Prix de Chine sera de nouveau annulé en 2023, ce qui signifie qu'il sera absent du calendrier pour une quatrième année de suite en raison de la pandémie de coronavirus.

Fait à noter, une nouvelle étape sera présentée à Las Vegas le 18 novembre. Pour sa part, le Grand Prix du Canada se déroulera le 18 juin.

La F1 a aussi indiqué en septembre dernier qu'il y aurait six week-ends de course en format sprint, soit le double de 2022. Elle n'a toutefois pas précisé où ceux-ci se dérouleront. Imola, l'Autriche et le Brésil ont présenté des courses sprint en 2022. Des rumeurs persistantes suggèrent que l'une d'entre elles se déroulerait sur le circuit Gilles-Villeneuve, mais rien n'est encore confirmé à ce sujet.